Quand l'amour devient ennui et doutes
Posté le 26/04/2021 à 09h18
dada71
Posté le 26/04/2021 à 09h18
Bonjour,
Je suis une habituée de CA, surtout en sous marin en temps normal. J'ai créé ce compte pour éviter que l'on puisse me reconnaître. J'aurais besoin de parler de ma situation, comme à des amis. Je n'en ai presque plus avec le Covid et le fait que je sois enfermée dans ma chambre depuis plus de 6 mois avec les cours à distance et j'ai vraiment besoin d'en parler, si certains d'entre vous voudraient bien m'accorder un peu de leur temps.
J'ai 22 ans cette année et suis en couple depuis presque 4 ans avec un garçon du même âge que moi. Sa caractéristique première est qu'il est profondément gentil, bien qu'extrêmement passif et peu débrouillard pour tout.
Quand on s'est rencontrés on était tous les deux à la fin du lycée. Pour lui, la fac ça n'a pas marché. Il n'était pas scolaire, il a tenu un an sans ne rien faire mais bien sûr les résultats n'ont pas été au rendez-vous. Pour moi, ça a marché dans ma filière. L'année d'après, je lui ai trouvé du travail car il restait chez lui sans rien faire, attendait que tout lui tombe dans la bouche, ne faisait rien. Je l'ai aidé à trouver plusieurs boulots, enfin je lui ai trouvé du boulot. On est assez vite tombée dans une configuration où j'étais plus souvent la maman que la petite copine. Il a besoin d'être materné et épaulé constamment. Mais à vrai dire, je ne m'en plaignais pas.
Au delà de ça, c'est quelqu'un qui a besoin de contact tout le temps, il ne peut pas s'empêcher de me toucher à chaque seconde, d'avoir une main sur moi, de m'écrire je t'aime par sms sans rien avoir à se dire d'autre. Il a besoin de ce contact là. C'est quelqu'un d'assez fragile qui a pu être violent avec lui par le passé. Sexuellement, il aime la soumission. Cela ne m'a jamais vraiment plu mais je l'aimais alors je l'ai toujours fait pour lui faire plaisir.
Bref, au fil des années il a changé bien sûr, mais toujours en s'adaptant à moi, en voulant être toujours en phase avec moi, en n'ayant d'autre ambition que celle d'être avec moi.
A la suite de son année off, on a beaucoup voyagé. Mais là encore, c'est moi qui ai tout organisé. Là encore, je ne me plains pas, et je ne le blâme pas non plus. Je l'ai accepté.
A la suite de ça je lui ai trouvé une alternance pour reprendre ses études. Je l'ai bougé pour qu'il puisse faire quelque chose.
Au fil de temps, il a commencé à être menteur. D'abord pour des trucs sans intêret, qui m'énervaient mais sur lesquels je passais au-dessus, puis sur des choses plus graves (un soir je me suis réveillée pendant une soirée, il était avec une autre fille avec des suçons dans le cou. Il m'a juré qu'il y avait rien eu, qu'elle l'avait mordu, qu'ils s'étaient battus... , un autre soir il avait bu comme un trou, a pris sa voiture, a eu un accident et s'est terré chez des gens qu'il ne connaissait pas pour ne pas avoir à l'avouer). Et parfois il continue (dernièrement il est arrivé chez moi en sentant l'alcool, m'a avoué avoir bu après 1h de discussion et m'a quand même menti dans sa "vérité"....
Et moi cette année, j'ai passé un concours. Un concours qui m'a énormément énormément éprouvée. Une année de Master extrêmement compliquée, j'ai du mal à m'en relever tellement ça a été dur pour moi. Je viens de passer mes écrits et attends de savoir si je suis admissible à l'oral.
Cette année, j'ai absolument tout donné pour ce concours. Tout donné. J'ai tout sacrifié, y compris moi-même. Ca fait un an que je ne m'habille plus, que je reste terrée chez moi (évidemment le covid y est pour quelque chose aussi....) Mais voilà, ce concours cette année ça a été toute ma vie
Et dans ce tourbillon que je vis je me suis moins occupée de lui. Je l'ai mis un peu de côté, je l'avoue. Et je voyais bien que progressivement il a commencé à mal vivre les choses. J'étais moins présente qu'avant. Pour autant j'allais tous les WE chez lui, j'essayais de lui consacrer du temps. Mais voilà, le fait de ne pouvoir plus rien faire avec le covid nous a fait rentrer dans une routine encore pire que celle que l'on vivait déjà avant. Si parfois je m'ennuyais avec lui, c'est encore pire maintenant. Nous n'avons plus grand chose à nous dire
Et je déteste dire ça parce que cela fait de moi quelqu'un de prétentieux mais... Je ne nous sens plus en phase intellectuellement. Quand je lui parle d'articles scientifiques, il me cite Youtube. Quand je lui parle de mon concours, il rit d'un air détaché. Ses fantasmes sexuels ne m'excitent plus du tout, au point que l'on a presque rien fait cette année (évidemment la libido pendant un concours n'est pas à son summum mais là...). Je n'en peux plus qu'il me touche à chaque seconde que l'on se voit, qu'il soit de mauvaise foi tout le temps, qu'il me mente pour des trucs qu'un enfant de 10 ans ne ferait pas. J'en ai marre de me prendre la tête avec lui pour qu'il fasse des choses dans sa vie (Il y a peu je me suis pris la tête avec lui pendant 1 semaine car il ne faisait pas ses papiers pour la CAF, et son argument c'était "moi je travaille j'ai pas que ça à faire). Je sais que c'est pas mon problème. Mais je tiens à lui, je veux qu'il ait le meilleur.
J'en ai marre qu'il ne soit jamais surprenant. Il a des principes qui m'énervent, des principes de mauvaise foi sur lesquels on ne s'entend pas.
Et dernièrement, il m'a reproché de ne pas le mettre devant mon concours. Ça a été la goutte d'eau. Il y a quelques semaines, avant mes écrits, j'ai vécu des moments assez compliqués psychologiquement. Une encadrante de mémoire agressive, des écrits rendus renvoyés complètement barrés, de la dévalorisation à longueur de journée dans mon Master, le stress de mon concours. J'ai décidé d'aller passer le concours ailleurs que chez moi pour maximiser mes chances de réussite. Bref, beaucoup de décisions, de maux moraux. Et quand un soir je lui en ai parlé, sa réponse ça a été "mais moi aussi je suis mal parce que je suis plus au centre de ta vie". Je sais que c'est égoiste, je le sais. Mais je n'avais pas besoin de ça. J'avais besoin qu'on soit là pour moi, pas en me palpant pendant 5h, ni en me disant que je suis la meilleure, juste être là en me laissant l'espace dont j'avais besoin. Et ça il n'en a pas été capable. Alors cette problématique est venue s'ajouter à mon mal être général. Il m'a reproché de l'évincer à cause du concours de nombreuses fois, que pour lui tout ce qui comptait c'était moi et qu'il ne comprenait pas pourquoi je mettais toute mon énergie dans ça. Et au fond je pense qu'il a eu du mal à accepter que j'aille passer le concours ailleurs.
Les écrits sont passés, on s'est réembrouillés la semaine dernière à cause de ça et .... Je n'ai plus envie de le voir. Ca faisait quelques temps déjà mais je crois que ça a été la goutte d'eau. Il m'énerve, sa présence me pose de la contrainte, j'ai besoin d'être tranquille, d'avoir de l'espace, de me relever dans autre contrainte négative de cette année compliquée pour moi. Je ne l'ai pas revu depuis 10 jours, et ça ne me manque pas...
A vrai dire, je me sens à la croisée des chemins. Si j'ai ce concours, alors je pars à 300km. Et je ne sais pas, je me dis que j'ai envie de vivre un peu ma vie, de faire d'autres rencontres, de trouver quelqu'un qui me fera vibrer, qui aura de quoi me parler toute la nuit sans s'ennuyer, qui ne sera pas aussi envahissant quand on se verra. Quelqu'un qui me surprenne, dans la vie, au lit, dans tout. Je sais que ça peut paraître un peu rêveur, mais je sais aussi que j'ai 22 ans et que j'ai peur de m'enfermer dans une relation par dépit alors qu'au fond ça fait un moment que j'ai l'impression que cela ne marche plus.
Et si je n'ai pas le concours alors je repars pour une année de prépa, aussi intense que celle-ci, et je ne suis pas certaine ni qu'il le supporte ni de supporter un mal être de sa part provoqué par mes révisions.
Et à côté de ça, il reste gentil avec moi, il essaie de chercher le contact. On a des tas de beaux souvenirs ensemble, je m'entends très bien avec ses parents, et lui avec les miens. Il essaie toujours de me faire plaisir. Et quand j'imagine le quitter je me sens triste, mais je crois que c'est normal après 4 ans, même si je me sentirais illégitime d'être triste si c'est moi qui pars.
Voilà, désolée pour le pavé. J'espère avoir eu un discours clair, j'aimerais avoir vos conseils sur ma situation, d'ami à ami en quelque sorte. Mon mal être est pluridimensionnel, évidemment causé par le fait que je n'ai plus de relations sociales depuis plus de 6 mois, je prépare un concours, etc.
Je me sens horrible à vrai dire, et je culpabilise à l'idée de m'imaginer dans d'autres relations (fictives) davantage stimulantes.
Merci de votre écoute et belle journée :)