Offrir une retraite à un vieux poney de club

Perso je trouve qu’à 28 ans il sera toujours mieux à la retraite qu’à continuer de faire la rame. Non mais sérieusement certains gérants de club n’ont aucune honte pour faire travailler des chevaux si tard ???

Cependant comme ça a été dit attention à la transition au pré …

Ma sœur a acheté un cheval qui avait vécu entièrement au box, remis en extérieur à 10 ans, il tremblait lors des premières pluies. La remise en mode « nature » s’est faite progressivement, il avait toujours été tondu et faisait très peu de poil. Par contre mentalement juste le fait de commencer par des sorties à la demi journée l’avait transformé

Il est actuellement en box/paddock la journée avec un copain, et pré intégral l’été. Ça lui convient bien

Donc sur un cheval de 28 ans on peu imaginer que la transition pourrait être encore plus rude. Tu trouveras toujours des gens pour te dire que leur cheval n’a eu aucun souci en passant directement au pré, et tant mieux, j’en connais aussi. Mais ça me semble mieux de prévoir une solution de transition avant le pré intégral.

Par ailleurs certains petits vieux ayant vécu au pré toute leur vie sont également mieux avec un peu plus de confort à partir d’un certain âge

Il faut voir si la pension de ta dp est flexible sur la nourriture et la donne elle même, ce qui n'est pas forcément le cas sur une pension pré.
L'assurance comme dit précédemment tu n'auras pas. Le dentiste tu peux partir sur une à deux fois par an selon son état.

Pour moi, les coûts les plus courants, c'est le véto, dentiste et les parages.
Pour les couvertures, de mon côté, je mettais dans les 100 € pour une couverture imperméable + j'ajoutais les liners (entre 100 g et 200 g). Je tapais dans les Horseware (Amigo Bravo 12 pour les liners) et Rhino.
Sinon hors couvertures, en matériel, c'est juste licol, longe, de quoi panser, la pince à tique et prévoir les insecticides des beaux jours, voire le flymask si pas beaucoup de toupet, mais bon, si c'est un poney, il doit avoir assez de crins.
Pense aussi aux mauvaises surprise, si le poney vit au box, tu ne sais pas s'il fera une dermite ou pas, une fois au pré/paddock.
Ne compte pas sur l'assurance, mets de côté pour lui au cas où.



Perso, je rajoutais 100 € au prix de la pension pour couvrir le "courant", quand aucun problème, entre les produits de soins des pieds ou véto à renouveler régulièrement, l'achat qui fait plaisir, le complément alimentaire (par ex. je faisais 2 cures de psyllium/an car mon cheval mettait une bonne partie de sa ration parterre, peu importe le contenant), la pierre à sel, la couverture pas prévue à renouveler, etc.


Je dirais que si tu peux avoir au moins 500-600€ d'avance de côté, et continue à mettre de côté, c'est vraiment confortable. Il faut aussi que tu réfléchisses toi, à ce dont tu souhaites pour lui, vu son âge en cas de problème grave.
Ah et aussi, si la pension choisie ne te convient pas, compte aussi un coût de transport vers une autre pension.



Là, c'est le choix de pension qui intervient, bien définir ce dont tu as besoin comme prestation pour être tranquille. Comme je l'ai déjà écrit, pour ma part, il fallait une pension qui nourrissait en plus de mettre du foin, alors que 95% des pensions pré dans mon coin ne savent que donner du foin et parfois le "à volonté" n'est que du marketing et pas une réalité sur le terrain.



C'est un risque que tu acceptes de lui faire courir, mais bon, ensuite, tu peux aussi faire une transition vers du box/paddock à la demi-journée pour commencer. Avec l'avantage dans ce cas de pouvoir le faire à n'importe quelle saison, l'inconvénient étant le coût. Ensuite aller vers du paddock à la journée. Pour le passage au pré, c'est sa forme et son besoin de congénères qui vont te guider au fur et à mesure que tu apprendras à le connaître.
Mais comme les autres, vu son passé et son âge, le box/pré à la journée peut très bien lui convenir plutôt que de l'obliger à vivre dehors h24 ce qui demande encore + d'adaptation (qui peut très bien se faire ou mal se vivre, quasi impossible à prévoir)


C'est à voir l'engagement que tu souhaites prendre vis-à-vis de ce poney. Je pense que si tu y songes, c'est que tu l'as, cette force morale. Juste beaucoup de questionnements sur le fait de "bouleverser" la vie d'un papy de 28 ans, même si c'est vers du mieux.
Et le choix de la pension peut aussi aider. Perso, mon vieux était dans une pension à 95% de vieux, si chaque proprio a eu à gérer la fin de son vieux, selon leur situation respective, pour le reste, le gérant faisait tout (organisation de l'enlèvement du corps), le proprio ne faisait que le chèque. C'est déjà une grosse partie du désagréable pris en charge par la pension.

Merci à tous et toutes pour vos retours. Je vais prendre un temps de réflexion. C'est une grosse décision.

Indépendamment de la possibilité de rachat de ce poney, vos retours me font évidemment confirmer qu'il y a vraiment quelque chose de systémique qui ne va pas dans ce centre équestre : ce n'est pas un poney, mais ce sont tous les chevaux qui restent travailler jusqu'au bout là-bas. N'y a-t-il pas quelque chose à faire ? Aucune information claire sur les obligations des centres équestres en matière d'exploitation des vieux animaux, il ne semble pas s'agir de maltraitance en termes juridiques. Mais cela ne change rien sur le fond du problème.

En épluchant le forum, certains ont voulu dénoncer des structures, mais cela semble peu aboutir, y compris pour des faits bien plus graves (sans vouloir faire de hiérarchisation dans la maltraitance). Qui prévenir ? Associations, services vétérinaires, journalistes ? Des contacts dans le 37 ?

C'est un beau projet que tu as là :)

Je peux te faire un retour car j'ai été dans ta situation, même s'il était plus jeune à l'époque où je l'ai récupéré (17 ans), il aura 30 ans en mars. En CE, il faisait la rame plusieurs heures/j, pas de foin, pas de suivi, 0 sortie en dehors du travail à part un mois de pré l'été. Il est passé direct en pature h24 avec des copains, j'ai eu beaucoup de chance que ça se passe bien... Je rejoins les autres sur l'adaptation progressive (pas comme j'ai fait :p), que ce soit sur l'hébergement et aussi les relations sociales. Clairement mon papy communique BEAUCOUP moins bien et avec moins de progressivité que mon jeune qui a toujours été en troupeau. Si tu peux avoir de la souplesse sur ça, c'est top. Et je n'essayerai pas de faire la transition avant la belle saison.

Niveau frais à son âge, pour te donner un ordre d'idée :
- pension. Il est actuellement en paddock paradise et ça lui convient, et idéalement j'aimerais qu'il soit sur cette formule le plus tard possible pour qu'il n'ait pas le stress d'un changement de lieux, copains... Mais le "plus proche du naturel" mine de rien peut à terme devenir fatiguant pour l'organisme. Je suis persuadée qu'il ne finira pas ses jours sur cette formule, car à un moment il aura sûrement besoin de plus de confort. par exemple les abris, auparavant paillés que l'hiver, sont paillés à l'année à notre demande pour que ce soit plus confortable pour dormir/se relever. La présence dans la structure d'un treuil est quelque chose de potentiellement utile...
- depuis avril il a du mal à rester stable niveau état : entre 50 et 100e/mois d'alimentation / cures diverses. La majorité des trentenaires de mon entourage ont perdu une bonne partie de leurs dents > ils passent sur du foin à réhydrater, pulpe, etc, je crois qu'on est entre 100 et 150/mois lorsqu'il n'y a pas d'herbe
- couverture ça me semble impératif
- suivi des dents une centaine d'euros, en moyenne 2/ an
- le reste pour le mien est // à celui qui bosse sur les pieds, vaccins...
- le véto ça peut vite grimper > environ 350e en septembre pour un check up
- cushing (selon le dosage ça peut vite être un vrai montant chaque mois)
- + les petits à côté lorsqu'ils deviennent plus sensibles (poux, respi...)

Et sur la gestion du temps, bien choisir son écurie. Sur les 40 chevaux aux écuries, on est 4 propriétaires avec des chevaux "gériatrie" et on s'aide beaucoup, + relai des autres propriétaires (septembre>novembre ils ont eu 2 repas / j par exemple). C'est primordial à mes yeux, sinon on finit par imploser...
La force morale, on la trouve. Je me prépare à ce qu'un jour il ne sera plus là, mais j'essaye de voir le bon côté en me disant qu'il " gagné" 13 ans là où il aurait pu partir en saucisse malheureusement...

azaar
Bonne année.

J'ai vu d'autres CE qui ont gardé leur vieux jusqu'au bout et qui ont aussi bossé à la fin plutôt une heure par jour et sur des cours plus cools (débutant, petits niveaux si le cheval convenait).
Mais c'était aussi parce que personne ne se proposait pour prendre lesdits chevaux à la retraite.
J'ai vu une de mes chouchoutes d'un précédent CE finir comme ça, alors que je pensais qu'elle avait été vendue vers ses 15-16 ans, comme le CE le faisait souvent pour éviter d'avoir un vieux cheval à placer (plus dur à faire). En fait, la personne a changé d'avis après quelques mois. Et moi, et bien, j'ai choisi un autre cheval dans le CE où je montais à ce moment là, ça faisait bien 6 ans que j'avais quitté l'autre club.

J'ai aussi vu un autre CE garder un cheval de 26 ans au travail, alors que d'autres chevaux "plus jeunes" étaient partis en retraite avant et après. Par exemple, une monitrice, ancienne cavalière de club, les avait montés de longues années en concours. Du coup, elle s'est manifestée et a offert une retraite à ces chevaux, d'autres chevaux ont aussi eu cette chance, mais pas ce vieux-là.

En discutant un peu avec les gérants, ceux-ci disent que c'est rare qu'un cavalier accepte de s'embarrasser d'un vieux cheval, ils ont souvent plus de demandes d'achat pour leurs chevaux de club en pleine force de l'âge qu'ils ne peuvent pas vendre rapidement, puisqu'ils en ont besoin et qu'il faut du temps pour former une relève.

C'est un beau projet d'offrir une jolie fin de vie à un cheval de club.

Maintenant, en soit, un cheval de 28 ans qui bosse encore, ça ne me choque pas spécialement. Tout dépend e ce qu'on lui fait faire. Bien sur, s 'il s'enquille plusieurs heures de cours intenses sur plusieurs jours de la semaine, ce 'nest pas acceptable. Mais s'il fait des balades ou des cours débutants tranquilles deux ou trois fois par semaine (au pas et petit trot à la rigueur)... je pense que ça ne peut que lui faire du bien. Les chevaux laissés au pré se démusclent singulièrement et ça, ce n'est absolument pas bon pour eux, pour leurs articulations, pour leur moral... et je suis bien plus choqué de voir de jeunes chevaux de 10- 15 ans bourrés d'arthrose, de douleurs chroniques, ou de troubles du comportement montrant que quelque chose ne va pas dans leur vie, qu'on continue à exploiter. Ce n'est pas normal d'avoir des chevaux complètement défoncés aussi jeunes, des chevaux qu'on voir rarement vivre jusqu'à 30 ans, d 'ailleurs...

C'est comme les humains d'ailleurs... peu de gens s'en inquiète, mais il existe une petite surmortalité singulière dans les deux ans suivant la mise en retraite. Parce que c'est un changement important et que tout changement, même s'il peut être attendu de façon positive, est stressant. Quand tu as eu un boulot très physique, ou très prenant d'un point de vue relations sociales, c'est encore pire. On voit des cancers fulgurants se déclarer, des dépressions, des morts subites...Bien entendu, travailler 40h à la chaine, ou dans des conditions déplorables, n'est pas souhaitable non plus, mais un juste milieu pourrait être envisagé pour éviter ce problème (avec un mi temps ou même un tout petit temps partiel), et cela aiderait beaucoup de gens...
C'est pareil pour les chevaux...

Au delà de la jolie image que cela nous évoque, envoyer au pré un vieux papy, même usé physiquement ou mentalement, peut suffire à déstabiliser son organisme et aggraver ses problèmes de santé ou en provoquer d'autres. Certain l'ont déjà très bien dit ici, y aller progressivement, que ce soit sur le travail, les conditions de vie, serait plus prudent.

Mais je répète, c'est un beau projet et c'est très chouette d'y réfléchir à l'avance.