Où est-ce qu'on vient dire qu'on est triste de pas voir son cheval, ou qu'en a ras le bol ?
Je commence à souffrir de la situation.
Je sais pourquoi je reste loin des écuries, je ne remets pas ça en cause, ça n'est pas la question.

Je n'ai pas signé la moindre pétition parce que je suis pour suivre les directives sanitaires, et surtout je ne voudrais pas risquer de contaminer les gérants qui ont 80 chevaux à leur charge, j'attends juste de voir en croisant les doigts pour pouvoir y retourner le plus rapidement possible.
Je commence à saturer. J'ai peur que ma jument fasse une fourbure (elle vit au pré H24). Elle a son panier mais d'habitude ça ne suffit pas à éviter les inflammations de pied. Il lui faut de l'exercice physique et ça, ça n'est pas possible actuellement (le seul cavalier sur place n'est pas mon moniteur habituel donc n'a jamais monté ni côtoyé ma jument, et il monte déjà les chevaux de ses clients, 10/jour aux dernières nouvelles...).
La pension est sérieuse, je leur fais confiance, là n'est pas la question, ils se démènent et la gérante reste très disponible par téléphone. J'ai conscience que sur l'arrivée de l'inflammation il faut "avoir l'oeil", j'ai peur qu'ils détectent un problème trop tard. Ma jument a pu avoir son parage la semaine dernière et la pareuse a été rassurante, mais tout ça me tord le bide.
Ce n'est même pas une question de lui faire des câlins (même si clairement il y a aussi de ça), c'est vraiment cette angoisse +++ de la fourbure.
Je suis inquiète de tout, de la situation économique, et surtout du fait que visiblement, on n'est pas immunisé après avoir contracté le virus. Si on trouve un vaccin (ce qui n'est pas gagné, le VIH ça fait un moment qu'on le cherche le vaccin...), je vois mal comment ça pourrait arriver sur le marché avant 2 années donc je suis pessimiste des mois à venir. Le 11 mai n'est pas du tout dans ma tête une "sortie de crise" (même si clairement, avoir accès aux écuries me donnerai un gros coup de boost au moral).
Voilà, mon message n'est pas un coup de gueule, contre personne, juste j'en ai ras le bol et ça commence à être une vraie difficulté "émotionnelle" pour moi, le confinement (dans son ensemble). Je dors moins, je suis nerveuse, plus irritable, je travaille moins bien aussi. Depuis deux-trois jours, c'est dur.
Je me rends compte en discutant avec mes collègues que cette situation de mal-être est très partagée, beaucoup de mes collègues me disent aussi que leur moral est en baisse cette semaine. Le cap du mois sûrement

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Heureusement, le confinement avec monsieur, ça aurait difficilement pu être beaucoup mieux. Notre couple va mieux que jamais, notre appartement est plutôt agréable à vivre, on a un balcon bien ensoleillé une partie de la journée. J'ai conscience que ma situation est quand même carrément cool (pas de chômage partiel, pas coincée dans 40m² avec 3 enfants, ni avec un conjoint violent ou même désagréable, pas 80h/boulot harassant par semaine...). Du coup je culpabilise de me plaindre alors que globalement, on a sûrement parmi les "meilleures" situations possibles.
Voilà voilà, vider son sac ça fait du bien
