Suite de mon bilan:
20 ans: concours fraichement empoché, les recherches pour un cheval commencent.
J'ai recherché beaucoup, et j'en ai trouvé, plusieurs.
Le hic?
- Mes parents, strictes (mais justes!) et à mille lieux de cautionner que je m'éparpille en dehors des études. Les animaux c'était niet. Je vivais chez eux, donc pas mon mot à dire la dessus, et je ne me serais pas vue leur demander quoi que ce soit. Ils faisaient déjà tellement pour moi, à me soutenir 24h/24..
- Budget: j'avais économisé suffisamment pour l'achat du cheval, je savais combien me couterait la pension (puisque déjà choisie l'écurie), mais pas de marge. Etant logée chez mes parents, tous mes salaires d'été allaient direct dans ma cagnotte.
Que cela ne tienne, j'étais plutôt du genre à me battre.
J'ai trouvé, après moults recherches le cheval de mes rêves: un Welsh noir ébène de 6 ans, vivant à Paris.
Et hop ça part à Paris (mes parents pensant que j'allais accompagner une amie pour voir un cheval qu'elle voulait acheter). Bonheur instantané dès que je me suis posée sur son dos, zéro inquiétude, tout était facile et confortable.
A 20 ans, j'ai donc pris le noiraud à confier pendant 1 an, histoire d'être encore plus raisonnable, pour le connaitre par tous les temps, dans toutes les situations, dans mon environnement. Pour confirmer mon coup de foudre. Et puis pour rassembler encore de l'argent pour avoir une marge de manoeuvre, puisque mes parents ne me suivaient pas.
Je l'achète donc un an plus tard, au terme du contrat. Champagne! En continuant toujours à bosser tous les étés pour mon compte "cheval" et pour payer un matos de qualité.
Les années de bonheur passent, je passe tous les weekend sans exception auprès de mon cheval, sachant que je bosse toute la semaine comme une folle pour m'accorder ces 2 jours précieux. J'y suis été comme hiver.
La plage est notre terrain de jeu préféré (l'écurie est sur la cote atlantique), la foret, les dunes, les vagues et les baignades n'auront plus de secret pour nous.
25 ans: terminées les études à la fac, je quitte le nid familial, je deviens interne, nouveaux bouleversements: déménagement tous les 6 mois dans un département différent (changement de spécialité, d'hôpital, d'équipe, bref l'internat quoi).
Mais que cela ne tienne, avant même de trouver un appart pour moi, quand j'ai su dans quelle ville j'allais commencer, j'ai directement prospecté pour trouver une écurie, que j'ai trouvé.
27 ans: la famille s'agrandit, je prends une pouliche de 2 ans, choisie dans un élevage du Mans. Non pas pour remplacer l'irremplaçable, mais pour vivre l'expérience de l'éducation d'un poulain. Et puis pour lui offrir une vie de troupeau pendant son enfance, le temps que je finisse mon internat. Et pour que plus tard, elle prenne doucement la relève de mon plus vieil ami.
A partir de là, c'est à 3 qu'on est retournés sur nos plages, nos dunes, pour tout faire découvrir à la petite dernière.
Pendant les 3 ans intenses de l'internat, malgré les déménagements, aucun garçon, aucune garde, aucune distance n'a pu empêcher mes allées venues pour le (puis les) voir.
Cet été je vais avoir 29 ans, et il va fêter ses 15 ans, elle ses 4 ans, on est heureux.
Les études sont terminées, maintenant je suis urgentiste, médecine n'en n'a toujours pas fini avec moi.
Finalement les moments difficiles ont été professionnels et personnels, mais jamais avec mes chevaux.
Maintenant, mes parents sont derrières moi et me soutiennent à fond avec mes chevaux. Il aura fallu un peu de temps, mais ça valait tellement le coup d'attendre.
Ce que je retiens de mon expérience personnelle, c'est qu'on choisit toujours. Même si le contexte n'est pas favorable, les études, la distance.. bref, si notre premier choix c'est le cheval, tout est possible.
Donc vendu causes études, etc.. non c'est possible, même avec des études de médecine c'est possible.
Tout est possible.
