Vos expériences d'élevage en tant qu'amateurs

Finalement, soit on vend en tant que particulier, soit on vend en tant que professionnelle. Je vois surtout la distinction ainsi, surtout au niveau des droits de l'acheteur en cas de problème lors d'une vente.

Je parle surtout de l'aspect légal, pas de l'aspect "j'en vis ou non".

Leorion, tes ventes sont de professionnel à particulier ? Comme tu me parles de TVA. Pareil pour Presea car ton élevage est déclaré ?

Après, on peut distinguer le pro qui en fait son activité principale (donc qui va en vivre) et l'autre qui en fait une activité secondaire ?

Bonjour, également éleveuse amateur. Je suis salarié d’une entreprise privé et j’ai actuellement 7 chevaux dont 2 poulinières. Mes juments ne font pas de poulains tous les ans mais 1 tous les 2/3 ans pour éviter d’en avoir trop en même temps. Mon modèle est le suivant: mes 2 poulinières et les pouliches sont logées chez moi, j’ai une personne extérieure qui s’en occupe 1x par jour car mon travail la semaine ne me permets pas de m’en occuper. Je prends le relai les week end et vacances. Les mâles et les 3ans partent dans une écurie pro ou ils sont ensuite valorisés ( donc frais de pensions). Je les monte 1x par semaine car j’ai envie de voir ce qu’ils donnent sous la selle et suivre leur évolution mais ils sont travaillés et valorisés en concours par un pro. Je les garde au moins jusqu’à 5-6ans car c est la qu’ils peuvent potentiellement prendre de la valeur et je préfère les attendre un peu pour voir leur capacités. Le but est de les valoriser au maximum de leur potentiel et d’en vendre 1 de temps en temps. Si il y en a un qui peut me correspondre alors je le garderais pour moi, sinon, ils restent sous la selle d’un pro.
L’investissement est important, j’utilise des étalons reconnus sur descendance, je ne valorise pas moi même sur le circuits amateur mais par un professionnel, en espérant une meilleure valorisation de mes produits. De fait et comme je ne veux pas les vendre jeunes, je ne veux pas en avoir ‘trop’ en même temps pour avoir le budget nécessaire pour tous les valoriser correctement et pouvoir ‘ajuster’ mes croisements en fonction des qualités et défauts de chaque poulains. Le but: les voir bien montés en parcours, les faire indicer et en voir peut être un jour sur de très belles épreuves. Pour ceux qui seront vendus, j’espère pouvoir ‘amortir’ avec la vente les frais engagés sur les autres afin de pouvoir continuer mon système. Il y a peu, j’avais fait le calcul sur mon Hongre de 6ans, à la fin de son année de 6ans, il m’avait déjà couté 25,000eur de frais, à savoir: saillie + frais de poulinage + frais courant jusqu’à 3ans + tous les frais de pensions valorisation + maréchal et frais de concours. En sachant que de 4 à 6 ans le cheval a passé plusieurs mois au parc a chaque fin de saisons et que les gains en CC amortissent en partit les frais de concours pour un jeune cheval. Le coût sera plus important à partir de l’année de 7ans.

Pour moi pour faire de l’élevage de chevaux de sport en étant amateur et éleveur hors sol, il faut être capable d’investir beaucoup d’argent et être entouré de très bons professionnels.

marie.me.92

Merci beaucoup !

C'est vrai que n'ayant pas beaucoup de temps, tout n'est pas parfait à la maison ! Comme par exemple les clôtures qu'il faudrait que je refasse ...
Mais je n'ai ni temps ni la matos pour le faire, donc je vais payer un ouvrier agricole pour qu'il me les fasse ...

Oui à l'heure actuelle je suis heureuse avec mes chevaux comme tel, mais j'espère un jour aller plus haut. On verra bien ce que l'avenir me réserve !

ender

Je n'ai eu que 2 poulains pour l'instant, je n'en ai vendu aucun pour le moment !

Mais le moment venu, n'étant pas pro dans le milieu, je souhaitais les vendre comme particulière (avec un contrat) et les déclarer à ma compta pour régulariser.
Le coup du pro qui peut être obligé de reprendre le cheval au bout 2 ans ... Une aberration !

Je fais naître de temps en temps aussi. Quand on vend, c'est sur performances (on valorise nous-mêmes) et/ou sur papiers. Et le bouche-à-oreille aussi parce qu'on n'est pas trop mal inséré dans le tissu endurance : on a souvent des copains qui nous appellent pour savoir si on a un cheval à vendre, pour eux ou pour des clients.

Aberration supprimée normalement ca n a plus cours cette loi.

Et tu ne peux pas vendre en tant que particuliere si tu as un siret tout en le passant en compta ... soit il est des le debut dans la societe soit non , et tant qu exploitant agricole simple patrimoines confondus donc tu vends forcemenet en statut pro

friloute

ah bon? Supprimé depuis quand?

Il y a toujours les garanties legales sur les vices redhibitoires et conformite au contrat ( normal) mais plus la garantie de 2 ans, je sais plus comment ça s appelait cette connerie là

Mais, comment peux-tu vendre en tant que particulier un poulain issu de ton élevage déclaré ?

Légalement, il n'y a pas de "n'étant pas pro dans le milieu", mais c'est ton statut légal qu'on regarde. Donc, comme le dit Friloute, normalement, tu as un statut pro pour la vente de tes produits.

friloute

La règle est toujours là, mais ce qui a changé, c'est qu'il faut apporter la preuve que le problème détecté et qui rend le cheval "non conforme" pour l'usage visé, était bien présent avant la vente. Donc, c'est à l'acheteur de faire ce boulot-là, donc cette garantie n'est plus aussi "facile" à faire jouer.
Alors qu'avant, c'était un peu trop automatiquement la "faute" du vendeur.

presea
Je rejoins les autres, si tu as un élevage déclaré et que tu vends tes produits, tu es pro et non particulier. Ca vaut le coup de te renseigner à ce sujet, pour ne pas avoir de déconvenue, si jamais un futur acheteur se retourne contre toi...

Le jour où l'occasion se présentera, je demanderai à ma comptable (qui est elle-même éleveuse amateur).
Mais bon ça ne sera pas avant plusieurs années de toute façon, car je souhaite que les chevaux soient un peu valorisés avant de les vendre!

Merci à tous pour les infos en tout cas !

Il faudrait regarder les stats IFCE mais je crois que pour 80% (à vérifier) des éleveurs, ce n'est pas leur activité unique, car financièrement souvent pas viable. Le revenu ne permet pas de définir quelqu'un comme étant pro ou amateur, ça dépend de trop de facteurs.
Pour avoir participé à une réunion à ce sujet à la chambre d'agriculture de mon département, la MSA fait basculer un amateur en côtisant solidaire ou pro automatiquement à partir d'un certain nombre d'hectares ou de chevaux en hors-sol. Qu'il le veuille ou non... Déclaration SIRET oblige.
Pour le volet difficultés et contraintes, le sujet est vaste : élever des chevaux pour le sport peut être très différent d'élever des chevaux pour le loisir ou la couleur etc, l'âge auquel on va vendre le poulain, la nécessiter de valoriser etc va énormément faire varier l'organisation et les coûts.
Qu'on soit pro ou amateur, d'après moi les difficultés de base sont la disponibilité à des moments clés, posséder les connaissances pour agir au mieux en fonction des circonstances (du choix de la saillie à la stratégie de vente du poulain en fonction de ce à quoi on le destine et de ses qualités, en passant par la mise bas et l'éducation...). Sachant qu'on peut toujours se faire entourer de personnes plus expérimentées (hum, et il faut bien les choisir...) mais que cela peut également ajouter un coût à son projet d'élevage...

finousse je ne suis pas tout à fait d’accord avec vous, pour moi le revenu entre dans la détermination de la notion de “pro” ou “amateur” dans le sens où un élevage amateur va être à 100% financé par une activité extérieure non lié aux métiers de l’équitation/ élevage/ agriculture. Mais ça paraît évident que très peu d’élevages (les très très gros) peuvent vivre de leur métier d’élevage (et encore, ils sont quand même souvent associés à des activités d’étalonnages ou autres).
Par contre prenons l’exemple d’une société qui gère une pension de propriétaire et coaching, et qui élève en parallèle quelques poulains. Pour moi, cet élevage ne sera pas “amateur” dans le sens où même si c’est une activité qui ne génère pas de revenues significatifs, les coûts sont en parti amortis à travers l’activité principale de la société (par exemple les frais de nourriture, amortissement de la structure etc). C est donc une activité annexe à l’activité principale mais pas une activité qui est financée A 100% par des revenus extérieurs. Et je trouve que ça fait une grosse différence, surtout financière sur le coup de revient de l’élevage. Cette société va également pouvoir utiliser ses compétences et connaissances pour entretenir et développer son élevage (par exemple éducation et débourrage) alors que l’éleveur amateur va devoir faire appel à des professionnels extérieur, impactant d’autant plus le prix de revient. Donc à la fin, le vrai éleveur amateur élève surtout par passion, est prêt à dépenser une fortune et à perdre de l’argent, et ne recherche pas / n’espère pas de rentabilité. Les semi-pro et pro, attendent tout de même une certaine rentabilité ou au moins parviennent a minimiser/ amortir les coûts au maxi comparé au vrai amateur qui ne peut le faire...

solei2 Bon, je comprends ce que tu dis, mais je nuance un peu tout de même : je suis éleveur amateur, et comme tout pro j'ai financé un investissement de départ, et j'ai utilisé le bénéfice de la vente pour réinvestir dans le projet suivant etc. : personnellement je ne perds pas d'argent, même si comme la plupart des éleveurs je ne peux en gagner que très peu.
Quand aux connaissances de l'élevage, personnellement j'en ai pas mal acquis au cours de ma vie en côtoyant les bonnes personnes durant des années : donc là aussi il faut mettre en garde mais ne pas généraliser. Les éleveurs amateurs avertis existent ! :-) Il ne faut pas restreindre le terme d'éleveur amateur au cavalier propriétaire qui décide de faire faire un bébé à Bibiche parce qu'elle aura été la jument de sa vie ou parce qu'elle ne peut plus être montée.
Il y a des gens comme moi qui ont fait un autre métier par choix, en choisissant de continuer à vivre sa passion en faisant un peu d'élevage à côté.
Une difficulté certaine par contre quand on n'est pas pro, c'est l'accès aux terres et à des formations interessantes par exemple.