A pieds, oui, on voit le cheval, on est d'égal à égal - physiquement parlant - face à face, tous les deux. On voit son regard, on peut anticiper quelque chose.
A cheval, on ne voit plus tout cela. Physiquement, nous ne sommes plus à égalité puisqu'il est en bas, moi sur lui, et je n'ai plus la même perception du cheval.
Clairement, mon seul conseil, c'est de profiter de chevaux d'école pour apprendre à sentir le cheval, à l'écouter lors de la détente, à voir comment il avance, comment il nous répond, comment il se comporte.
Est-il vif dès que mes fesses se posent dessus ? Ai-je eu besoin de titiller avec la cravache près de la jambe pour le faire avancer d'un pas ? Quand j'ajuste mes rênes, il s'est contracté ? Il tire ? Il est sur les épaules ?
Etc. La détente sert à voir comment fonctionnent les boutons, et comment nous devons appuyer dessus, ou les tourner.
- si je tourne le bouton à droite, est-ce qu'il réagit comme ce qui est attendu d'un cheval correctement réactif ?
- et s'il n'a pas la réaction attendue, dans ce cas, je sais qu'il faut tourner le bouton à gauche. Donc je vais voir ça à la détente et l'appliquer durant la reprise.
Je grossis évidemment le trait, car un cheval ce n'est pas juste deux boutons, mais c'est l'idée.
Une fois cela déterminé, on va pouvoir établir un "programme" : Pompon est hyper réactif à la jambe et m'a embarqué sur le cavaletti de la détente. Je vais donc travailler mon action de jambe, ma position notamment sur l'obstacle, l'équilibre de Pompon, la réponse au "frein", etc. (Encore une fois c'est un grossier résumé, si Pompon a embarqué, c'était peut-être pour dix mille autres raisons qui vont demander un travail différent.
)
Encore pour reprendre l'analogie avec la voiture : quand je vais conduire une voiture qui n'est pas la mienne, je prends le temps de m'installer : où sont les essuies glaces, les clignotants, les plein phares si je vais conduire de nuit, le klaxon. Je règle les rétroviseurs, le siège.
Puis je démarre, et généralement, je prends 2-3 minutes pour voir comment elle réagit au frein et embrayage.
La détente, c'est ça : l'installation du cavalier et du cheval.
Si tu as eu le temps de découvrir ta monture à pieds, tu as peut-être pu voir s'il était craintif, ou proche de l'homme, curieux de tout, de mauvaise humeur à montrer les fesses alors que ça n'est pas son habitude, etc.
Ça permet de se dire qu'en selle, il pourrait se montrer de mauvaise humeur, par exemple, ou à l'écoute de son cavalier s'il cherche sa confiance, etc... Cela se voit avec l'habitude de côtoyer des chevaux, ou se sent si on a cette chance de ressentir aisément ces choses-là.
Pour ma part, avec les chevaux de club ou non montés régulièrement, je ne suis pas vraiment capable de déterminer comment le cheval pourrait être en selle avec le contact au box. Par contre, je connais bien ma DP, et je vois dès le début qu'elle est son humeur générale !
Je pense que Couagga a bien plus d'expérience que moi. Je suis encore à mille lieues de capter correctement toutes ces petites choses chez des chevaux que je connais moins bien.