Gérer ses sentiments et émotions à cheval

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Argamelle

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Gérer ses sentiments et émotions à cheval
Posté le 23/09/2020 à 11h35

Vaste question...

je constate qu'il m'arrive assez souvent d'être très heureuse d'un truc qui "ne passait pas" et qui s'est très bien déroulé cette fois

mais....

immédiatement après, tout en SACHANT qu'il ne faudrait pas, j'essaye encore une fois... une espèce d'impatience, de "ça y est" ... et du coup, si c'est moins bien, il y a une sorte de colère chez moi (le mot est un peu fort hein, je lui tape pas dessus non plus)


J'ai une prof qui arrête l'exercice facilement quand c'est bon, et un autre qui nous laisse plus libre , et je constate que je m'acharne beaucoup plus quand personne ne me dit "c'est bien arrête le là"

comment parvenir à dépasser ce stade, et à le laisser tranquille quand c'est correct?
c'est un travail sur moi qu'il faut faire, avez vous un axe de progression là dessus ?

je constate que je me formalise beaucoup moins quand on n'y arrive pas, que lorsque ça a été bien fait une fois et plus la fois d'après...

je constate également que je suis finalement beaucoup plus exigeante avec mon cheval qu'avec les chevaux du club, alors qu'il n'a pas les mêmes capacités physiques ni le même dressage...

une espèce de frustration latente. Comment gérer cette émotion ?

Titanesque

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Gérer ses sentiments et émotions à cheval
Posté le 23/09/2020 à 13h28

Si tu constates que ton cheval a fait correctement un exercice, le féliciter. Toujours terminer sur du positif.
Pourquoi redemander à ton cheval le même exercice alors que c'était bien ?
Mets toi à sa place, il ne doit pas comprendre au bout d'un moment et, surtout, il doit se lasser et là tu risques de le rendre rétif.
Il fait du son mieux. Reste sur ce point positif et fiche lui la paix.

Cafelaitfalcon

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Posté le 23/09/2020 à 13h45

Je suis pareille. Si l'on me demandait pourquoi je refais l'exercice, je répondrais que c'est pour vérifier si ce n'était pas un coup de chance, si j'ai bien effectué la demande et si je suis capable de la réitérer (ou si là encore c'était juste du bol).

Et quand je réussis puis foire, ça me frustre car le pas en avant se transforme en pas en arrière...

Bref, je te comprends et je vais suivre le post :')

Cherchour

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Posté le 23/09/2020 à 13h49

Je n’ai pas trop de frustration par rapport à ça. Mais j’ai un cheval qui a besoin d’être beaucoup intéressé par ce qu’il fait. De base mes séances sont très variées, je vais faire l’exercice seulement quelques fois puis passer à autre chose même si ce n’est pas parfait.
Et j’ai donc rapidement intégré l’interêt de la pause après un exercice. Il m’arrive régulièrement de mettre pied à terre quand quelque chose que je demandais depuis un petit moment est enfin compris.

Par contre perso ce qui me frustre c’est quand je monte des chevaux à font super bien et que je repasse sur le mien en voyant l’ampleur du travail qu’il nous reste

Édité par cherchour le 23-09-2020 à 13h50



Moonbaast

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Posté le 23/09/2020 à 14h00

Je suis aussi comme toi. Et pour le coup travailler en DP avec le même cheval me fait m'en rendre compte et essayer de changer ça.
Pour le gérer c'est compliqué parce qu'on transfère sur le cheval nos propres exigences et que "l'échec" est assez mal vécu pour soi d'abord.
Pour m'aider là dedans ya eu beaucoup de choses. D'abord prendre un cheval en DP et apprendre à travailler seule. Apprendre à doser les exercices aussi. Au début on a envie de faire toujours plus ou plein de choses et je me suis souvent rendue compte que j'aurais pu demander un tout petit moins. Apprendre à découper aussi les exercices. J'ai pu voir que certains exos ne passaient pas d'un coup parce que tout simplement j'en demandais beaucoup d'un coup. Alors j'ai découpé le même exo sur plusieurs séances et je me félicite quand je vois qu'on fait un peu plus à chaque fois.
D'ailleurs je consigne toutes mes séances et je note mes ressentis. Au début on peut se sentir frustrée mais en fait petit à petit on prend conscience que les choses avancent.
Ce qui a beaucoup aidé aussi c'est de parler avec d'autres cavaliers, coachs etc ou même des personnes étrangères au cheval (ce type de problème ça se voit sur d'autres aspects souvent). Mais confier ce qu'on juge ne pas marcher, ses inquiétudes, ses attentes etc. Ça permet de se rendre compte que tout le monde avance petit à petit. Que ceux qui ont l'air très avancés travaillent en fait depuis très longtemps petit peu par petit peu.
Puis il y a un dernier truc dont il faut prendre conscience c'est que parfois demander un peu plus ça a peu avoir des conséquences néfastes : braquer un cheval, le renforcer dans une mauvaise attitude ou même le blesser. Quand tu prends conscience de ça tu te dis que se contenter de peu c'est mieux ^^

Mais voilà être exigeant c'est aussi une qualité. On m'a souvent confié les poneys et les chevaux à travailler un peu intensément. Mais du coup parfois il faut apprendre à être plus patiente :)

Bon courage en tout cas !

Badmonster

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Gérer ses sentiments et émotions à cheval
Posté le 23/09/2020 à 14h24

Ça dépend aussi du type d'exercice. Si c'est un exo facile pour le cheval, qu'il sait faire, qu'il ny a pas de souci ce jour là je peux recommencer plusieurs fois. Pas à la suite forcément mais je vais faire plus que 2 changements de pied dans ma séance.

Maintenant si c'est un exo plus compliqué ou que le cheval est pas dedans ce jour là ben je laisse là dessus. Si c'est un gros progrès, j'arrête complètement la séance, on va marcher et brouter.

Si c'est bien mais que ça ne demandait pas forcément un effort super intense et physique et de concentration, je félicite on fait une pause en marchant rênes longues et je peux continuer ma séance sur autre chose.


Donc faut vraiment avoir la volonté de se dire stop et de s y tenir. Il vaut mieux se contenter de peu que pousser et gâcher tout ça.
Ça demande d'avoir un peu réfléchi à sa séance en amont, de savoir quel objectif on a ce jour là, et ensuite d'adapter la séance et les objectifs à comment est le cheval aujourd'hui.

Argamelle

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Posté le 23/09/2020 à 14h40


badmonster a écrit le 23/09/2020 à 14h24:

Ça demande d'avoir un peu réfléchi à sa séance en amont, de savoir quel objectif on a ce jour là, et ensuite d'adapter la séance et les objectifs à comment est le cheval aujourd'hui.


tu soulève un point interressant : je ne dois pas réfléchir assez mes séances. Je sais ce à quoi je dois arriver, mais pas le chemin et du coup, peut-être que je demande trop parce que je vois la fin et non les moyens... je pense qu'on atteint là mes limites techniques, je connais souvent l'exercice mais pas comment le décomposer pour que cela passe mieux, ni quoi travailler pour améliorer ci ou ça... c'est à travailler je pense. En lisant?

Argamelle

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Posté le 23/09/2020 à 14h53


moonbaast a écrit le 23/09/2020 à 14h00:

Ce qui a beaucoup aidé aussi c'est de parler avec d'autres cavaliers, coachs etc ou même des personnes étrangères au cheval (ce type de problème ça se voit sur d'autres aspects souvent). Mais confier ce qu'on juge ne pas marcher, ses inquiétudes, ses attentes etc. Ça permet de se rendre compte que tout le monde avance petit à petit. Que ceux qui ont l'air très avancés travaillent en fait depuis très longtemps petit peu par petit peu.


Oui, en parler ça doit aider ! Je suis un peu seule dans mon coin, souvent je n'aime pas trop l'attitude des cavaliers, du coup je m'isole... Et quand il y a un(e) cavalier(e) que j'aime bien, je la soûle de parole ...
Il faudrait que je sois plus posée, et que j'écoute plutôt que parler, c'est pas trop dans ma nature... Et j'ai aussi des difficultés à exprimer ce que je ressens lorsque je monte, ça n'aide pas.


moonbaast a écrit le 23/09/2020 à 14h00:

Puis il y a un dernier truc dont il faut prendre conscience c'est que parfois demander un peu plus ça a peu avoir des conséquences néfastes : braquer un cheval, le renforcer dans une mauvaise attitude ou même le blesser. Quand tu prends conscience de ça tu te dis que se contenter de peu c'est mieux ^^


C'est vrai, sauf que pour l'instant, je constate que je demande trop, sans parvenir à me réfréner dans mes demandes et mes espoirs, et c'est le cheval qui en pâtit.
Déjà j'arrive mieux à ressentir la difficulté de ce que je lui demande lorsque je fais ce travail moi même, l'ostéo m'a donné des exercices de rééquilibrage, c'est dur ! je tiens 10 secondes maxi les positions demandées... Mais je n'arrive pas à reconnaître lorsque je demande trop à mon cheval. Je sens que l'exercice se dégrade, que continuer ne sert à rien et même, aggrave les choses, et je m'obstine...
peut-être parce que je manque de bagage technique : si l'exercice ne passe pas, je ne sais pas quoi travailler pour qu'il passe mieux, alors je recommence comme un disque rayé...

Amghar

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Posté le 23/09/2020 à 18h15

J'étais comme ça il y'a quelques années, je refaisais pour être sure que ce n'était pas un coup de chance. Je ne prenais pas vraiment le temps d'intégrer la réussite de l'exercice dans ma tête. Je recommençais, ca foirait , j'insistais.. C'était moins bien , je voulais pas rester la dessus ... Cercle vicieux. Et au final je me sentais nulle et je m'en voulais car j'avais trop poussé ma jument. Je me collais une pression terrible et j'étais déprimé en descendant de cheval au moins une fois sur deux.

Il a fallu apprendre à lâcher prise, à me mettre dans le crane que je ne jouais pas ma vie sur un changement de pied réussi , je ne suis pas pro , ce n'est pas mon gagne pain. Je mangerais tout pareil le lendemain... A partir de là , ce n'est pas grave de rater. L'essentiel c'est d'être bien avec son cheval. L'exercice passe, ou pas. Si il ne repasse pas un seconde fois, tant pis, on sait que c'est faisable et reproductible sur une autre séance. Il faut vraiment se concentrer sur le positif.

Pour ma part je pense qu'à partir du moment où en stress/pression , c'est perdu d'avance. Aujourd'hui, , plus jamais je ne m'énerve ( contre moi , pas sur le cheval bien sure ) si la séance ne suit pas le cours voulu, si elle est moins bonne que prévu , et je savoure si au contraire, elle est top.
Mais ill est vrai que je n'ai plus vraiment d'objectif sportif ni de concours.

Ardennesacheval

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Posté le 23/09/2020 à 19h27


Citation :
tu soulève un point interressant : je ne dois pas réfléchir assez mes séances. Je sais ce à quoi je dois arriver, mais pas le chemin et du coup, peut-être que je demande trop parce que je vois la fin et non les moyens... je pense qu'on atteint là mes limites techniques, je connais souvent l'exercice mais pas comment le décomposer pour que cela passe mieux, ni quoi travailler pour améliorer ci ou ça... c'est à travailler je pense. En lisant?

déjà, aborde la notion dans la relaxation physique, mentale et affective.

physique : si le cheval est capable de le faire, ensuite décompose (le saut de 90 cm commence par une barre au sol puis un cavaletti etc)

mental : un cheval stressé ou barbé par un exo ne sera pas réceptif. Et faut que ce que tu demandes soit à son "niveau intellectuel", pas la peine de passer 30 min avec un poulain...

affectif : le cheval ter perçoit comme un allié "on va surmonter cette difficulté ensemble"
"bravo, tu es sur la bonne voie, je suis fière de toi "

et pas comme un adversaire/ opposant/ "ennemi" = "allez !!! mais il ne comprend rien !!! pff c'est n'importe quoi! grrr !"

ensuite décompose les gestes de A à Z. Monter dans le van c'est un sol étrange qui fait du bruit + un passage étroit + passer sous un plafond + en même temps s'enfoncer dans un cul- de-sac qui évoque une souricière.
Si le sol, le plafond, les côtés, le bruit ET la voie sans issue sont acquis séparément, puis combinés 2 à 2, puis ensemble, tu as un max de chances que le leçon "entrer dans le van" soit bien plus rapide.

n'oublie pas d'utiliser tous les canaux des sens principaux (vue, ouie, toucher) pour faciliter l'apprentissage : le 1er pas de reculer, tu peux dire "recule" + lever la main vers son visage + appuyer sur le poitrail

récompenser au bon moment : dans les 3 sec après la réussite donc donner un picotin une fois revenu au box ne sert à rien...
conditionner le cerveau à des signaux de satisfaction : clicker "clic = bonbon" ou "c'est bien", gratter, récompenser avec une croquette, ensuite le cheval associe "c'est bien" à l'apaisement (grat-grat) ou pause ! et la satisfaction (miam miam) et va le ressentir dès qu'il entend le mot.

après connaître la personnalité de ton cheval :
mérens : la répétition le fait ch*er donc répéter c'est la voie vers les ennuis
âne : il passe sur la bâche en serrant les fesses. Je recommence : 50 min plus tard, malgré une averse de grêle, le repli de la bâche en une bande de 30 cm et la poser à l'entrée du pré pour l'inciter... il était définitivement bloqué... Pareil pour le van...

Du coup avec lui, fallait faire un pas en avant, tout arrêter jusqu'au lendemain sinon régression impérative !

Ardennais : Anticipator !
je demande une fois... les 10 fois d'après il me sort le geste avant que je demande... donc impossible de recommencer 2 fois le même exo...

Espagnol : répéter le rassure. Alors il réussit, est récompensé, pause, je redemande, il réussit mieux, je lui "fais la fête", il est tout content, "fier de lui", la 3ème demande c'est juste extra.... il le fait avec légèreté, relaxation, plaisir...

avant ta séance essaie de visualiser ce que tu dois faire : comment demander, comment te positionner, à quoi penser (si tu es crispée : se relaxer, si tu regardes par terre : lever le regard... en fonction de tes "défauts")
visualise commet le cheval répond
visualise ce que tu dois faire s'il ne répond pas, quelle solution apporter
visualise ce que tu vas faire une fois l'exo réussi :
mettre pied à terre, féliciter (en longe) donner une croquette ? une pause rênes longues si c'est en milieu de séance ? une pause gratgrat si le cheval s'est stressé/ inquiété/ énervé/ dépêché ?

je constate également que je suis finalement beaucoup plus exigeante avec mon cheval qu'avec les chevaux du club, alors qu'il n'a pas les mêmes capacités physiques ni le même dressage...
normal, avec le tien, tu es plus impliquée affectivement, donc plus sujette à la "frustration"

[b]comment parvenir à dépasser ce stade, et à le laisser tranquille quand c'est correct?
c'est un travail sur moi qu'il faut faire, avez vous un axe de progression là dessus ? [/b]
imagine-toi, enfant à l'école, avoir eu 19/20 en dictée, et être récompensée par un contrôle de math, et si tu le réussis avec une bonne note, bim ! une interro en géographie... ya de quoi être motivée ?

après tu peux (te) féliciter de tous les stades de progression :
le cheval en fait autant mais plus fluide, plus à l'aise
le cheval en fait autant mais tu demandes lus légèrement
tu demandes un peu plus et le cheval en fait plus/ mieux/ plus vite/ plus précis

C'est vrai, sauf que pour l'instant, je constate que je demande trop, sans parvenir à me réfréner dans mes demandes et mes espoirs, et c'est le cheval qui en pâtit.
faut que tu y réfléchisses avant la séance :
"je demande un départ et 2 foulées de galop bien équilibré"
tu démarres, tu comptes les 2 foulées, si c'est comme il faut, pause !
Comme a expliqué Badmonster : tu ne redemandes pas, cette fois 3 foulées, mais au cours de la séance, de façon espacée, ces 2 foulées précises que tu as en visée, 2 fois à chaque main, comme ça la 2ème fois te permet une "vérification" .

et si tu loupes, tu n'oublies pas que tu as prévu QUE 2 foulées et QUE 2 foi à chaque main.
une fois loupé, tu mets en place une stratégie de remédiation : pourquoi cela a foiré ? que faire pour remédier ? comment revoir mon échauffement pour favoriser l'exo ? qu'est-ce que je peux améliorer dans ma position? un accessoire (matérialiser le départ par un plot) peut-il m'aider ? etc.

Flakiss

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Posté le 23/09/2020 à 19h50

Se donner des objectifs précis à chaque séance. Quand on monte, on doit savoir où on va aller et comment on va y aller (exercices...). Si l'exercice est nouveau ou difficile, on se contente d'une bonne réalisation (même si elle n'est pas parfaite). Si l'exercice est connu ou simple, on se contente soit d'une très bonne réalisation soit d'une ou deux (ou plus selon le caractère du cheval) bonne réalisation.

J'essaie souvent de donner une "note" à mon exercice. L'exercice tel que je me l'imagine à la perfection est un 10/10. Le but est de voir une amélioration sur les séances donc si la première fois on est sur seulement une esquisse de l'exercice et bah ça ne sera peut être que 2 ou 3/10, l'objectif étant que la prochaine fois, ce soit 4 ou 5 ou plus ! Et qu'à terme, on atteigne le 10 !

Moi, j'ai un très jeune cheval (4 ans, débourré en juillet) donc je fais des choses très simples et je m'arrête quand il y montre de la bonne volonté, même si ce n'est pas parfait. En ce moment je suis sur la cession de hanches en selle par exemple. A pied c'est ok +++. En selle, il a du mal à transposer les codes. Donc la première fois, je me suis contentée d'un pas croisé des postérieurs, même si les épaules ont un peu bougé aussi (2/10). La fois d'après, ce même pas mais en essayant de ne pas bouger les épaules (4/10). La fois d'après, deux pas croisés sans bouger les épaules (6/10). Et maintenant, on est au demi-tour sur les épaules (8/10). Pour obtenir le 10/10, j'attend de pouvoir me passer du stick et qu'il comprenne seulement aux jambes/poids du corps

Autre exemple, il a du mal aux départs au galop à droite. Je dois souvent en faire 1 ou 2 pour arriver à avoir un départ à droite car c'est moins facile pour lui. Dès qu'il donne le départ à droite, je fais 2-3 foulées et je repasse au pas direct voire à l'arrêt et pause pour lui montrer que c'était ça et souvent, je ne regalope pas à droite de la séance. Alors qu'à gauche, je le travaille un peu plus dans le galop car c'est plus spontané et facile pour lui.

Je ne sais pas si ma "méthode" est très claire...

Edit : et si un exercice est un échec cuisant... je ne persiste pas car je me remets beaucoup en question : pourquoi n'a t il pas compris/réussi ? Que faire la prochaine fois pour qu'il réussisse?

Édité par flakiss le 23-09-2020 à 19h58



Isrene

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Posté le 23/09/2020 à 20h04

J, ai, pas lu toutes les réponses.

Mais j étais ( je suis) comme ça..

J étais bcp bcp comme ça avec mon chien... Aujourd'hui j arrive à arrêter quand c est bien et même quand C est pas terrible de ne pas insister...

Parfois il m'arrive que mon défaut revient au triple galop.. Surtout avec mon nouveau cheval ou je voyais très bien que je retombais dans mes travers...

Ca va faire 4 mois et je commence déjà à changer et à arrêter avant le " jee refais car c était trop bien".

Mon chien sans te mentir ça a du mettre 2 ans... Bichette... ( bon je n utilise pas le renforcement negatif heureusement.. Mais ca n empêche que ça le gonflait et que sa motivation les jours suivant n'était pas au rdv)


Il y a pas vrm de mystère à part ce faire violence et peut être savoir ce que tu veux réellement dans ton exercice du jour et que celui ci soit facile à réussir ( plus facile à dire qu'à faire)

Sortir très vite de la carrière ?

Moi comme je bosse avec ma bouffe.. J avais genre 10 friandises pour me stopper... Quedal j allais en chercher d autres....


C est de me faire violence qui m'a aidé.. C est d en avoir marre de vivre " l échec".. D en avoir marre d'être en colère contre moi.. Car j aurai pas du continuer ...

Maintenant quand je retombe dans mes travers.. Et bien c est pas grave.. ( enfin parfois la colère contre moi est la, on est humain c est normal ).. Parfois même quand ça ne marche pas c est pas c est pareil c est pas grave.. Comme les autres fois jje m'étais arrêté sur quelques choses de bien.. Ça contre balance contre mes " défauts".


Mais c est pas facile.. Ça ne va pas se faire du jours au lendemain.. C est un vrai travail sur toi qu il faut faire.. Trouver un truc qui t aide à arrêter..

Comme je t'ai dis.. J ai essayer plein de chose.. Maintenant j arrête quand j ai me waaouu parfait.. Et le parfait arrive souvent très vite.. Je m'arrête donc au bout de 1min (je boss au clicker donc c est normal)

Courage.. Mais en tout cas ton post me rassure je pensais être la seule avec ce " pb" qui se résout :)

Édité par isrene le 23-09-2020 à 20h04



Couagga

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Posté le 23/09/2020 à 21h34

Je vais aller un peu à contrario de certaines réponses précédentes.

Pour moi, il faut justement éviter de se fixer des objectifs précis dans ton cas, car tu vas focaliser sur cet objectif et les difficultés que tu peux rencontrer en essayant de l'atteindre vont générer de la frustration, de l'impatience, et risquer de te faire aller au delà de la disponibilité de ton cheval. Il faut savoir modifier ses objectifs en fonction de la dispo du cheval.

Pour ne pas ressentir ce que tu ressens, il faut réussir à ne plus être dans "ce que tu voudrais faire" mais uniquement dans "ce que tu es en train de faire". Et je parle bien du cavalier, pas du cheval.
ça n'a aucune importance en fait, de réussir ou non un exercice. Ce qui est utile, intéressant, pertinent, durable, c'est de correctement construire l'exercice. Mieux vaut s'arrêter à mi parcours en étant correct dans la prépa, que d'aller jusqu'au bout en étant médiocre.

Tu as probablement raison dans ton analyse en disant qu'il te manque certains éléments techniques (ou peut-être les as-tu et les négliges-tu ?) car oui, quand un exercice rate, c'est qu'il manque certains éléments. Des éléments fondamentaux : équilibre, rectitude, souplesse, impulsion, décontraction. Peu importe ce que tu travailles : EED, transition, cercle, galop, arrêt, cession.... si un des éléments fondamentaux est défaillant, ton exercice sera médiocre et si tu penses l'avoir réussi et vouloir le recommencer direct sans avoir analyser les faiblesses de ta construction, tu ne pourras pas réussir une seconde fois.

Le dernier point à travailler pour t'aider actuellement, c'est ton "rituel" de récompense lorsque tu as réussi quelque chose. Pour t'obliger à lâcher prise et t'empêcher d'aller au delà de ce que ton cheval peut donner sans dégradation, lorsque l'exercice est réussi une fois : rend les rênes et fais un tour de carrière au pas rênes longues ! (en gratifiant aussi oralement ton cheval + une caresse) Puis reprends tes rênes, respire profondément, prends le temps de reconstruire l'exercice en respectant les fondamentaux et parcoures à nouveau le chemin technique en pleine conscience (ce que tu es en train de faire en temps réel et non ce vers quoi tu veux aboutir), pour aller vers une réussite de l'exercice une seconde fois si tu y tiens.

Donc en premier : aborder la séance en se disant, "j'aimerais bien qu'on travaille ceci" (un voeu et non un ordre)
En second : concentrer son attention, ses actions et son énergie dans l'instant présent pour réunir avec précision les fondamentaux.
En dernier : dès que l'exercice est plutôt bien rendre immédiatement les rênes en gratifiant et marcher rênes longues en te relâchant complétement.

Le but de l'équitation n'est finalement pas de répéter X fois une chose, mais de développer les fondamentaux pour "améliorer" la disponibilité physique du cheval. Les exercices sont des outils qui permettent d'aborder ces fondamentaux par des biais différents. Certains vont mettre l'accent sur la nécessité de souplesse, d'autres plus sur l'impulsion ou l'équilibre, ect... Avec de l'un à l'autre des niveaux de difficultés différents sur ces points pour permettre la progression (la cession plus simple que l'EED, l'EED sur la diagonale plus simple que celle sur la ligne droite, l'EED sur la ligne droite plus simple que l'appuyer).

L'exercice est donc au service du cheval et non l'inverse.

Badmonster

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Posté le 23/09/2020 à 23h08

couagga tout à fait d'accord et c'est ce que je disais dans mon premier message !

Evidemment on ne va un peu adapter le programme si l'objectif du jour c'était la réactivité et les allongements alors que le cheval est dans un mood feignant ou enlever des foulées dans une ligne s'il est déjà énervé et qu'il galope à plat

Cela dit, avec le temps et la connaissance de ma jument, j'ai aussi appris à travailler ce qu'elle n'a pas forcément envie de travailler ce jour là. Cela ne veut pas dire aller contre elle, mais aussi savoir la monter et la faire travailler les jours "sans". Parce que si je ne le fais jamais, qu'à chaque fois qu'elle n'est pas dans le mood je pars marcher tranquille, y'a des chances qu'en concours, si elle est dans un mauvais jour, je me retrouve perdue, et elle aussi.

Mais cela demande d'être encadrée et /ou de bien connaître son cheval, avec l'expérience maintenant je discerne bien mieux les moods "moui, la flemme de travailler" et le "je suis fatiguée / en chaleur / raide" de ma jument. Il y a des fois où je me suis trompée, mais heureusement, plus souvent dans le sens où je n'ai pas vraiment demandé. Dans le doute, mieux vaut laisser tranquille, ça va mieux le lendemain !

Couagga

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Posté le 24/09/2020 à 22h01

Alors je n'ai peut-être pas été au bout de mon argument, mais quand je dis qu'il faut adapter l'objectif à la dispo du jour, je ne veux pas dire qu'il faut laisser tomber, renoncer, partir en balade ou remettre le cheval au pré.

Je dis plutôt qu'il fait savoir réorienter les objectifs du jour, modifier la stratégie de travail, abaisser ou re-décomposer la difficulté si nécessaire. Mieux vaut faire moins ambitieux mais plus qualitatif si la dispo du cheval n'est pas au rdv pour les objectifs que l'on avait prévu au départ.
Il y a des jours où l'offre du cheval dépasse nos espérances, parfois, il faut admettre qu'il soit en deça.

Agentmulder

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Posté le 24/09/2020 à 23h24

Bonsoir, je rejoins Couagga dans la mesure où je travaille avec une personne qui oblige à penser une séance en composant à partir de l'information livrée par le cheval au temps t.
Donc, très concrètement: je ne fais pas de séance avec un objectif. Je construis la progression: cette semaine on va faire tant de séances, il faudra qu'il y ait une séance plutôt pour avancer, une autre plutôt pour plier, une qui sera à pied, et les deux dernières seront fonction de ce que les trois précédentes ont dit.
J'ai un objectif global de préparation d'une reprise de dressage, pour telle date, sous réserve que ce soit prêt, et si le cheval est disponible pour, dans sa locomotion et dans son désir de se porter vers l'avant, je me rapproche de contenus de cette reprise voire je les travaille, mais s'il n'est pas disponible pleinement pour ça, je vais mettre en place un travail qui le rendra dispo le lendemain. et ainsi de suite.
Donc j'ai en tête un travail modulable. Je n'ai pas d'objectif, car si j'avais un objectif, ce serait le mien seul, et là dedans, il n'y a plus de cheval.
a noter que pédagogiquement, c'est pareil avec des enfants: tu prépares une séance avec un objectif et des consignes et parfois, tes élèves détournent la consigne ou déroutent la séance pour prendre une direction qui sert le groupe et dégage un objectif plus intéressant pour tout le monde. C'est qqchose qu'il faut à tout prix accepter. C'est partir du besoin au lieu de partir de ton envie.
Décentration, en un mot!

Édité par agentmulder le 24-09-2020 à 23h26



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Gérer ses sentiments et émotions à cheval
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