Pour illustrer mon propos:
- Avec la piro de Jojo, j'ai jonglé entre deux cliniques vétérinaires et j'ai mis tout le monde en colère. J'ai commencé avec l'équipe A, pour soigner une simple photosensibilité qui me paraissait étendue et urgente, avec un engorgement notable. Comme ça n'allait pas assez vite à mon goût, j'ai contacté l'équipe B. Cette équipe a traité le souci de jambe de manière assez abrasive. Parallèlement, une fièvre se déclenche et les muqueuses deviennent blanches: diagnostic de piro, appuyé par une PCR. L'équipe B avait particularité d'être plus loin et d'avoir différents intervenants en fonction des possibilités de déplacement. C'est aussi une équipe qui médicalise beaucoup plus que l'équipe A.
Diagnostic -> Carbésia -> Le lendemain épuisement de la jument et valeurs sanguine alarmantes -> Un autre interlocuteur de l'équipe B s'affole et suspecte l'AIE. (c'est alors en cumulé la troisième personne qui intervient). Refaire carbésia (protocole trois injections!!!) + antibiotique + transfusion, avec transport à Libourne (plus de deux heures de route) pour effectuer les soins.
C'est là que ma gérante d'écurie est entrée dans une colère noire.
Là on a rappelé l'équipe A, celle qui suivait en fait la jument de manière courante. Je me suis excusée de les avoir plantés pour la photosensibilisation qui entre temps avait progressé et envahi toute la jambe (mais ce n'était plus la priorité). Equipe A accepte de transfuser et possède le matériel (20 minutes de route au max). retient le traitement antibiotique mais refuse les injections supplémentaires de carbésia.
La suite on la connait.
En demandant un autre avis, j'ai obtenu 4 avis, et le mouvement de panique aurait pu vraiment conduire à un drame. Quand l'équipe A a dit pas d'autre carbésia, j'étais vraiment dubitative, mais aussi épuisée, donc j'ai mis mon cerveau en veille, carpe diem, et je les ai laissés faire. Et ils ont sauvé ma jument.
- Avec ma cheville: L'interne qui a (magnifiquement!!!) opéré, donne un pronostic réservé sur la rééducation et mauvais sur la pratique équestre. Elle dit 6 mois de récup et conservation du matériel dans la cheville -> Risque en cas de chute -> Ne pas prendre de risque.
Alors là j'ai épluché toutes les thèses d'orthopédie que j'ai trouvé. J'ai cherché des avis j'ai trouvé des dizaines d'avis, j'ai même demandé à ma cousine étudiante en médecine. J'avais un avis j'ai récolté 100 avis qui disaient tous des choses différentes. J'ai cherché des avis de sportifs avec du matos dans le corps, redemandé à l'interne qui a fait le dernier contrôle (encore une autre personne).
... Et finalement, j'ai fait de la préparation mentale et Johanna m'a expliqué que personne ne me donnerait une réponse d'évangile à cette question, car la réponse d'évangile n'existe pas. Alors, j'ai appris à m'en foutre, j'ai récupéré en 4 mois, et j'ai travaillé mentalement pour accepter de monter à cheval avec du titane dans la cheville. C'était il y a 9 ans!
J'espère que cette petite expérience t'amènera des billes sur la manière dont psychologiquement tu peux mieux gérer la grosse incertitude du moment