Aujourd'hui nous quittons la rubrique "ventes de chevaux à sauver" pour d'autres horizons, en les ésperant plus doux. L'histoire que je vais vous partager est parfois dure, parfois triste, rempli à la fois de petits coins de magie et de multiples erreurs.
Ce post a vu le jour dans la quête d'une bonne étoile pour une jument de trait et sa pouliche, cette petite famille fut déposer dans mon jardin par la vie sans crier garde. Essayons de résumer pour les personnes qui raccrocheraient les wagons... Cette jument boulonnaise et sa pouliche me seront confié par leur propriétaire. Pleine de bonnes volonté mais sans connaissance elle ne savaient pas en achetant ses juments dans quoi elle mettait les pieds. Elle ne soupçonnait pas que les juments serraient livrées squelettiques et dans un état sanitaire douteux (pour rester polie). Bref elles reviennent de loin.
Au départ moi je veux bien aider, évidemment. Mais je me protège, ce n'ai pas un sauvetage pour moi. J'ai ma barre à tenir avec mes loulous, mes doutes, mes manques d'estime et mes difficultés financières, ça ferait couler tout le monde de se lancer dans une telle galère. Ma place était donc claire; trouver une famille aimante ayant les connaissances et les moyens de leur venir en aide. Je post des annonces, je crée entre autre ce sujet etc etc. Les gens me rappellent tous pour la pouliche; personne ne tient compte ou me parle de la mère, tout le monde botte en touche quand je parle de la mère. A la limite on me demande si je pense qu'elle pourra encore faire des poulains. Et cette pouliche, carencé comme elle est, fut jugée handicapée par mon podologue en vue de l'état de ses aplombs et de ses pieds ... Impossible pour moi de donner réponse face aux ambitions des gens pour un jour faire de l'attelage, du loisir, de la rando; on en est loin.
Je décide de me concentrer sur le départ de la mère. Il est urgent qu'elle puisse entamer des soins plus lourds que ce que je lui prodigue, qu'elle est accès à un environnement en adécation avec ses pathologies et ses besoins de rémissions. Et puis j'ai le vendeur au téléphone (GRAND moment !!) quand je lui évoque l'état de maigreur de "ses produits" il n'est pas affolé; il me dit simplement que "oui il faut nourrir pour trois elle était à l'étalon avant de partir de chez lui". Il ne manquait plus que ça, je m'en veux de ne pas avoir levé le poisson avant mais en réalité il n'y a pas trop le temps pour gérer ses propres émotions, il faut vraiment lui trouver quelque chose de bien. Et étonnemment on trouve assez rapidement. Je rencontre une femme dont le coeur n'a d'égale que sa dévotion. Des cas dramatiques, elle en accueil à la pelle dans son refuge. En avril elle vient la chercher et aura tout entrepris pour elle. Lajument perdra son poulain et après moultes abcès, passer à deux doigts de désaboter et j'en passe, son état s'améliore elle reprend du poids, se remet à trotter, à galoper. En juillet cette femme me rappel, la lymphangite qui la rongeait avait ressurgit dans toute sa force. La jument n'était que souffrance, paralysée, le vétérinaire arrivait pour abréger cela.
Je ne sais pas combien de poulains aura eu cette jument ni combien de bénéfices on aura fait sur son dos, j'espère qu'elle aura connu autre chose dans sa vie mais j'en doute. Je suis reconnaissante à cette femme de lui avoir ammené autre chose dans ces derniers instant de vie; et je remercie toutes les personnes qui par de petits ou de grands actes décident de ne pas tourner les yeux face à la souffrance.
Et la pouliche alors quand est il? La pouliche sera sevrée en avril lors du départ de sa mère en refuge. A cette période je partage un pré avec d'autres propriétaires (le pré est à 200m du pré des boulonnaises). Nous n'avons pas beaucoup de moyens techniques et nous n'arrivons pas à nous mettre d'accord. Les compromis que nous devons faire rende, à mon sens, le sevrage complétement catastrophique. A vouloir faire au moins pire on ne fait jamais au mieux! Les compromis qu'on a du faire, c'est la petite qui a trinqué. Je décide donc de me séparer du groupe de propriétaire, je cherche des parcelles que je trouve. Je rachète tout le matériel de cloture, d'abreuvoir (aurevoir mon budget collier d'attelage) et au mois de mai j'arrive enfin à mettre la pouliche avec ma jument.
Dans un premier temps on basera tout sur sa remise en forme; la reprise de poids, chercher les carences et la podologie. Après seulement nous reviendrons sur le trauma du sevrage. On suit à la lettre les conseils du parreur et en septembre en prenant les pieds je me dis que quand même elle a super bien répondu au précédent parrage. J'attend la prochaine intervention avec impatiente, je vois mon pro arriver mais ne lui dit rien il prend les pieds et hallucine. La petite n'est plus handicapée; il reste des gros défaut donc on ne baisse pas en rigueur mais la jument n'est plus handicapée. L'osthéo passe aussi, la petite n'a pas compensé ces mauvais aplombs ailleurs sur son squelette, tout va bien!
Les efforts payent, je m'éclate avec ces deux jeunes/très jeunes juments à entretenir. Et n'en ayant que deux faire partir la pouliche me demanderait d'être capable de racheter un cheval et je ne suis pas prête; je ne sais pas ce que je veux. Et puis celle ci est bien là après tout. Alors voilà elle va rester là, on fera un bilan après l'hiver mais elle a bien l'air d'être parti pour au moins grandir avec nous.
Maintenant elle s'appel Loumi
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