Injection cellules souches sang/graisse : expériences/partage ?
Posté le 27/08/2020 à 11h26
Bonjour,
Ma jument (7 ans à l'époque) est à l'arrêt depuis décembre 2018 suite à un accident au paddock, elle boite de l'antérieur droit.
Peut être que ce post n'intéressera personne mais j'ai besoin de partager un peu notre histoire, qui n'est pas très joyeuse mais dans laquelle on garde beaucoup d'espoir. Je vais résumer au mieux les évènements précédents et tenter de partager la prochaine étape : L'injection de cellules souches.
N'hésitez pas à partager vos expériences si vous avez déjà tenté un truc de ce genre ! Ca m'intéresse !
Peut être que ce sera utile à quelqu'un dans le futur ?
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Décembre 2018 : Les vétérinaires ont d'abord suspectés une fêlure à la 3e phalange, elle a donc été mise au repos au box pour 3 mois. Elle est raide boiteuse, "saute" pour avancer, c'est vraiment horrible à voir.
Sans amélioration, suite à plusieurs examens non concluants et toujours aussi boiteuse, nous avons effectué une IRM qui a démontré que c'était en fait le naviculaire qui était fissuré de l'intérieur, c'était donc parti pour 6 mois de box supplémentaire avec espoir de pouvoir remonter (= que la jument soit 100% guérie/droite à la fin). Sa boiterie étant très très forte nous décidons (avec accord véto/maréchal), pour la soulager (elle est déferrée seulement des postérieurs), de lui mettre une ferrure avec plaque pour relever le talon afin que son poids soit sur le devant du pied et qu'elle souffre moins, ce qui fait son effet même si c'est loin d'être parfait.
Ma jument ayant un caractère extra, elle a plutôt bien supporté ces mois de box même si cela a été très long malheureusement.
Août 2019 elle boitille encore, je l'emmène tout de même chez le véto (spécialiste dans la locomotion du cheval) après 9 mois de box. Résultat : Une poche inflammatoire semble s'être formée sous le naviculaire, en réaction à une mauvaise cicatrisation du naviculaire (qui est en train de se calcifier). La conclusion c'est que seul l'avenir nous dira si la jument s'en remettra ou pas et si le corps va s'adapter, bref faut envisager une retraite et faire un bilan au printemps 2020. Je négocie donc un retour au pré : C'est accepté, elle fera 1 mois de marche en main (progressivement de 5 à 30min/jour), 1 mois de paddock en herbe puis pourra aller au pré fin octobre.
Les semaines passent et la jument marche de mieux en mieux, elle s'y fait très bien et semble presque droite quand on la met au pré fin octobre 2019. Elle a toujours sa plaque en revanche. On décide donc de réduire l'épaisseur de la plaque peu à peu jusqu'à février 2020 et franchement ça va aux 3 allures, j'avoue qu'au fond je retrouve un peu d'espoir, on fête "seulement" ses 9 ans cette année...
Rdv pris avec le véto fin mars 2020 pour refaire le bilan suite à plusieurs mois au pré! La jument déferre au pré début mars 2020 et on décide de la laisser pieds nus jusqu'au rdv. Elle le gère moyennement, mais ça va elle arrive à se déplacer au pré même si elle évite trop de déplacements. Le covid passe par là, le rdv est évidemment annulé et le maréchal lui remet une ferrure normale pour voir si ça améliore son confort car on sait que le confinement va durer...
Pendant le confinement c'est l'horreur (je suis à distance donc difficile à gérer), j'apprends que ma jument ne bouge plus trop mis à part au pas. Elle a trop mal... Mes espoirs sont brisés à nouveau, mais surtout je n'envisage pas un futur où ma jument ne peut même pas profiter d'une vraie retraite :(
Le 11 mai 2020 le confinement est terminé, je me dépêche de reprendre rdv, ce sera le 22 mai 2020.
La retraite est évidemment confirmée, mais maintenant le nouveau souci c'est : comment la soulager / lui offrir une retraite acceptable ? Je refuse de la laisser comme ça...
J'ai 3 options :
- la névrectomie (fortement déconseillée car ma jument a un moral d'enfer, tu sens l'envie de galoper sous la capot et clairement elle risquerait de se casser une jambe en ne ressentant plus la douleur)
- du tildren localisé directement dans le pied (pour limiter la progression des dégâts qui est inévitable à ce stade...)
- une ferrure (autre que la plaque qui clairement la fait compenser de tout son corps et l'use à petit feu) qui l'aide en matière de locomotion
On opte pour la ferrure (sur place nous sommes entourés que de pros de la locomotions, véto comme maréchaux) avec 1 injection de tildren annuelle. On teste donc une ferrure en H sur les antérieurs qui permet à la jument de gérer elle même son équilibre et la répartition de son poids dans les antérieurs. Rdv dans 1 mois pour voir si cela l'aide, mais déjà lors de ses premiers pas son niveau de confort semble légèrement mieux.
Mi-juin on y retourne. La jument est bien bien mieux. Toujours boiteuse évidemment (la poche inflammée est située entre le naviculaire et le tendon fléchisseur et lui fera donc toujours mal car on l'aide à compenser mais on ne trouve pas de moyen pour la soigner), mais elle arrive à trotter/galoper quand elle le souhaite et son pas est bien plus agréable à l'oeil. Ma véto est accompagnée d'un confrère très expérimenté qui me suggère une dernière idée : L'injection de cellules souches de sang et de graisse dans la poche inflammée de son antérieur droit.
Quesako ? En gros, on a découvert en chirurgie esthétique (humaine) que les cellules souches de graisses mêlées à celles du sang ont des vertus cicatrisantes assez bluffantes : elles sont très régénératives. On parle un peu d'une révolution/d'un "miracle" dans ce milieu et ils s'intéressent donc à l'effet que cela peut avoir sur les soucis d'articulation etc.
Quelques tests ont été fait sur des chevaux, c'est encore assez expérimental apparemment, mais il y a eu de très beaux résultats sur des cas désespérés (dernière alternative avant l'euthanasie pour la plupart).
Le but pour ma jument c'est de lui injecter cela dans la poche qui lui fait très mal et voir si cela cicatrise "miraculeusement" (oui oui je sais...) afin d'augmenter le confort de ma jument (qui en l'état est vraiment sur le fil rouge). On ne peut pas me promettre que cela va fonctionner car cela n'a jamais été testé sur ce cas spécifique (mais bon c'est un cas TRES particulier aussi...). En revanche, si ça fonctionne... bref l'espoir est permis... Surtout qu'aujourd'hui ses soucis vont continuer à évoluer dans le mauvais sens et on finira par devoir l'endormir dans tous les cas, donc c'est un peu "la dernière chance" pour renverser la tendance.
Evidemment, j'ai craqué et je vais tenter. C'est mon dernier essai car aujourd'hui, fin août 2020, je suis fatiguée mais aussi heureuse de voir que ma jument va BEAUCOUP mieux avec sa nouvelle ferrure (quel plaisir de la voir galoper plein cul dans son pré)... Mais pour combien de temps? Elle finira sa vie ainsi s'il le faut mais je regretterais de ne pas avoir tenté. Rdv le 10 septembre... On croise fort fort fort les doigts pour cela soit efficace.