Pour moi, les "problèmes profonds", ça se règle en dehors du conflit. Dans un moment d'apaisement, de calme, où vous êtes tous les deux mentalement disponibles et aptes à en discuter.
Sur le ressentiment : c'est un vrai travail sur soi. Il faut trier l'émotion pour comprendre ce qu'elle veut dire et ce que l'on veut en faire. Parfois ça peut être révélateur qu'il FAUT faire quelque chose
(ça peut être une séparation, mais pas forcément. Par exemple, je peux avoir besoin que mon conjoint me rembourse avec son argent un objet à moi qu'il a cassé il y a plusieurs années parce que même s'il n'a pas fait exprès, je me sens toujours en colère vis à vis de cet évènement et que j'ai besoin qu'il "répare").
Parfois, on se rend compte que l'on a davantage à gagner à "laisser couler" l'émotion et à la libérer, à la laisser s'en aller. Ca ne veut pas dire l'étouffer, la faire taire, mais
plutôt l'accueillir et lui dire "ok, t'es là, tu me parles pour une raison, j'ai bien compris, mais maintenant, j'ai entendu ton message, donc tu peux t'en aller".
Un exemple : mon conjoint a eu des paroles très maladroites lors d'une soirée entre amis, j'ai été extrêmement blessée (mais vraiment. Comme je n'avais pas été blessée depuis plusieurs années), et j'ai aussi été très blessée qu'il mette du temps à s'en rendre compte, puis à venir s'excuser.
Quand on en a (enfin !!!) discuté, j'étais toujours extrêmement blessée, mais par contre
j'ai décidé de laisser aller la colère, parce qu'elle ne m'amenait plus rien : il s'était excusé, il était sincèrement penaud de sa maladresse, il se sentait très con, il avait compris à quel point ses paroles stupides avaient été blessantes pour moi, je n'avais donc aucune raison de ressasser et de "rester en colère". Si j'étais restée en colère, ça m'aurait rongée moi (dans le sens où ressasser, ça use le mental, et d'ailleurs j'aurais de nouveau focalisé sur la tristesse qu'il m'avait causée), ça l'aurait rongé lui (de culpabilité), et on aurait tous les deux passé une très mauvaise journée. Ca n'était pas ce que je voulais (je suis pas maso, moi j'aime bien passer des bonnes journées
)
Ce que je veux dire, et d'ailleurs j'ajouterai ça dans les bases d'une relation saine, c'est qu'
on n'est pas là pour compter les points. Oui l'autre peut merder, oui parfois il aura fait exprès (ou pas), mais on ne peut pas avancer en piétinant sans arrêt sur le passé, on ne peut pas libérer son esprit pour être constructif, alors on ne peut pas garder son émotion dans ses mains en permanence : ou on en fait une action, ou on la laisse s'en aller.
lilly49 a écrit le 11/11/2021 à 21h24:
Étant impulsif de son côté, si j'essaie de désamorcer le conflit avant qu'il ne s'agace, bah en fait ça l'agace x) parceque du coup il pense que je fuit, sauf que si je le fais pas ça part en live. Donc dans les deux cas, la plupart du temps, ça part en live, après il fait des efforts mais ses émotions prennent souvent le dessus sur lui, et de mon côté étant assez émotive aussi ( je suis une angoissée par nature, donc j'ai appris à gérer mes émotions, mais pas toujours simple), j'ai besoin de beaucoup de temps pour m'en remettre, c'est surtout dû à notre passif
Je pense que vous devez tous les deux travailler sur votre façon de gérer un conflit.
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déjà en vous interdisant les paroles blessantes, et en acceptant (en ayant discuté de ça avant)
que l'autre remette tout de suite en place quand ça dépasse. Il m'arrive d'avoir des paroles très dures, et quand ça m'arrive, je vois immédiatement un changement d'attitude chez mon conjoint. En général, il lui faut quelques secondes pour me dire que là, j'ai dépassé les bornes. Ca, ça désamorce tout de suite parce que je me rends compte que j'ai été déplacée,
je m'excuse et je remplace ce que j'ai dit par "pourquoi j'ai dit ça", dans le sens "qu'est-ce que j'avais besoin d'exprimer à cet instant là, quel besoin devait être comblé". Et en général ça permet en plus de recadrer la discussion vers le "vrai sujet".
- sur sa notion de la dispute : est-ce que pour lui, "gérer un conflit", c'est forcément aller au clash ? Peut-être que c'est la seule façon qu'il connaisse. (il y a des enfants qui sont éduqués aux cris, à la colère, à la confrontation quasi uniquement : difficile d'imaginer un autre mode de fonctionnement une fois adulte !). Allez chercher d'autres moyens, qu'il lise des choses sur la communication non violente, faites des jeux de rôle si besoin !
- sur ta vision à toi du conflit : est-ce que quand lui veut aller au clash, tu le vis mal parce que tu te sens rejetée, par exemple ? Demande toi s'il serait possible de le vivre autrement (pas parce que tu es en tord ou malsaine, mais juste parce que ça serait plus facile pour toi). Par exemple, quand lui veut absolument "se disputer" là maintenant, ça n'a rien à voir avec toi en fait, ce comportement il faut le détacher de l'affection qu'il te porte. Ce sont deux choses séparées. Si c'est sa seule et unique manière de gérer un conflit parce que c'est la seule qu'il connaisse, il n'a pas d'autre option.
--> si quand toi tu essaies de désamorcer, pour lui c'est de la fuite, c'est qu'il y a un souci "d'émetteur récepteur". Je ne dis pas que c'est toi qui ne communique pas bien ou que c'est lui, je ne sais pas, je ne suis pas là pour le voir... Mais concrètement, c'est que le message ne passe pas comme il devrait !
Tu as un exemple de discussion, de dispute, même sur un truc débile, pour donner un exemple ?