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Dentiste conventionné ou non, différence ?
Posté le 16/01/2021 à 14h59
kaskade
Posté le 16/01/2021 à 14h59
bacchetti
Aperçu des origines et de l’évolution de la dentisterie équine
Les premiers écrits sur les rudiments de l'art dentaire proviennent vraisemblablement des Hittites qui entretenaient une excellente cavalerie. Un document datant de 1360 av.J.C donne des renseignements sur l'alimentation et le dressage des chevaux d'attelage. L'entraînement rapporté est rude : il dure 169 jours. Le cheval doit faire dès le début de 10 à 18 kilomètres au galop de course et au 107ème jour, de 70 à 84 kilomètres.
Xénophon (~426 à ~354 av.J.C.) a écrit un livre sur le dressage du cheval, il y mentionne un écarteur de bouche qu’il nomme « machina ». Simon d’Athènes (5è siècle av.J.C.) a publié un traité sur l’équitation : l’Hipposcopique . Aristote, dans des écrits de 350 av.J.C., fait de l'anatomie comparée et décrit les maladies parodontales .
Columelle (42-68 après J.C.) traite dans son De re rustica des maladies du bétail, bien qu’il ne soit pas praticien il parle de dystocies sur les brebis et même d’embryotomie.
En 400 un écrivain romain nommé Chiron nous parle dans un volume de joues enflées, de maladies des dents et comment traiter les fractures de mandibule, dans un autre il décrit les dents.
Publius Vegetius Renatus - Végèce écrit « l’art vétérinaire » on y trouve le diagnose de l’âge, des notions de maladie parodontale. D’après Gaston Ramon dans son histoire illustrée de la médecine vétérinaire, il semblerait que l’on ne sait rien sur sa vie, que l’on ne connaît ni l’origine du manuscrit ni la date de sa parution. Il semblerait que la majeure partie de son travail soit inspiré par les écrits d’Apsyrtus, vétérinaire de l’armée d’Alexandre le Grand. Il fut traduit et imprimé en 1528.
A cette époque sur ordre de l’empereur Constantin VII (350-400) 17 textes rédigés par des hippiatres byzantins vont être rassemblés et juxtaposés pour devenirs les « Hippiatrica ». Une traduction latine de l’Hippiatrique a été éditée sur l’ordre de François 1er par le médecin Jean Ruel en 1530 sous le titre de « Veterinae medicinae libri duo Johanne Ruellio suessionensi interprete » .
Au Moyen Âge le savoir aura l’occasion de ce propager à l’Est, Peter Fahrenkrug mentionne les ouvrages de Ibn al Awan au 12ème siècle, de Hassan Ibn al Ahnaf (1209) et le Kamel es Sanaateïn connu sous le nom de Nâçeri de Abu Bekr ibn Bedr (1293 – 1340) qui parlent de traitements des gencives enflammées, des onguents pour traiter des parodontites et exposent les techniques de nivellements et d'extractions dentaires. En 1245, Jordanus Ruffus (synonyme de Giordano Ruffo, Giordano Rosso ou Jordanus Rufus ) publie un traité, "Libro dell’Arte de Marasalcchi", énorme ouvrage réparti en 3 ou 4 volumes selon le gré des copistes.
Au quatorzième siècle, c'est Laurentius Rusius qui, dans son ouvrage (1340) La Marescalcia, parle entre autres de mors et de tous les moyens pouvant résoudre tous vices de bouches que pourrait présenter un cheval. Il existe 17 éditions de ses manuscrits en latin et 4 en sicilien, qui seront imprimées, dont la première édition en 1486.
Puis, échange de bons procédés, au XIVème siècle la science arabe va influencer l’Europe grâce à un espagnol Juan Alvarez Salmiellas, maréchal ferrant de son métier, qui va traduire 96 chapitres sur les connaissances équines arabes en langue espagnol. Un autre auteur de cette époque, Manuel Diaz, écrit « Libro de Albeiteria » un ouvrage relatant les maladies propres aux équidés.
Malheureusement il y a eu presque 3 siècles d’ignorance du 16è jusqu’au milieu du 19è où certains ont profité de répandre des gestes et des interventions cruelles et infondées.
Parmi les célèbres, Thomas Blunderville écrit plusieurs livres dans l’un « The Fower Chiefyst Offices belonging to Horse-manshippe » il prétend corriger les bouches trop étroites en coupant les commissures des lèvres de ces dernières, de les cautériser et d’extraire les canines des barres. C’est lui aussi qui prétend que les chevaux n’ont que 16 dents, c'est-à-dire celles qu’il peut examiner. Elève de Cambridge et de nombreux voyages à son actif .
Sir Anthony Fitzherbert (1470-1538) dans son livre édité en 1523 “The boke of husbandry” écrit : “In the mouthe is the lampas, & is a thicke skyn full of bloude, hangynge ouer his tethe aboue, that he may not eate.”. Ce que l’on peut traduire comme : « Dans la bouche il y a le lampas, un renflement plein de sang qui pend sous le palais, qui empêche de manger ». Et cette coutume barbare, de brûler ou entailler le palais, perdure de nos jours bien que le premier à la réfuter fut William Percivall, vétérinaire en chef durant 30 années de l’artillerie de Woolwich, qui écrivit en 1823 que cette mode était « a stigma on our national character and a disgrace to veterinary science. » Percivall s’est beaucoup élevé contre l’intrusion des médecins et des chirurgiens dans la médecine des animaux.
Fitzherbert toujours, conseille dans son livre, lorsque les glandes parotides sont trop volumineuses de les tuer avant qu’elles ne mangent les racines des oreilles, « Vives must be killed before it can eat the roots of the ears ».
Autre fantasme a été la légende autour des dents de loup, les avant-molaires ou premières maxillaires. On prétend qu’elles étaient la cause de cécité et de folie. Les extraire était supposé les guérir. Leur évulsion se faisait à l’aide d’une gouge de menuisier et d’un maillet.
En 1556 est publié le Trattato dell'imbrigliare, maneggiare et ferrare cavalli (traité de la manière de bien embrider, manier et ferrer les chevaux) par Cesare Fiaschi.
Au 17ème siècle on peut citer Martin Boehme, un soldat qui finira Rossarzt à la cour de Brandebourg, qui édite en 1618 son « Neu Buch von bewaehter Ross-Artzenen » que l’on pourrait traduire par le Nouveau livre d’un hippiatre confirmé.
Dans une édition datée de 1691 intitulée "Le Parfait Maréchal, qui enseigne à connoître la beauté, la bonté et les défauts des chevaux, les signes et les causes des maladies; les moyens de les prévenir; leur guérison, le bon ou mauvais usage de la purgation & de la saignée. La manière de les conserver dans les voyages, de les nourrir, & de les panser selon l'ordre. La Ferrure sur les desseins des fers, qui rétabliront les méchans pieds, & conserveront les bons. Ensemble, Un traité du Haras pour élever de beaux et bons poulains, & les préceptes pour bien emboucher les chevaux; avec les figures nécessaires" , le sieur de Jacques de Solleysel, écuyer du Roy, parle de la bouche, du lampas ou de la febve (fève), du ticq, des surdents et de la bouche blessée ou entamée, du cheval dégoûté.
Au 18ème siècle, la première école vétérinaire du monde est ouverte à Lyon par Claude Bourgelat, écuyer du roi XV en 1762, suivie de celle d'Alfort en 1765.
Si les anciens hippiatres savaient déjà évaluer l’âge du cheval par l’examen des dents, rien n’avait été ajouté jusqu’à ce que Narcisse-François Girard (1796-1825) professeur d’anatomie et de physiologie à l’école d’Alfort présente en 1824 un mémoire reprenant et complétant les données établies. Malheureusement le jeune professeur décédait l’année suivante à l’âge de 29 ans. C’est son père, Jean Girard (1770-1852) , alors directeur de l’école d’Alfort qui reprit les travaux de son fils pour éditer en 1824 le « Traité de l’âge du cheval et le compléta en de l’âge du bœuf, du mouton, du chien et du cochon ». Ouvrage capital et accessible pour tout un chacun.
Au 19 siècle à l'école vétérinaire de Hanovre (1805), le professeur Havemann préconise que toute dent fistuleuse doit être extraite et développe la technique du repoussement pour chasser la dent incriminée.
J.H.Friedrich Günther (1794-1858) et son fils Karl W.Günther (1822-1888) ont également été des pionniers en chirurgie dentaire. A eux deux, ils ont conçu de nombreux instruments qui portent leurs noms et toujours très prisés et copiés : pas d'âne, davier, etc. En 1846 ils publient « Die Beuteilungslehre des Pferdes » L’appréciation du cheval, dont un chapitre de 164 pages est dédié aux dents.
En 1845 sort le livre d’Edward Mayhew intitulé « The horse’ mouth showing the age by the teeth », plus tard en 1862 il publie le “Illustrated Horse Doctor, an accurate and detailed account of various diseases to which the equine race are subjected”. Dans ce livre de 536 pages on y retrouve l’ensemble des pathologies affectant la bouche, il parle des lacérations des commissures de lèvre, du lampas mal imaginaire pour lui, les blessures occasionnées par les embouchures, etc.
1879 William Clarke écrit « Horse Teeth : a treatise on their mode of development, anatomy, microscopy, pathology and dentistry ; comparated with the teeth of many other land and marine animals, both living and and extinct ; with a vocabulary and copious extracts from works of odontologists and veterinarians.”
A cette époque beaucoup y vont de leur travaux ou leur imagination sur l’appréciation de l’âge par les dents, le plus célèbre et farfelu étant l’australien Sydney Galvayne et sa rainure (1888).
Le professeur Frick, de l'école vétérinaire de Hanovre puis de Berlin, crée son davier à mors ajustables, aux manches pouvant être maintenus bloqués par un pas de vis avec un support de pièce amovible, en 1889.
Dès la fin du 19ème siècle, il faut mentionner le livre de Messieurs Armand Goubaux et Gustave Barrier, professeurs à l'Ecole vétérinaire d'Alfort, intitulé "De l'Extérieur du Cheval" . Dans la 1ère édition de 1884, une grande partie est consacrée à la dentition, l'âge et les irrégularités dentaires, richement illustrée. Ces splendides dessins, de Nicolet pour la plupart, iront illustrer bien d'autres livres…
1891 C.E Sayre, vétérinaire, encense le travail de C.D. House, un homme très adroit, qui fait un très bon travail dans la bouche des chevaux dans le Massachusetts et dans de Connecticut. Le fait d’être sanctifié et valorisé lui permettra d’obtenir un diplôme de vétérinaire. Cela a été le premier pas vers la profession de dentiste équin et cela n’a pas été du goût de tout le monde. Un professeur français, Alexandre Liautard, l’aura vertement critiqué.
Alexandre François Augustin Liautard né à Paris le 15.2.1835 et décède d’une crise cardiaque dans son château à Bois Jérôme Saint Ouen dans l’Eure le 20.4.1918. Il sera enterré au Père Lachaise. Il avait commencé ses études à l’école impériale vétérinaire d’Alfort et les terminera à Toulouse en 1856. Il rejoint New York 4 ans plus tard.
En 1875, il fonda l'American Veterinary College à New York et y enseigna l'Anatomie, la Chirurgie et la Médecine Sanitaire jusqu'en 1898. Parallèlement il fonda et l'American Veterinary review à New York et en fut le rédacteur (1876-1898).
En 1865 il est reçu médecin par l’université de médecine de New York.
Président fondateur de l’United States Veterinary Association.
Il reçoit le titre de père de la profession vétérinaire américaine.
En 1895 à Chicago, Hermann Haussmann crée son célèbre pas d'âne, qui sera amélioré 6 ans plus tard par J.Gordon McPherson de Toronto. Les améliorations portent sur les plaques dentaires interchangeables. Ce pas d'âne, mille fois copiés, est de nos jours toujours le plus utilisé.
Toujours en Amérique du Nord, à l'université de Purdue à Lafayette, le professeur T.D.Hinebauch édite un important ouvrage : "Veterinary Dental Surgery". Il consacre, avec la collaboration du Dr Sayre, un chapitre à la technique des poses d'amalgames et gutta-percha sur des incisives et des prémolaires carieuses.
Au début du 20ème c'est le livre de Louis A. Merillat, professeur de chirurgie vétérinaire au Collège vétérinaire de Chicago, "Animal dentistry and diseases of the mouth" paru aux éditions Alexander Eger en 1906, qui englobe toute l'odonto-stomatologie, tous animaux confondu, tout en étant particulièrement axé sur la dentisterie équine.
Il faut également mentionner la "bible" en deux volumes de Pierre Juste Cadiot et Jean Almy, tous deux professeurs à Maisons Alfort, dans leur 3ème édition de 1923 "Traité de thérapeutique chirurgicale des animaux domestiques" , dans lequel ils abordent les affections dentaires sur 26 pages.
Ernst Jœst, professeur de pathologie de l’école vétérinaire de Dresde, publie en 1919 un important travail sur les anomalies dentaires et le développement post embryonnaire des molaires.
Un anatomiste suisse, Max Küpfer publie un livre richement illustré de 200 pages sous le nom de : « Backzahnstruktur und Molarenentwicklung bei Pferd und Esel ». Structure des mâchelières et développement des molaires chez le cheval et l’âne.
En 1936 l'anglais Frank Colyer "Variations of the teeth of animals" 750 pages et plus de 1000 photographies.
Époque de désintéressement
Vient la période de la deuxième guerre mondiale et de l'après guerre qui fait place à la mécanisation et condamne les régiments de cavalerie de nos grandes armées, seules resteront les formations du train et encore. A la ville comme à la campagne, petit à petit disparaissent les livraisons hippomobiles, à Genève les derniers attelages des Sauvin Schmidt et Natural Lecoultre disparaissent vers 1950, souvenirs à Berne des dernières livraisons de Kehrli-Oeler qui doivent dater de 1968 – 70, seuls subsistent les attelages de grandes brasseries, mais à titre folklorique.
Le cheval utilitaire fait place au cheval de loisir et de sports avec d'autres prérogatives. Au nivellement des dents, à l'arasement des pointes et autres techniques servant à améliorer la mastication vient s'ajouter le confort de la bouche.
Durant cette période de guerre, une grave omission serait de ne pas citer Erwin Becker, grand précurseur de la dentisterie moderne, qui, durant la 2ème guerre mondiale, a pu faire diminuer la ration journalière des 2 ½ à 2 ¾ millions d'équidés que comptait l'armée allemande de ½ à 1 kg d'avoine par jour . Becker, de 1926 à 1968, a contribué énormément à la dentisterie équine, tout d'abord à la clinique privée de son oncle Helmar Dun à Sarstedt jusqu'au début de la guerre, puis au Veterinary Hospital à Berlin dont il a été le directeur jusqu’en 1947. Durant l'été 1943 il sort, depuis les célèbres studios de Babelsberg son film « Einmal im Jahr », une fois par an, pour promouvoir sa meule dentaire électrique "EQUODENT". Ce film en noir et blanc de 35 minutes exprime avec pédagogie et une très belle mise en scène l'état surprenant de la dentisterie à cette époque. Quelques années auparavant il publiait un ouvrage majeur « Neuzeitliche Zahnbehandlung beim Pferd » Les nouveaux traitements dentaires chez le cheval en 1938. Toutes les découvertes ont été compilées dans un ouvrage de E.Joest publié en 1968: Handbook of Special Pathological Anatomy of Domestic Animals.
Par la suite malheureusement de part la mécanisation et surtout du manque d'intérêt des vétérinaires absorbés par mille et un travaux plus importants, ils étaient en sous effectif à l'époque, la dentisterie est dédaignée jusqu'au jour où des vétérinaires anglais et américains recommencent à la sortir des oubliettes et se mettent à publier.
Époque de la renaissance
1979 Gordon J.Baker, un vétérinaire originaire de l’île de Wright, présente sa thèse de PhD à l’université de Glasgow sous le titre : « Equine dental anatomy and development in health and disease » . A cette publication vient s'ajouter le livre "Odonto-stomatologie vétérinaire" de MM Pierre d'Autheville et Eric Barrairon. A côté de ces publications majeures, les affections dentaires font de courtes apparitions dans les livres de chirurgie vétérinaire. En 1952, le professeur Alfred Leuthold (Berne 1933-1971 ) consacre 15 pages sur les affections dentaires des animaux dans son "Spezielle Veterinär-Chirurgie" . Comme à son habitude le professeur bernois a un style très concis et ces quelques pages cernent parfaitement la discipline et les besoins. Autre exemple le "Handbuch der Pferdekrankheiten für Wissenschaft und Praxis " par Olof Dietz et Ekkerhard Wiesner.
A la faculté de médecine vétérinaire de Berne s’ouvre une clinique dentaire pour les petits animaux sous l’impulsion du Pr. Ueli Freudiger directeur de la clinique pour petits animaux et le professeur Hugi Triadan médecin dentiste. C’est à cette époque que le Pr. Triadan élabore son système pour nommer les dents de 1 à 11 et en identifiant les arcades en 4 « centaines ».
Mais ce qui est étonnant, c'est qu'avec de tels ouvrages, de telles personnalités, un tel savoir, la dentisterie échappe aux vétérinaires. Mépris de râper, mépris de limer des dents, nous délaissons cela aux maréchaux-ferrants, qui l’ont toujours fait et laissons la porte grande ouverte et c'est ainsi que de bons observateurs, de bons ouvriers, de bons bricoleurs s'engouffrent dans la brèche !
Dorénavant n'importe qui va s'acheter un pas d'âne, des râpes, des daviers et des élévateurs et s’imprime sa carte de visite de "Dentiste équin". Le marché est libre !
Depuis 1970, tous pays confondus, les "dentistes équins", appelés aussi "limeurs de dents" selon le terme conseillé lors d'un arrêt du 25 avril 1986 de la Cour d'appel de Poitiers occupent l’espace laissé vide par des vétérinaires trop occupés à d’autres tâches. Beaucoup d’entre eux ont été se former en Pensylvanie. Des bons, de très adroits et des mauvais, tous avec des titres et des références, des formations de 3 jours à 6 mois voire plus, difficilement contrôlables.
Un des premiers à ouvrir une école de dentisterie et à publier est l'américain Dale Jeffrey . Né en 1941 dans le Nebraska, il travaille en dentisterie et l'enseigne depuis une bonne vingtaine d'années lorsqu'il s'installe en 1994 à Glenns Ferry dans l'Idaho et ouvre son école, école qui deviendra une académie. Depuis Dale Jeffrey, après s'être arrogé le titre de "Certified Master Equine Dentist", a créé et recopié les instruments, en s'inspirant des anciens, il a ainsi toute une gamme d'instruments dentaires d'excellente manufacture. Un magnifique et très complet catalogue de ses instruments est visible sur son site internet. Son académie publie depuis 1999 un journal "Horse dentistry & Bitting Journal"
Dans l'introduction de son livre "Horse dentistry, the theory and practice of equine dental maintenance" , Dale JEFFREY a souligné la pauvreté de l'enseignement de l'art dentaire:
"What has been taught from 1920 – 1980 about equine dental maintenance has been pathetic"!
Par la suite les écoles privées délivrant des certificats plus ou moins reconnus ont poussé comme des champignons. Quoi qu'il en soit, c'est l'affaire des autorités nationales, régionales, de reconnaître la profession de technicien dentiste pour équidés et quelle galère à gérer…
En Russie comme au Japon, les vétérinaires équins sont quémandeurs de cours et de formation. Au Japon, les écuries de courses font venir des techniciens dentaires des USA.
En Europe, trois écoles semble-t-il, l'Ecole européenne de dentisterie équine en Belgique (EEDE) à Eghezée, celle de Brighton et celle du Hartpury College, toutes deux en Grande Bretagne et une horde de "professeurs" privés et beaucoup de forme de compagnonnage.
En France la loi du 22 juillet 2011 est en voie d’application, en attendant plusieurs écoles se sont créées
Comme on peut s'y attendre, la diversité des études est énorme.
En vertu d'une loi de 1966 "Veterinary Surgeons Act 1966", en Grande Bretagne, le gouvernement a imposé récemment à la British Equine Veterinary Association (BEVA) de prendre en main la formation de techniciens dentistes pour équidés, elle a lieu au Hartpury College. Selon une dernière liste, ils/elles seraient une bonne centaine à porter le titre de Equine Dental Technician (EDT). Ce terme est le seul correct en Grande Bretagne pour désigner une personne profane qui montre de l'habileté et de l'expérience dans la dentisterie équine. La loi sur la dentisterie équine spécifie clairement les actes et interventions qu'un EDT peut pratiquer, s'il n'est pas vétérinaire. http://www.baedt.com/legislation_5355.html
C'est aussi l'apparition d'associations professionnelles. A leurs sommets l'International Association of Equine Dentistry, qui regroupe aussi bien les techniciens dentistes équins que les vétérinaires ayant la dentisterie sur leur palette d'activité. Les écoles référencées par l’IAED:
Australie : College of Equine Dentistry, Gunnedah NSW
Australian Equine Dental Practice, Peter Borgdorf, Balwyn North, VIC
New Zeeland : Equine Dentistry School, Tuakau, Waikato
USA : The Academy of Equine Dentistry, Glenns Ferry, ID
The American School of Equine Dentistry, Purceville, VA
Equine Gnathologial Training Institut, King Hill, ID
Midwest Equine Dental Academy, Winn, MI
et d’autres…
En Europe on dénombre plusieurs associations professionnelles (liste non exhaustive):
• l'Association Européenne des Techniciens Dentaires Equins (AETDE)
• Fédération Française des Techniciens Dentaire Equins (FFTDE)
• The British Association of Equine Dental Technicians.
• l'Internationale Gesellschaft zur Funktionsverbesserung der Pferdezähne, qui regroupe les Pferde-Dental-Praktiker, ils organisent un congrès annuel.
Sous réserve naturellement d'omission, due à un manque d'information.
Il est vrai que l'enseignement, à quelques exceptions près, est resté très discret dans les facultés et les écoles. Excepté quelques College of Veterinary Medicine, dont entre autres celui du Texas A&M University à College Station dans le Colorado où enseignait Leon Scrutchfield, qui ont presque toujours offert un enseignement réservé aux vétérinaires.
Conclusion de cette renaissance de la dentisterie
Le grand vide que nous avons laissé se créer après la guerre est donc en train de se combler petit à petit, les facultés vétérinaires remettent cet enseignement au goût du jour. Depuis les années 1985 -90, les instruments dentaires refont une apparition dans les expositions commerciales des séminaires et congrès vétérinaires, tout d’abord discret ils deviennent plus nombreux. La richesse et la variété augmentent d’année en année, des nouveautés, certes, mais beaucoup de copies d’anciens instruments dentaires longtemps oubliés. Bientôt nous aurons autant de choix, instruments motorisés mis à part, qu'au début du 20ème siècle ! Dans un catalogue d’instruments vétérinaires de la maison ESCULAP édité vers 1926 par Jetter & Scherrer à Tuttlingen, on ne compte pas moins de 36 pages pour présenter quelques 170 instruments.
De nos jours il faut relever la dynamique des écoles et des facultés qui ont mis nombres de chercheurs pour redonner un renouveau à cette dentisterie équine. Nommer ces personnes serait trop long et surtout prendre le risque d’en oublier, mais ne pas citer le professeur Padriac Dixon de l’université d’Edinburg, qui a dirigé tant de recherches et motiver tant de chercheurs, serait une grave omission.
Peut-être serait-il indiqué de différencier comme en médecine humaine : les Hygiénistes dentaires équins des vétérinaires dentistes équins ? Ceci pour l’équine, car ce côté hygiéniste pour les petits animaux n’est guère une profession actuellement. La plupart du temps ce sont les propriétaires qui brossent les dents de leur animal, et s’ils n’y arrivent pas, prennent le temps d’aller chez un vétérinaire.