|  | | Je regrette, mais un cheval remet en question tout ce qu'on lui demande, c'est son instinct de proie qui veut ça parce que dans la nature il n'a pas droit à l'erreur. Un cheval assimile, et ce temps d'attache est donc propice à l'assimilation...D'ailleurs certains instructeurs d'équitation éthologique, n'exhortent-ils pas le fait d'apprendre au cheval à réfléchir? |
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Bel anthropomorphisme.
Un cheval ne peut pas se remettre en question. Qui dit se remettre en question dit réfléchir, et donc être apte à
établir une stratégie. Eh bien une proie qui prendrait le temps de réfléchir serait une proie morte. Seul le prédateur établit une stratégie. C'est logique.
La proie vit en troupeau où les têtes sont relativement nombreuses, car plus le troupeau est grand, plus il y a de chances de survie. Tandis que le prédateur vit seul ou en petits groupes, parce que chasser réclame des efforts qui ne sont pas toujours couronnés de succès, des périodes de famines, et donc une population fortement amoindrie. C'est l'équilibre naturel des choses dans la nature. Les proies sont nombreuses et les prédateurs sont faiblement représentés, parce que si on aidait ces derniers à se développer encore plus, les troupeaux de proies seraient en danger, et cela conduirait à menacer les deux espèces.
Revenons-en au cheval. Le cheval est une proie, et la zone la plus importante de son cerveau est la zone de mobilité, prenant à elle seule plus de 85% de l'encéphale. En somme, le cheval est bâti pour fuir avant toute chose, même si le "prédateur" qu'il a entendu au loin était une feuille morte qui froisse.
Cela laisse 15% pour tout le reste de ses facultés : manger, écouter, sentir, voir, se reproduire, dormir. C'est une réalité scientifique établie depuis un bon moment quand même ! Un cheval est un animal proie au même titre que le zèbre ou la gazelle, et il ne perdra jamais son temps à réfléchir s'il vaut mieux fuir par la droite ou par la gauche pendant que le lion fond sur lui pour le bouffer. Non. Le cheval va préconiser la
fuite aveugle, et c'est normal, c'est ainsi que son cerveau est fait.
C'est pourquoi la privation n'apporte rien au cheval. Ce que les éthologues vont exhorter, comme tu le dis si bien, (et j'en connais un rayon sur eux pour avoir pu en fréquenter pas mal, et pas de ceux qui se sont improvisés comportementalistes), c'est tout d'abord de se mettre au niveau du niveau du cheval, d'accepter que même si certains réflexes peuvent être développés (rapporter des objets, se coucher sur le dos en toute confiance), cela n'en reste pas moins un animal
qui n'a pas la conscience de soi, qui n'a qu'une mémoire visuelle et olfactive mais qui n'a pas de mémoire profonde indépendante.
C'est pourquoi la privation est une ineptie certainement typique de chez vous, alors ne mêle pas les éthologues à ta façon de penser, car ce que tu nous rédiges ici n'a rien à voir avec ce que les vrais éthologues expliquent. Et le meilleur livre qu'un éthologue pourrait te conseiller, c'est
Le cheval révélé par Desmond Morris, un zoologue qui a été le précurseur de l'éthologie.
C'est fou de travailler tous les jours avec un outil vivant que l'on connaît si peu...