Ma boîte était plutôt progressiste sur ce sujet. Le télétravail s’officialisait, rentrait gentiment dans les moeurs. A la sortie du confinement, le retour en présentiel a été progressif : d’abord à mi-temps, puis un peu plus. Par contre, avec la 2ème vague, je les trouve rétrogrades.
Jusqu’à ce que l’IDF ait un couvre-feu, les salariés ne pouvaient pas faire plus d’un jour de TT par semaine, fixe, à choisir entre le mardi et le jeudi. Sachant que la quasi-totalité a une activité compatible avec le travail à distance, des équipements pour, et vient en RER bondé... je crois que maintenant, ils ont royalement le droit à 2 ou 3j.
Dans ma région où la courbe des hospitalisations prend une méchante tournure, où toutes les villes moyennes imposent le masque y compris en forêt, ils freinent des 4 fers, arguant que comme on se désinfecte les mains et qu’on a le masque en permanence y a pas de risque. On a mené à bien de gros projets dans les délais en travaillant 100% à distance, ça commence à grogner sévère avec mes collègues.
D’un point de vue managérial, c’est sûr que c’est plus simple en présentiel. Je ne peux pas forcément évaluer le temps nécessaire à certaines tâches. Concrètement, quand j’ai l’impression que la personne n’avance à rien, qu’elle met du temps à répondre quand je cherche à la joindre : le sujet est plus compliqué que prévu, ou elle est partie étendre sa lessive / faire sa popote / glandouiller sur le net ? C’est pas le souci de recadrer si besoin, c’est que quand on a aucun outil, est-ce que le recadrage sera justifié ? Ou est-ce que j’ai juste mal évalué ?
Est-ce que la personne est en difficulté sur ce sujet, et qu’elle a besoin d’un coup de main ?
Difficile aussi de jauger le moral et la fatigue de l’équipe, comme je peux le faire simplement en étant attentive au bureau : soupirs d’agacement, fatigue, manque de motivation... à distance, c’est plus compliqué de les percevoir. La personne ne va pas forcément en parler, même si je pose la question.
Je suis favorable au télétravail parce que mon métier le permet et que j’ai une bonne équipe, mais clairement en temps que responsable, ça ne me simplifie pas la vie et ça me rajoute du boulot (soit je bosse plus pour compenser, soit je fais moins de tâches directement productives du coup). Je peux comprendre les réticences de certains : si tu trouves (à tort ou à raison) que certains membres de ton équipe ne se foulent déjà pas en présentiel, t’as pas envie de les laisser bosser chez eux.
De mon côté, mon cheval repart en pension le week-end prochain. C’était prévu dès le mois de mai. Je flippe qu’on soit reconfinés ou qu’on ait de nouvelles restrictions. C’est une petite écurie : 6 ou 7 chevaux en pension pré, une belle carrière, une douche abritée, au fin fond de la campagne. J’ai eu un super contact avec le gérant quand j’ai visité mais de là à lui confier mon cheval les yeux fermés faut pas pousser.
Pensée émue pour les nombreux « YAKAFOCON » qui ont copieusement critiqué les gens qui s’inquiétaient pour leurs chevaux en avril à base de « Fallait pas mettre votre cheval n’importe où / Fallait mieux choisir votre écurie ». Autant au printemps j’avais pu récupérer mon cheval à la maison (et bien m’en a pris, mon ancienne pension a fermé suite aux départs de la plupart des propriétaires post-confinement), autant cet hiver le terrain ne le permettra pas. J’ai pas fini de m’inquiéter