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Cheval froid à la jambe conseils
Posté le 19/03/2025 à 13h24
couagga
Posté le 19/03/2025 à 13h24
anna_nas
Pourquoi s’énerver ainsi pour un simple désaccord équestre ?
Si l’équitation va si mal c’est bien parce que de plus en plus de gens, moniteurs et monitrices inclus, s’assoient sur les définitions exactes de chaque aide et que chacun s’évertue à réinventer l’eau tiède en criant au scandale quand il est confronté à LA définition exacte d’une aide ou d’un exercice.
Le flou, l’approximation, les définitions personnelles ne produisent que la confusion pour le cheval. La première marque de respect envers le cheval est de veiller à ne pas faire n’importe quoi au petit bonheur la chance et de se donner la peine de savoir de quoi on parle et ce qu’on fait, pourquoi on le fait et comment.
Je ne me suis pas réveillée un jour en décidant de ce qu’était une leçon de jambes, une jambe isolée, une jambe de position, une jambe d’action. J’ai appris et travaillé pour ça. Et quand je lis un gros gloubiboulga d’informations confuses sorties du chapeau sans aucun rapport avec la réalité des choses, ma première intension est de retransmettre une information précise et claire que j’ai moi-même reçue d’enseignants et d’enseignantes de grande qualité (et pas de google ou de la youtubeuse du coin ou d’une improvisation personnelle douteuse).
Cette clarification faite, passons à des infos pragmatiques.
Attention pavé.
La leçon de jambes s’effectue depuis l’arrêt, avec un usage des deux jambes simultanément, clairement, et rênes longues sans aucun obstacle devant le cheval. Il ne sera pas question non plus de se raccrocher aux rênes quand il fournira une réponse franche, sinon ça n’aura aucun intérêt pédagogique et ça ruinera aussi l’effet de l’exercice dans le futur.
La leçon de jambes est punitive, elle est définitivement désagréable à vivre pour le cheval (ce n’est pas de la torture non plus mais ce n’est franchement pas une caresse !), il faut donc l’utiliser à bon escient, le plus rarement possible et surtout dans les règles de l’art pour ne pas avoir à y revenir et garantir son efficacité. Elle ne s’applique que sur un cheval devenu totalement imperméable à l’action DES jambes lorsqu’on lui demande la mise en avant.
Le cheval est donc à l’arrêt, rênes longues. Les jambes viennent ensemble au contact appuyé, comme demandé normalement pour la mise en avant. Si le cheval ne se porte pas immédiatement en avant à la demande, tout aussi immédiatement, le stick vient claquer très sèchement la cuisse ou le flanc du cheval. L’action doit être instantanée et vive pour le surprendre au point qu’il jaillisse vers l’avant. Il ne s’agit pas de lui faire mal, donc il n’est pas question de taper avec force, colère ou acharnement. Même si cette action fait de toute façon mal, elle doit surtout provoquer plus de surprise que de douleur. Comme il s’agit bel et bien de rappeler au cheval que la demande de mise en avant par l’action des jambes doit se faire dès qu’il ressent cette action, il faut impérativement que les 2 jambes soient positionnées à l’aplomb de la tombée des étriers (donc sans association à une ou des jambes de position) et qu’elles agissent absolument simultanément et sans aucune agitation du reste du corps (pas de gestes des bras, pas de buste qui part en avant ou en arrière). Plus on recherche une réponse à une action fine, plus il faudra que l’action des jambes dans cette leçon soit proche de seuil de réponse désiré.
Lorsque le cheval réagit à l’action du stick, il faut le féliciter chaleureusement de la voix, de la caresse, sans chercher du tout à contrer ce mouvement même s’il est désordonné et que l’attitude ne ressemble à rien. Le but est de clarifier l’attendu, rappeler la règle de réponse à la demande de mouvement en avant, point barre, rien d’autre.
On laisse donc le cheval jaillir, on le laisse aller de l’avant quelques foulées à sa guise en s’enthousiasmant clairement de sa réponse et le félicitant avec amour. Puis gentiment, on le remet à l’arrêt. Rênes longues. Et on refait une demande avec les jambes. Normalement, si ce qui a précédé a été bien conduit, le cheval va répondre franchement en allant en avant directement. On le félicite alors encore très chaleureusement sans le contrer, on peut lui donner une friandise et le gratifier généreusement. Leçon terminée.
Tous les manuels d’équitation dignes de ce nom décrivent la leçon de jambes de cette façon depuis des siècles. Les moniteurs ou monitrices qui racontent des trucs dilués se plantent et contribuent à dégrader l’équitation, la rendant confuse aux chevaux et cavaliers. Toujours au détriment des chevaux.
La jambe isolée est une jambe se positionnant ou agissant indépendamment de l’autre jambe.
La jambe d’action donne une indication dont la réponse est une action de la part du cheval.
La jambe de position donne une indication dont la réponse est une posture du cheval et ne modifie pas son allure.
Une jambe de position peut aussi être d’action.
La position précède toujours l’action. C’est valable pour l’usage des jambes comme pour le travail du cheval.
Ainsi à l’arrêt, une jambe isolée de position peut orienter les hanches du cheval vers l’intérieur, puis agissant simultanément avec l’autre jambe restée à la sangle, toutes les deux deviennent des jambes d’action en demandant le départ au pas. On obtient ainsi un départ au pas en appuyer. Bien sûr, en évoluant, la demande de mouvement en avant se transfère à l’assiette, rendant ainsi les jambes plus silencieuses, les aides plus discrètes et centrées.