Compétences des moniteurs

Non ce n’est pas toi le problème mais le système de formation et le fait que peu de jeunes cherchent à aller voir « plus loin que le bout de leur nez » une fois le diplôme obtenu. C’est pas forcément une critique je pense juste qu’on les incite peu à le faire. Pourtant pour moi c’est ce qui forge l’expérience.

Il y a quelques années je cherchais un prof indépendant car il n’y avait pas d’enseignants sur ma structure. Je me souviens d’une jeune fille qui avait un niveau sûrement plutôt faible, aucune référence, très peu d’expérience (sortie sur des épreuves club en trec), formée dans le club où elle a appris à monter. En gros j’aurai eu plusieurs amies du même niveau qui auraient pu me faire cours.

A côté de ça j’ai trouvé une autre jeune qui n’était pas non plus beaucoup sortie mais avait bossé dans plusieurs écuries dressage, cso, avait de l’expérience dans le travail du jeune cheval, les débourrages ... Elle avait beaucoup plus de métier et de technique, beaucoup plus de connaissances à pied, sur l’état et le fonctionnement du cheval etc. Ça fait de suite la différence sur la qualité de l’enseignement.

Non, ce n'est pas toi le problème, c'est le niveau des tests de sélection et de l'examen en lui-même il n'y a encore pas si longtemps qui permettait à des cavalier G5 d'entrer en formation et de la faire en un an. Durant cette année de formation, ils passaient du G5 au G7 forcé et au BPJEPs donc comment te dire que la technique, dans tout ça, ben elle passait à la trappe. Bon, il y avait aussi des cavaliers G7 qui entraient en formation et la faisaient en 2 ans mais pareil, pas motivés, pas de formateurs à la hauteur, qui pensent qu'ils savent. On voit bien le discours de certains ici "=>mettre son cheval en place en faisant à moi la tête ou bien droite gauche parce que bon, ce n'est pas normal que Bijou ne soit pas en place" mais sans comprendre pourquoi et c'est là que le bat blesse.
Le problème des BP, c'est qu'il faut leur trouver un cheval qui leur pardonne leurs erreurs et qui les fait paraitre bons pour qu'ils réussissent leur examen. Comment veux-tu qu'ils enseignent ce qu'ils ne maitrisent pas eux-mêmes?
Je voyais déjà ça quand j'ai passé le BEES1. Dès que les élèves moniteurs n'étaient plus dans une carrière, ils se chiaient dessus. Il y en a qui la ramenaient grave au saut par contre sur le cross, j'étais la seule qui m'éclatais, les autres étaient terrifiés et on était à 6 mois de l'examen donc voilà. Il y en a même une qui avait déclaré n'avoir jamais fait de cross de sa vie avant ce jour-là Et elle, elle a eu son BE, cherche l'erreur.
Les moniteurs, tu donnes un coup de pied dans l'arbre, il y en a 50 qui descendent. Sur les 50, il y en a 2 de bons.
Aujourd'hui, les tests de sélection étant plus rigoureux ainsi que l'examen de sortie, peut-être que les enseignants seront un peu plus compétents.

Je pense qu’il y en a de très bons, de très moyens et des très mauvais (et oui, je crains que les très bons soient effectivement de plus en plus difficiles à trouver...)

Pour faire partie des très bons, je pense qu’il faut chercher dans les moniteurs passionnés qui n’ont pas hésité à sortir des sentiers battus et à se former en plus (lire des grands maîtres, s’intéresser à l’éthologie, la bio mécanique, savent qui sont des personnes comme Pierre Beaupère, Philip Karl... On ne peut pas être spécialiste de tout mais ça montre quand même une curiosité intellectuelle, une envie de savoir...)

Le côté pas d’autres solutions que « sort la cravache », « casse lui la g... »... je l’ai entendu dans bien des clubs quand je montais ado (c’était il y a plus de 20 ans maintenant.) Je parle bien de clubs réputés avec moniteurs diplômés et la fille de l’un d’eux a remporté le championnat de France des cavalières. Ça, c’est pas hyper nouveau...

Si un moniteur a lui même appris avec de tels enseignants et n’a jamais eu la curiosité de voir ailleurs, il pense que c’est normal, c’est comme qu’on fait ...

Dans la reprise que tu as vu, au moins, la monitrice regardait ses élèves : j’en vois qui passent leur temps le nez dans le portable au lieu de conseiller leurs élèves .... Ceux-là, c’est le pompon : ils font même pas semblant d’en avoir quelque chose à cirer !

en fait, le problème c'est que ce sont plus des animateurs pour la grande majorité, et la formation BPJEPS a été créée pour avoir des animateurs plus que des moniteurs.
L'équitation s'est démocratisée et il fallait des animateurs pour faire face à la demande croissante et surtout.....garder les cavaliers le plus longtemps possible donc qu'ils ne progressent pas trop vite.

Après, malheureusement, on ne voit pas ça que chez les BPJEPS, je l'ai vu aussi chez un instructeur (A). Il ne doit du coup pas être le seul mais en comparaison avec mon mono qui est instructeur lui aussi (B) ben entre les 2, il y a un monde.
ma grande a commencé le poney dans le club de A car plus près de la maison que mon club. Ben quand j'ai vu les cours dispensé par A, ma 1ère réaction a été "quand elle passera à cheval, elle montera à mon club". A ne donnait pas les cours poney, ouf. Parce que bon, sur un cours de saut niveau G3-4 "tu es à faux" mais il ne donne pas à la cavalière la solution pour être à juste, juste lui indiquer les aides, au moins. Une autre "ça va trop vite". Ben ok mais une nouvelle fois, il ne lui dit pas comment ralentir son cheval donc elle revient pareil ou en se branchant sur la bouche, le top. Puis un instructeur qui valide les G7 sans faire passer le cross, désolée mais ce n'est pas ma vision de l'équitation.
Dans mon club avec B, tu es à faux, il te dit quoi faire en expliquant bien tout de A à Z. Au saut, ça va trop vite, pareil, explique bien tout ce qu'il faut faire pour ralentir sans tirer sur la bouche.
Et il valide les galops avec le cross.
Donc voilà en gros, on est compétent ou on l'est pas et je pense que c'est surtout une question de motivation de la part de l'enseignant.

Je pense que ça dépend de ce qu'on en fait. Je prépare les tests BPJEPS en ce moment (les nouveaux, sur le dress plus technique que ceux du BE) (d'entrée hein, pas de sortie). J'ai le niveau, mais ric-rac. Je veux quand même passer le diplôme car pour plein de raisons j'ai une super opportunité cette année qui n'était pas prévue. Je sais très bien qu'à ma sortie je ne serai pas la meilleure monitrice du monde, et mon projet n'est certainement pas d'enseignement tout de suite. Je veux me concentrer sur la pédagogie pendant mon diplôme, et après j'irai me perfectionner en équitation, car j'estime en avoir besoin et ne pas avoir vu assez de pays pour faire payer des cours techniques. Donc voilà, c'est comme tout, il y a des bons, des moins bons, et c'est pas grave d'être dans la seconde catégorie, faut juste s'en rendre compte et agir en conséquence :)

C'est clair qu'il y a un sacré probleme de niveau avec les BPJEPS qui sont vus comme des moniteurs , mais qui en fait ne sont que des "animateurs poney" censé faire des cours G4/5 grand maxi si j'ai bien compris le principe . Au dessus c'est le DJEPS .

Entre les 2 , le niveau n'est pas le même . Deja pour le DJEPS , on demande un niveau de sortie Am elite . C'est pas la même que le BPJEPS qui arbore en sortie un niveau CLUB1/AM4 ....

Et donc on se retrouve pour les BPJEPS , avec des moniteurs qui ont un petit niveau G7 , une expérience en concours se résumant a de la Club , qui n'ont jamais formé un cheval ou même travaillé un jeune ....

L'autre jour , une jeune est venue essayer un cheval que nous avions en vente avec sa monitrice (BPJEPS) .
La monitrice a commencé a monter le cheval : pas joli joli , cisaillage de bouche en regle , detente avec le cheval au garde a vous direct .... Le pauvre cheval sortait la langue et décalait la machoire tellement elle tirait dessus ( et oui chez nous , les chevaux sont montés en muserolle française non serrée , donc les erreurs de mains se voient direct , c'est le but ! ) .

Quand on a tenté de lui dire que ça façon de faire ne convenait pas au cheval , elle s'est vexée et nous a pris de haut . On lui a demandé si elle voulait sauter 2 barres avant de le passer a son éleve , elle a préféré se refugier derrière l'excuse " on ne va pas trop le fatiguer " .

Ensuite , lorsque son eleve etait a cheval , elle etait incapable de l'aider et de la guider , il a fallut qu'on prenne le relais pour ne pas que la seance vire au fiasco ( la jeune montait a la tire pousse , ce qui ne convient pas du tout au cheval et le fait courir .... mais la jeune n'est pas du tout a blâmer , elle faisait ce qu'elle pouvait avec ce qu'on lui avait appris ).
La monitrice semblait perturbée qu'on dise a la gamine de construire de loin et de laisser le cheval s'organiser en restant a sa place dans les 3/4 dernières foulées . Sa remarque : " mais comment vous faites pour regler les foulées alors ? " Voila tout est dit , ceci explique cela ...

Bref , climat tres froid avec cette monitrice qui nous a vraiment pris de haut avec sa maigre expérience en concours ( Qlqs Am1 CCE avec un tire cul , et 1m en CSO tout au plus ) , qui n'avait jamais formé un jeune cheval .
Elle sortait encore en Club 2 qu'on formait deja des jeunes chevaux depuis 10 ans ....

Bref , tout ça pour dire que le simple BPJEPS ça donne bien le melon a pas mal !

Mais bon , c'est pas nouveau , ça fait un moment qu'en équitation tout est tiré vers le bas pour flatter l'ego des cavaliers et faire du chiffre .... Rien qu'a voir les CCI dont les niveaux sont tous redescendus d'un cran : maintenant CCI * c'est une Am 1 ...
Y 'a 25 ans quand on sortait en CCI * c'etait autre chose et c'etait pas accessible a l'amateur moyen .

Et les moniteurs n'avaient pas le même niveau et ne sortaient pas dans la meme categorie que leurs eleves . Je me souviens que le mien sortait en PRO et nous en AM .

Bref les choses ont changé , pas tjr en bien . Mais apparemment ils ont remonté le niveau des tests d'entrée BPJEPS ... c'est deja ça !

Je fais une réponse collective. Mais déjà je suis soulagé de voir que je ne suis pas la seule à penser ça.

Après, personnellement qu'un moniteur ne monte pas super bien mais qui à un super ?il / connaissance en equitation ça me dérange pas. Je connais quelque prof qui sont plus que compétant en tant que coach, mais ne monte pas "bien"

Dans l'ensemble ont est d'accord sur le faite que comme partout certains sont bons d'autres non, mais alors pourquoi il y à toujours autant de monde, et que même les propriétaires ( Je parle uniquement de cette écurie) et les cavaliers d'un bon niveaux reste et ne voient pas le problème ?
Si la, ont est tout(e) d'accord sur ce point la.

J'adore enseigner, vraiment ça me passione, mais je sais que je ne suis pas une "bonne" cavalière.
J'essaie de me renseigner, de lire de me documenter mais étant cavalière sans cheval pour l'instant et je pense pas être un jours une vraie bonne cavalière. Et pourtant j'aimerai enseigner.

dolimos

Et les bpjeps sont bien former pour enseigner jusqu'au galop 7. Pas besoin d'être DE

Les BPJEPS que j'ai pu croiser, ben clairement je n'aurais pas envie de leur confier mon fils !
Dans l'ancien club de ma soeur, en baby poney ou débutant, il y avait 5 ou 6 chutes par cours...
Inenvisageable à mes yeux...

Pour ma part, je monte avec deux coachs (l'une moins que l'autre). L'une sort de Saumur et l'autre va passer sa VAE, mais se forme depuis 10 ans de manière très régulière !

fidjim

Honnêtement, je pense que les élèves qui ont un peu plus de connaissances essaient de trouver le
« moins pire » et font le tri dans les conseils donnés (et ils restent pour les installations, les services de l’écurie) mais les élèves qui ont débutés avec des moniteurs incompétents restent parce qu’ils n’y voient que du feu ...
Une fois de plus, si les élèves ne vont pas chercher à faire des stages dans d’autres écuries, ne lisent pas d’ouvrages et ne font pas plus de recherches que ça par eux-mêmes, c’est normal pour eux... C’est comme ça qu’on fait... Par définition, on ne sait pas ce qu’on ne sait...

Je reviens sur la partie "les BPJEPS sont plus des animateurs / animatrices, jusqu'au G4-5 max".
Et bien ça reste choquant, de ne pas savoir comment doit fonctionner un couple cheval / cavalier. Ça donne de très mauvaises habitudes, et en soin de l'animal, en sensibilité vis-à-vis du cheval et de l'équitation. Et les poneys ou chevaux de débutants ne sont pas là non plus pour qu'on leur pète les dents parce qu'il faut que jeunesse se passe.
Les enfants manquent de concentration et de coordination, mais ils ne sont pas stupides. On peut tout à fait les amener sur la voie d'une jolie équitation, de l'amour du cheval, leur faire comprendre ce qu'est un animal sensible, comment il ressent les choses, pourquoi agir de telle ou telle façon.
Déjà si on pouvait expliquer correctement les choses à tout le monde plutôt que de sortir des termes équestre à la mord moi le nœud qui ne veulent rien dire et que personne ne comprend...

Il n'y a aucune excuse, dans le domaine du cheval, pour qualifier des gens qui n'ont ni aucune éducation en matière de soins, de locomotion, et aucune base théorique variée sur les classiques. Sans parler du volet pédagogique qui ne vole pas plus haut.

J'ai appris avec ça, et franchement, je n'en suis pas fière.

En parallèle se développe une "école" du promène-pompon en licol qui n'est pas toujours des plus affûtées non plus, franchement, il est temps qu'on passe à autre chose. Mais contente de lire que la formation devient un peu plus ardue et sélective.

fidjim et tu es une top coach

juu_lie

fidjim vivement que tu me ré coach en concours hihi