Parentalité bienveillante / positive

Certaines ont des conjoints qui ne veulent/comprennent pas ce mode d'éducation ?
Parce que déjà que se faire respecter des grands parents ça va pas être une mince affaire.... Je suis vraiment soulagée que Thomas soit encore plus que moi investi dans le respect de notre loulou.

tout cela passera par le dialogue, il faudra lui expliquer et lui démontrer qu'elle n'a pas à être jalouse, et lui expliquer aussi l'impact de ses coups sur sa soeur....... un enfant comprend dès lors qu'on lui parle avec des mots adaptés à son âge.......

En tant qu'éducatrice auprès d'ados dits "difficiles" (carencés +++ hein surtout), je ne peux que saluer ce que tu dis. Bienveillance ne voulant pas dire laxisme, pitié, mettez-leur des limites !! Ils en ont terriblement besoin (et ils le reconnaissent) même s'ils râlent à cause de ça xD

lutin01 c'est un moyen de les contenir et de les rassurer........ de toute façon, ils les cherchent et vont toujours plus loin jusqu'à les trouver........... mais on peut les instaurer en les expliquant, et pas forcément à la baguette, tout est question de dosage et de communication

(je vois qu'on bosse dans le même secteur, et c'est vrai qu'on voit des gamins "éclatés" )

geriko42 La baguette non, mais au début la communication ne suffit pas et ils s'en foutent. Enfin en tout cas, c'est ce que j'ai vécu en arrivant dans mon nouveau taf pleine de mes belles convictions de bienveillance, d'écoute etc ... => qu'ils prennent pour de la faiblesse au départ. Du coup, les limites quand tu veux les mettre, ils comprennent pas et ça clashe. Après chez moi, ils ont vraiment des histoires de merde et n'ont aucun codes donc ils ne savent pas réagir comme ils devraient. Il faut d'abord instaurer son "autorité" puis accorder sa bienveillance pour que ça marche. Sans être trop stricte sinon ils te détestent et c'est foutu xD J'adore bosser avec eux, même si c'est parfois fatiguant

Alors en lecture ou sources il y a:

- Catherine Guegen avec notamment pour une enfance heureuse sur la conception des 3 cerveaux
- Aletha Solther
- Jean Epstein

Il y a tant d'autres mais je sèche ce soir, je viendrai complété.

Personnellement ce sont des chemins que j'ai découvert grâce à mon lieu de travail ( micro crèche) .

Pour moi le plus important c'est le respect de l'enfant c'est un futur adulte il a le droit à autant de respect qu'un adulte, c'est un être à part entière en pleine construction comme un jeune arbre. Mais le respect envers l'adulte est aussi très important, toute émotions est légitimes c'est la façon de l'exprimer qu'il ne peut pas l'être ( chez l'adulte aussi) .
Je pense qu'il faut savoir s'écouter, écouter, savoir prendre ce qui nous fait écho, savoir ce remettre en questions tout en gardant nos valeurs.

La plus belle des qualités est de savoir s'adapter, ne pas suivre une méthode aveuglement et se l'imposer alors qu'elle ne nous va pas. Savoir piocher ici et la , validé ou non ce qui nous va et d'ailleurs ce ne sont pas des choix définitif.

Édite: Isabelle Filliozat

Je me suis intéressée à l’éducation positive au moment de la pré-adolescence (compliquée) de mon fils, parce que je ne pouvais me satisfaire d’une relation qui était faite de tension permanente.
Je peux dire que j’y ai trouvé une source inépuisable d’inspiration pour mon quotidien de mère mais aussi de prof en charge de jeunes ados (collégiens). Et que mes relations avec mes enfants ont été profondément bouleversées, mais aussi leur rapport au monde, aux autres et à eux-mêmes.
Je suis toujours agacée quand je lis « bienveillance oui, mais attention, il faut quand même leur mettre des limites ». Pour moi, ça ne veut absolument rien dire. D’une part, parce qu’en aucun cas la bienveillance n’exclue les limites (ce ne serait pas de la bienveillance que de laisser son enfant se mettre en danger par exemple) D’autre part, parce que « mettre des limites », ça ne veut rien dire en soi. On peut mettre des limites de manière arbitraire et autoritaire, ou on peut définir un cadre ensemble. Certaines personnes m’ont beaucoup reproché d’être trop dans l’échange et la négociation avec mon fils... c’est marrant, parce que ce sont aujourd’hui les mêmes qui m’envient d’avoir un gamin mature, autonome, serviable, responsable. Pourtant, ce sont bien les deux facettes d’une même démarche. Faire confiance aux capacités d’un enfant ou d’un ado à se prendre en charge, ça prend beaucoup plus de temps et d’énergie que de lui imposer des règles toutes faites... mais ça construit un individu totalement différent, empathique, confiant et capable de prendre ses responsabilités.
De même avec mes élèves, j’ai l’habitude de prendre une, deux, parfois trois séances en début d’année avec chaque groupe pour mettre en place un cadre. Beaucoup de mes collègues pensent que c’est du bla-bla et du temps perdu, mais c’est comme avec les chevaux, « perdre du temps pour en gagner », car je n’ai plus jamais aucun gros problème de discipline ensuite dans l’année.

Pour celles et ceux que la problématique adolescente intéresse particulièrement, il y a quelques références incontournables à mes yeux :
- la version ado de Faber et Mazlish («parler pour que les ados écoutent, écouter pour que les ados parlent»)
- «on ne se comprend plus» de I. Filliozat
- et LE bouquin qui perso m’a permis de changer de regard sur l’adolescence et l’éducation des ados «parents efficaces» de Thomas Gordon

Par ailleurs, si vous avez l’occasion de participer à des ateliers Faber et Mazlisch, Gordon ou autres, ça vaut vraiment le coup car ça permet de se mettre en situation et d’acquérir de nouveaux automatismes.

Pour finir sur les références, les vidéos facilement accessibles de Marshall Rosenberg (« l’inventeur » de la communication non violente, pour ceux qui ne le connaîtraient pas) sont vraiment des pépites, riches, claires et inspirantes.

Il y a également les conférences et réunion (pro/parent ect...).
Je trouve ça très intéressant , un jour j'ai été en tant que pro petite enfance a une réunion parents / pro sur les violences douces il me semble .
C'était super d'avoir le témoignages de parents et j'imagine pour les parents de se sentir moins seuls ,et peut être donné plus de pertinence dans ce qu'ils font ,être déculpabilisé ,soutenu .

Chez moi dans la vallée du Grésivaudan , Grenoble ,Lyon il y en avait régulièrement .
(c'est deux derniers années je n'ai pas eu le temps )

koskinelle
J'ai lu Pour un enfance heureuse pendant la fin de ma première grossesse.
J'ai un peu lu en diagonale certains passages trop scientifiques mais globalement ça m'a ouvert les yeux.

J'ai appris pour il ne sert a rien de laisser tout seul un bébé qui pleure et pourquoi avoir bébé avec soi dans la chambre au début c'est important.
En tous cas ça nous a convenu les deux premiers mois, ensuite on a eu besoin de la basculer dans sa chambre car je n'arrivais pas a décrocher. Je travaille sur mon hypervigilance même si ça n'a plus rien à voir avec les premiers mois.

Bon apparemment ça lui a convenu à elle aussi. Puisqu'elle a fait quasiment ses nuits depuis.

Et surtout mon dieu, les bienfaits du portage.
On ne l'utilise plus au quotidien car bébé se couche à 18h donc autant dire que les soirées sont courtes mais on garde ça en appoint dès qu'on sort.
Edit : avec le confinement J'ai un peu passé ma vie à la porter. Maintenant on a un bébé hyper cool et autonome. Comme dit la nounou "Mannaïg, on la pose sur le tapis et elle fait sa petite vie de bébé".
Bon à l'approche des huit mois y'a un peu d'angoisse de séparation surtout en pleine nuit, elle se met à hurler dans son sommeil. Alors ouais j'ai la grosse flemme et papa aussi maiiiiis on se précipite quand même dans sa chambre.


Toujours avoir le porte bébé et l'écharpe sur soi ! Ça sauve des restos

elea2008
Ma belle mère m'a filé Parents efficaces.
Quand j'ai vu que c'était un prix affiché en francs je l'ai pris par politesse uniquement.
J'ai été mauvaise langue du coup!

leolette
La première édition du livre est ancienne (je crois qu’elle date des années 60) mais il y a eu de nombreuses rééditions et mises à jour depuis. La méthode Gordon est toujours promue et diffusée par des associations officielles qui continuent d’actualiser les travaux de T. Gordon (lui est mort). Le bouquin est édité en poche chez Marabout, donc édition pas chère, ça peut valoir le coup de s’offrir une édition récente et actualisée, ça te parlera plus je pense

Il y a aussi « parents efficaces au quotidien », qui rassemble des témoignages/expériences de parents ayant utilisé la méthode Gordon, c’est très concret et ça répond à beaucoup de questions qu’on peut se poser sur le passage de la théorie à la pratique.

lutin01 je bosse aussi avec des ados cassés et je pense après 5 ans dans ce service que ce qui compte le plus au final outre la bienveillance c'est d'être juste.

Ça peut être compliqué de se confronter aux règles et aux conséquences de leurs actes mais quand on ne les prends pas de haut en étant droit dans ses bottes même si ça râle/gueule au début ils finissent par comprendre que l'on est pas là pour les faire chi**** et que l'on ne va pas leur faire de sale coup.

On s'applique a toujours faire ce que l'on dit, ne pas promettre si ce n'est pas possible, avoir tous le même discours (genre le bon et le mauvais parents) quand un dit quelque chose l'autre (ou tous les membres de l'équipe disent la même chose quitte à en discuter après sans le jeune si l'on est pas d'accord)

Surtout ne pas de position et tant qu'adulte qui sait et ado qui ne sait pas. Le respect c'est dans les deux sens et pas juste l'enfant/ado qui doit respecter l'adulte

Puis bah faut s'adapter.

Je suis d'accord qu'il faut déconstruire nos idées et que souvent agir ou répondre dans la bienveillance sans passer direct à la punition ça demande une certaine gymnastique mentale pour reformuler notamment.

Mais personne n'est parfait, encore moins aucun parent, ne plus avoir de patience à un moment donné, mettre un peu trop d'intensité, envoyé balader parce que gros ras le bol et grosse fatigue ce n'est pas grave, faut pas aller s'enfermer dans un truc méga idéalisè

quiebro13 Tout à fait d'accord

quiebro13
J'ai fait mon stage de fin de Master en CER donc avec des ados difficiles/cassés.
Je viens absolument pas de ce milieu là et ça a été le choc des cultures pour moi.

Ça a été hyper enrichissant mais très dur, surtout que l'équipe (100% masculine) ne m'a pas du tout accepté et aidé. Je n'étais que coordinatrice donc peu en éducatif mais ça a gêné personne qu'on me crache dessus.
Après quand j'ai signalé des disparitions dans le placard à clopes personne ne m'a crû. Alors que au final un jeune avait volé un double de clés.

Je pense que j'aurais été mieux dans un service ASE ou avec des plus petits. Au final avec ces jeunes garçons je n'avais que 4-5 ans d'écart et ça a été très difficile pour moi de faire ma place.

Heureusement le directeur était qqun en or vraiment. C'est juste son équipe d'educs qui était efficace avec les jeunes mais humainement particulière.

J'ai d'ailleurs appris des trucs sur certains quand je suis entrée en police secours dans le coin...

Bref, c'est un autre débat.

Mais je rêve de faire une thèse sur l'enfance délinquante/criminelle. Mais ce qui va coincer va être le financement comme d'hab...

leolette

Je suis en pédopsychiatrie et c'est quand même différent des CER et des foyers
On a moins de jeunes, on peut faire une prise en charge individuelle, on peut vraiment passer du temps avec eux et il y a cette notion d'accompagnement dans le soin également et cette adhésion que l'on recherche.

Après on reçoit régulièrement des jeunes de foyers, de CER ou de foyers PJJ voir même des gamins qui ont eu une levée de garde à vue contre des soins.

L'enquêtes de M6 sur les foyers n'est clairement pas si loin de la réalité et franchement quand on entend ce qu'ils nous racontent des fois les foyers c'est la jungle
Mais comment faire quand il y a pas d'effectif, quand les gens se barrent et qu'il faut trouver du monde alors que personne veut y aller, quand y a pas de moyens.

Le nombre de foyers qui nous larguent des jeunes avec toutes leurs affaires et font les morts pour venir les récupérer, ceux qui font appel au juge pour une main levée du placement chez eux etc...
ces gamins sont difficiles franchement difficile pour certains mais faute et de constater qu'ils ne sont pas toujours aidé par le système

leolette Pour ton conjoint, si tu mets une étiquette "éducation bienveillante" ça peut lui sortir par les yeux, en mode nouvelle théorie à la con. Alors qu'en réalité, ce que tu décris, notamment quand tu lui prends un jouet des mains et que tu lui expliques pourquoi tu le prends, ça relève du basique. Dolto avait déjà évoqué il y a plusieurs dizaines d'année la nécessité de parler à nos enfants, c'est pas du tout quelque chose de récent en terme éducatif ni de révolutionnaire.

Peut être dans ces cas là, expliquer à ton conjoint qu'elle comprend parfaitement si on prend deux secondes à lui expliquer et que ça évite justement des crises. Pas comme une théorie du développement du cerveau, mais comme un truc pratico pratique. Mon mec est d'une rigidité à toute épreuve sur le sujet de l'éducation pour autant sur le fait de verbaliser les choses auprès de Jeanne il le fait tout à fait naturellement sans penser qu'il s'agit d'un truc de hippie.

Bon il m'a surpris récemment avec le livre des émotions montessori puisqu'il le lit chaque jour avec Jeanne en mettant en pratique les choses. Genre sur la colère il a réellement créé avec elle un sac à colère dans lequel ils ont mis ensemble des trucs à utiliser pour exteriorisé la colère. Et ils font des exercices de relaxation. Totalement fascinant, ça m'a laissé sans voix. Venant du mec qui m'expliquait il n'y a pas si longtemps que ça que sans les châtiments corporels il était perdu en terme d'éducation!


Après, j'ai le sentiment que tant qu'on est pas confronté à l'éducation concrète d'un enfant, il y a beaucoup de théorie, il y a beaucoup de monde idéal et la pratique, et c'est quand même bien plus compliqué en pratique. Je pense notamment à ce qu'on entend par "bien élevé".

Je viens d'une famille où l'éducation était vraiment importante, on se tient bien à table, on ne sort pas de table sans demander l'autorisation et on débarrasse son assiette, on dit bjr madame bjr monsieur, blabla. L'image renvoyée en société est très importante. Un môme qui se roule par terre au resto ou au supermarché c'est carrément inenvisageable. Et personnellement je rejoins ces quelques principes. Et avant d'avoir ma fille, ou quand elle était toute petite, c'était juste une évidence pour moi.

Et maintenant, bienvenu dans le monde réel d'une petite fille qui déborde d'énergie, qui crie, qui veut toucher à tout, qui pleure, pas parce qu'elle est mal élevée mais parce que c'est une petite fille et que le concept de "en société" elle s'en fout grave et elle exprime ses émotions comme elles viennent, sans contrôle. Et donc on jugule, on temporise, on trouve mille et une petites astuces (que Filliozat propose dans ses livres) et qui sont plus ou moins efficaces selon les moments. Mais avoir un gamin qui huuuuuuuuuurle et court partout dans la salle d'attente, ça peut arriver parce qu'il est 19h, qu'il est crevé et qu'on aura beau dire "maman est très en colère" et proposer mille activité, détourner l'attention, quand ça veut pas ça veut pas. Pareil pour le resto. Dans un monde idéal ils restent assis et prennent leur repas sans crier, dans le monde réel tu peux pas passer deux heures à diner dans une salle d'un restaurant gastro avec un gosse de deux ans.

Alors tout ça est évidemment fonction des personnalités. T'as des gamins naturellement plus calmes que d'autres. T'as des gosses à deux ans ils vont passer le repas entier à regarder un livre et tu vas papoter calmement avec ton mec. La mienne on y est pas du tout, c'est pas une terreur mais pour autant elle va rapidement avoir besoin d'autre chose que du livre sagement assise à table.

Et donc les comportements qu'on pourrait classer dans le "mal élevé" ne relèvent pas fondamentalement de ça en réalité. C'est juste qu'on a facilement des attentes en tant qu'adulte qui sont inatteignables pour des petits enfants au regard de leur maturité. Donc c'est à mon sens à nous de nous adapter:

- Les resto le soir avec des petits, c'est pas 2h, ou alors dans un endroit adapté, genre très famille friendly, histoire de pas faire chier toutes les autres tables qui n'ont légitimement pas envie de se farcir tes mômes hurlant, jouant, et idéalement l'heure du déjeuner c'est quand même plus facile.

- Les salles d'attente du médecin, bah j'ai envie de dire vous allez supporter ma fille mes petits bichons, je fais ce que je peux. Je prévois des livres, des jeux, des trucs à faire, je suis prête à faire quinze fois le tour de l'entrée pour éviter que ça parte en sucette, mais il y a des jours où je n'ai pas de solution toute trouvée, et ça va chouiner, ça va pleurer dès que je vais lui demander de ne pas faire un truc pénible pour les autres, et ces jours là clairement ça va faire du bruit.

- Les courses c'est ok, mais trop longues, et je fais en sorte de l'occuper au max. On papote, je lui trouve des activités, je lui raconte toute ce que je fais, on chante, et elle adore mettre dans le caddie. Après, les courses de fringues non je ne l'emmène que si indispensable genre chaussures pour elle, sinon j'évite parce que c'est quand même ultra chiant de passer 2h à lui demander de ne toucher à rien alors qu'elle a envie de toucher à tout et que c'est normal qu'elle en ait envie parce qu'elle est hyper curieuse et que c'est naturel dans son développement de l'être. Mais c'est pas possible.

- De manière générale, je suis partisane de pas l'emmener dans des trucs qui vont être trop galères à gérer. Les rdv de médecin pas pour elle, je ne l'emmène pas, les rdvs administratifs non plus, et les resto le soir j'évite plutôt. J'évite les situations où en effet on va légitimement déranger tout le monde.