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Devenir cavalière professionnelle ?
Posté le 07/12/2020 à 21h05
kaywest Oh oui il faut un peu de physique et de mental.
Physique parce qu'il y'a un mois et demi environ, je me suis fêlée 2 côtes lors d'un débourrage. En soit c'est pas grave, il faut par contre tout de même 10/15 jours de repos strictes car ça tire...
J'ai fais ça le jeudi et me suis prise 3 jours. Le lundi j'étais aux écuries à cheval pour ne pas perdre trop de salaire.
C'est l'inconvénient de l'indépendant, il n'y'a pas de congés maladie. Des prévoyances existent mais je ne trouve pas ça trop avantageux. Je sais que pour ma part je peux compter sur ma famille et j'ai un peu de trésorerie de côté en cas de coup dur.
Niveau mental, parce que oui même fatiguée, faut charbonner. C'est le cas en ce moment, je suis épuisée du à 4 mois sans vacances, l'hiver qui est là, ma blessure pas reposée. Je m'écouterais je prendrais quelques jours. Mais je veux prendre une semaine de vacances à Noel du coup, je blinde mon planning ; je fais 8h/20h tous les jours + samedis matin pour contrebalancer une semaine sans salaire.
Niveau météo: ça ne me dérange absolument pas les températures basses ou la neige. Mais alors la pluie non stop comme l'hiver dernier avec un fond de tempête ça a été dure notamment quand tu bosses dans des écuries qu'avec une carrière donc tu sais que tu vas monter 5/6h sous la flotte à 5°C...
Bref, pour en revenir au sujet de base: être cavalière comme moi c'est être un caméléon.
Caméléon d'un point de vue technique: tu dois passer sur tous les profils de chevaux et les faire évoluer convenablement, pas juste savoir faire une détente. Dans la même journée, je monte majoritairement des chevaux de sport et de pros. Mais tous de profils différents: des chevaux réservés au pro sur lesquels on va chercher le meilleur physique: réactivité, énergie, technique quitte à oublier un peu le côté stable mentalement car ils sont gérés par des cavaliers au boutons. Des chevaux plus amateurs qui doivent être sable d'un point de vue mental, pratiques et faciles;
Des physiques différents: des chevaux archi raides ou trop souples, petit tonique ou grand long et ample, des équilibres compliqués pour certains ou pas de poussés pour d'autres.
Des stades différents: sorties de débourrage, débourrage, celui à préparer pour le concours modèles et allures, l'autre à préparer pour les CC ou les GP ou simplement pour le proprio amateur qui veut se faire plaisir.
Et caméléon d'un point de vue casquettes: dans la même journée, je suis palefrenière, soigneuse, groom, débourreuse, cavalière, plombière, mécanicienne, femme à tout faire, apprentie véto, enseignante, psychologue et le soir en rentrant: administratrice et comptable.
Beaucoup pensent que cavalière veut dire que monter à cheval. Or toutes les écuries où j'ai bossé veulent quelqu'un qui fassent aussi du travail d'écurie, les soins aux chevaux, puissent se débrouiller quand un abreuvoir pète, une clôture casse ou quand un cheval est malade.
Et c'est utopique de croire que les cavaliers même de concours ne font que monter; Ils ont tous plusieurs fonctions même certains de haut niveau qui vont faire leur moisson l'été, la cure des box le lundi...
Donc, il faut vraiment être prêt à avoir un emploi du temps chargé. Perso, je suis fatiguée le soir: à 22h je suis au lit pour réattaquer la journée d'après. Mais je suis enchantée de mon boulot et ne vais jamais bosser à reculons.