Bonjour à tous,
Tout d’abord merci à tous ceux qui liront jusqu’au bout. J’ai créé mon compte aujourd’hui. J’ai besoin de me confier par rapport à ma pratique, ma relation avec l’équitation. J’espère que je suis au “bon” endroit. Disons que je suis un peu perdue avec un gros coup de blues et de nostalgie…
Pour vous recontextualiser, j’ai 24 ans et j’ai toujours eu un contact avec les équidés dès l’âge de 3 ans. Ma grande tante avait une ânesse et dans ma famille du côté de mon père il y a toujours eu des chevaux. Mais j’ai réellement commencé l’équitation vers l'âge de 11/12 ans. Enfin, disons que ça m’arrivait de faire quelques stages ponctuels avant, quand j’allais chez mes grands-parents par exemple, mais grosso modo, j’ai réellement commencé à me mettre véritablement en selle vers l’âge de 11/12 ans. J’ai commencé dans un centre équestre en prenant quelques cours particuliers ponctuellement pour voir si cela me plaisait. En parallèle, mon beau-père, très bon cavalier et ancien propriétaire, a vu raviver sa flamme équestre ! Il a eu envie de se remettre en selle, très vite il a cherché un cheval. J’ai tout de suite été plongé tête la première dans le monde du cheval. Finalement on a trouvé notre bonheur dans une association qui recueille des réformés des courses qui ont échappé de peu à l’abattoir. Jeune pur sang anglais de 3-4 ans à l’époque. On a trouvé une super pension pré à côté de chez nous. Par chance, juste à côté de cette pension il y avait un club. Je m’y suis inscrite et c’est là que tout à commencé. J’ai fait une première année de club et en parallèle j’allais voir notre nouveau cheval, travaillé exclusivement par mon beau-père, n’ayant pas encore le niveau pour le monter. Mais je participais et allait le voir tous les jours. Petit à petit je progresse, et je commence à monter doucement ce petit pur-sang, j’ai passé mes deux premiers galops, mais en parallèle ce cheval devenait de plus en plus technique et je risquais de “défaire” le travail de mon beau-père. Très vite, il a été question d’avoir mon propre cheval, adapté à mon niveau. Chacun son cheval finalement. Et là le rêve de tout gamin cavalier. On a trouvé un petit cheval de 5-6 ans, vert, ancien cheval de cirque, maltraité sans doute, autant dire que sur le papier ça s’annonçait pas des masses super bien x) Et bien, je me suis pris des gamelles et des frayeurs mais j’ai très vite progressé, toujours encadré par mon beau-père, je montais donc en club le samedi et le reste du temps plusieurs fois par semaine mon cheval. En l’espace de 2 ans j’ai progressé à une vitesse folle. Mon beau-père a fait un énorme boulot dessus, petit cheval peureux, pas vraiment adapté à une enfant de mon niveau, devenue un top cheval bien dans sa tête (mais gardant des petits “relents” de son passé incertain). Puis du coup, comme j’avais mon cheval et que j’étais encadré, mon beau-père m’a fait stopper les cours club. J’ai donc monté environ 1 an en solo avec mon beau-père où j’ai beaucoup appris. On sortait en extérieur, je longeais, montais sur le plat, un peu de dressage basse école (mon beau-père était cavalier de dressage), je n’ai jamais réellement sauté, et j’avoue que j’ai toujours eu une appréhension à l’obstacle, mais ça ne m’a jamais handicapé. Donc au collège, j’y allais tous les jours après les cours et on montait quasi 1 jour sur 2 après mes cours. J’ai très vite été autonome à pied comme à cheval. J’ai toujours aimé monter en terrain varié, sortir en extérieur. Je me souviens encore dans la pension où on était il y avait un pré qui faisait office de deuxième carrière. J’adorai monter là.
Bref, puis malheureusement la vie a fait que ma mère et mon beau-père se sont séparés. Lui est partie dans une autre région à plus de 3h de route, prenant les chevaux avec lui (officieusement c’était mon cheval, mais officiellement, étant mineure, il était à son nom), mais m’a toujours promis que je pourrai continuer à venir le monter. Plusieurs fois je suis venue sur un week-end et pendant les vacances scolaires, mais de moins en moins… ça me déchirait le cœur mais c’était loin puis j’entrais au lycée…
Puis du jour au lendemain, mon beau-père a vendu les chevaux sans m’en parler, ma mère l’avait suppliée à l’époque de nous le revendre pour qu’on le récupère... mais bon, ma mère n’avait ni la connaissance et moi ni le temps ni l’argent avec le lycée… Il nous a menti en nous faisant croire qu’il était mort. Bien sûr c’était faux (oui c’est degueul*sse on peut le dire). On a dû accepter et j’ai coupé tout lien avec mon beau-père. Par la suite, j’ai eu envie de retrouver ce cheval à qui je n’ai jamais pu dire au revoir… mon beau-père n’ayant jamais voulu dire à qui ni où il l’avait vendu. J’ai tout fait, avec l’aide de ma mère, pour le retrouver. Finalement, on a su qu’il avait été vendu à un monsieur pour de la randonnée et de la balade et qu’il était tranquille au pré. Ma mère a contacté ce monsieur qui nous avait proposé de venir le revoir. On a jamais sauté le pas… avec le recul, pas sûre que ça aurait été une bonne idée…
J’avais 15 ans et il était temps de tourner la page. Je n’ai pas réussi à retourner dans un club, même mon ancien club… J’ai été très nostalgique pendant longtemps de cPuis arrivée à 17 ans, cette flamme est revenue et j’ai eu envie de remonter. Par chance, j’avais une amie qui avait également envie d’en faire. On s’est inscrites dans le même cours, dans un club près de chez nous. Un cours galop 1, elle pour commencer, et moi pour me remettre gentiment en selle. Au final je me suis vite rendue compte que je n’avais pas tant perdue que ça, tout s’est remis en place plutôt rapidement, mais j’avais besoin de cette année tranquille je pense aussi. Mon amie ne souhaitant pas continuer l’année suivante, j’ai eu envie de retourner dans mon ancien club, là où tout avait commencé ! Donc en parallèle, j’ai repris contact avec eux et je faisais les stages pendant les vacances là bas, tout en montant dans le deuxième club. À la fin de l’année j’ai pu passer mon galop 3, c’était une belle revanche pour moi ! c’était un des objectifs que je m'étais fixé. Puis à la rentrée suivante je me suis réinscrite dans mon ancien club dans un cours galop 3. Ça a été une super année, puis je me suis inscrite au cours G4 et en parallèle je m'étais inscrite au stage d’été. Et là patatra, je me suis fait très peur. Je montais un très grand cheval que j’appréhendais beaucoup, il a accéléré au galop (rien de dingue, j’ai eu pire, mais je ne sais pas, je pense que c’était le trop pleins… en tout cas, ça n’est pas par hasard j’en suis persuadé) et j’ai eu peur. Je suis descendu. Néanmoins j’étais toujours inscrite à la rentrée. Le premier jour de cours je le sentais pas, je suis allée voir ma monitrice, en lui expliquant, elle m’a proposé de me mettre un poney avec qui je m’entendais bien, donc première séance nickel, puis les autres séances, elle m’a remis un grand dadou (pas celui qui m’avait fait peur, mais du coup je flippais), bref ça n’allait pas. J’ai fait le premier mois puis je suis partie, j’y allais stressée je ne prenais plus de plaisir. Elle m’a proposé de revenir dans le niveau d’avant, mon cours de l’année passée, cette période, et même presque 10 ans plus tard ça m’arrive encore de temps en temps. On a pensé à prendre un cheval avec ma maman mais ça n'était pas raisonnable : j'étais encore en étude, puis je n’avais pas mon propre salaire, puis le temps surtout Bref ça n'était pas le moment. J’ai donc arrêté l’équitation pendant 2 ans, je suis devenue une ado très anxieuse, ça a été un gros choc, j’ai fait du yoga pendant 2 ans, ça m’a beaucoup aidé, je pense que j’avais besoin de cette pause pour digérer cette période qui n’a pas été simple. elle a cherché des solutions, mais je n’arrivais plus. Puis j’ai eu l’impression d'avoir eu un gros sentiment de désillusion, je pense que j’ai été très marqué par ma première année là bas, mais en revenant 5-6 ans après, certains chevaux n’étaient plus là, d’autres avaient changé de place et rien que ça, ça m’avait fait tout drôle. Alors je pense que la première année ça s’est bien passé mais que la deuxième ça a été révélateur. Un gros sentiment de nostalgie de ma première année d’équitation. Puis au fond de moi je sentais que, en tout cas à cet instant T, les cours club n’étaient plus pour moi, je me sentais mal, pas bien, je n’en avais plus envie.
Je suis donc partie et j’ai fait un petit break d’1 mois ou 2 pour réfléchir à ma pratique, à quoi j’avais envie. J’avais 19 ans à ce moment-là. Après grande réflexion, j’ai pensé au demi-pension, un bon compromis avant d’être (peut-être, un jour, de nouveau propriétaire). Je me suis donc mise à prospecter. Je voulais être de nouveau autonome, tout en restant encadrée de temps en temps en continuant à prendre des cours. Après plusieurs essais, j’ai trouvé une gentille ponette dans une pension qui avait une partie club avec quelques cours collectifs dans la semaine (on était très loin de l’usine !) et avec la possibilité de prendre des cours particuliers en plus.
J’ai monté cette ponette pendant 1 an et demi. Je faisais principalement du travail simple en carrière aux trois allures, je sortais de temps en temps en balade moi sur la jument et avec ma mère à pied, puis quelques fois seule. A cette époque, je suivais mes cours par visio donc je venais quasi toute la semaine, je montais 1x par semaine et le reste du temps je venais pour m’occuper d’elle. C’était génial, j’avais vraiment trouvé ce que j’étais venue chercher, avoir la sensation d’être propriétaire, créer un vrai lien, pas juste venir monter, etc… En parallèle je prenais un cours par mois avec un moniteur de la pension. Puis cette ponette est partie car sa propriétaire (qui l’a prêtais pour les cours club) est partie pour ces cours club. J’ai eu très mal au cœur mais bon c’est la vie, j’ai su vite rebondir. La gérante m’a proposé un autre poney qui venait d’arriver et là je dirai que ça a été le coup de foudre. Adorable mais il n’avait pas vraiment travaillé jusqu’à présent. Je l’ai pris en DP pendant 2 ans et on a évolué ensemble.
Chose de dingue (et je me dis que c’est pas du hasard), au moment où j’ai commencé avec ma deuxième DP, je suis venue un matin et j’ai croisé un monsieur, on s’est tout de suite reconnu : c’était le demi-pensionnaire de mon cheval à l’époque ! On a re-sympathisé et il m’a proposé de faire des balades avec lui. On sortait quasi toutes les semaines. Au début, mon DP était un peu craintif et au fur et à mesure, en sortant chaque semaine, j’ai pu l’emmener seul dehors aux trois allures. Quand mon partenaire de balade n'était pas là, je sortais seule ou allait en carrière. Moi qui n'avais pas vraiment confiance en moi et en mon niveau (n’ayant jamais accroché au saut, ça a été une révélation. Et d’ailleurs ça m’a confirmé que l’extérieur c’est ce qui me plait. Moi qui ai toujours eu peur des barres en cours club/en carrière, je me suis surprise moi-même en sautant de petits troncs, de petits fossés… rien de dingue mais pour moi qui n’étais pas à l’aise en saut c’était énorme ! Je suis quelqu'un qui analyse beaucoup et comme quoi, je pense que c’est la preuve que le problème n’est pas de sauter en lui-même mais sûrement le contexte. Bref, c’était une période incroyable. Mais du coup à partir de ma deuxième DP, j’ai complètement arrêté de prendre cours (pas par volonté déterminée mais disons que petit à petit ça s’est fait comme ça… J’avoue que je regrette un peu à l’heure actuelle car je remet tout en question mais bon.. Donc je montais très simplement, transitions, trois allures, comme une grosse détente, ça me convenait et au poney aussi).
Une nouvelle étape : je continue les études supérieures et là plus moyen de venir la semaine, mais je me débrouille, je viens malheureusement moins souvent mais on continue les balades sans problème. Et là, l’année dernière tout s'arrête, pour faire simple, la gérante doit partir, elle embarque 2 de ses chevaux dont celui que j’avais en DP. Et là, c’est le drame, j’arrive pas digérer le truc… enfin j’ai beaucoup de mal… Bref, je me fais une raison et je continue dans cette pension, je prends un troisième poney de cette pension/club en DP. On s’entend bien mais pas même caractère et là concrètement, c’est ma dernière année d’étude, mémoire à rendre, examen, bref, il y a pas mal de fois où je ne suis pas venue monter… puis je n’étais plus dans mon assiette à cause de problème perso, je venais parfois simplement pour un petit pansage par-ci par là. Puis je voyais que l'ambiance commençait à changer… bref, plus comme avant.
Et donc j’en arrive à l'événement qui a fait que je vous écris aujourd’hui. Depuis quelque temps c’est ma dernière ligne droite pour obtenir mon diplôme, je ne pouvais venir que le dimanche. Le moniteur voulait qu’on lui envoie un message à chacune de nos venues, alors qu’on a toujours utilisé un planning où chaque DP indiquait son jour de passage. Bref, il n’y a jamais eu le moindre problème. À plusieurs reprises, je lui ai dit que je ne pouvais venir que le dimanche (hors jour férié ou exception évidemment) jusqu’à la rentrée où je pourrais venir de nouveau en semaine. Malgré cela ma DP a été prise plusieurs fois les dimanches pour concours internes et autres trucs de ce type. Dont une fois où je me suis pointé et elle était prise sans qu’on m’en ai averti. Pas de souci pour qu'elle soit prise mais je lui ai demandé des solutions, report des montes non effectuées ou déduction du mois suivant, par exemple les semaines où le dimanche étant la seule possibilité. Soit pas de réponse à mes messages, soit réponse négative. J’avais prévenu une semaine et demi avant que je venais dimanche dernier. Jour de challenge interne… bon… on m’a dit qu’on ferait en sorte de pas la prendre, je reconfirme ma venue, ah bah elle est prise… J’ai demandé des solutions car je paye tous les mois et je ne peux pas monter sans que ça soit de mon fait… Pas de solution apportée, ni rien, et je schématise mais sous prétexte que y a eu que 3- 4 animations je dois fermer ma bouche et être arrangeante et venir un autre jour (alors que je me tanne à dire que temporairement je ne pouvais que le dimanche). Bref on est dans une impasse, sa réponse m’a fait vriller, à juste titre, j’ai tout plaqué et résilié mon contrat de DP, bien à contrecoeur, vous imaginez bien… sans avoir pu revoir la jument, alors que ça faisait 4 ans que je montais là, j’avais mes repères, je me sentais bien. Il faut être conciliant mais à sens unique ? Alors que des solutions il y en avait plein… surtout pour du temporaire…
Bref, voilà mon histoire. Et là, j’avoue que je me sens vraiment pas bien, énorme coup de blues, l’impression que l’histoire se répète, de toute manière moi avec l’équitation, tout est toujours brutal : la vente de mon cheval, grosse désillusion de mon ancien club, les DP qui s’en vont et là quelque chose de vraiment pas honnête et correct…
Je pense qu’il faut encore que mon cerveau assimile, ça a été très brutal, ça ne fait qu’une semaine. Mais tout se chamboule dans ma tête, c’est dingue car là en ayant stoppé j’ai comme l’impression d’être nulle, de ne plus avoir d’expérience, c’est bête mais comme si je redevenais débutante. Ça fait une drôle de sensation ; la sensation de ne plus être à la hauteur, de ne plus savoir monter… puis je me suis dit “ah mais j’aurai du prendre des cours pendant mes DP car là j’ai regressé c’est sûr) alors que c’est ridicule et que je me suis pas plus posé la question quand je les avais, c’est toujours à postériori qu’on se dit “j’aurai du - bla bla bla”. Puis je me suis prise toutes mes années d'équitation en pleine face.. comme si le film se déroulait de nouveau, j’ai repensé à chaque bon moment, mon cheval, les balades avec les DP… et là ça m’a fait un choc, un gros gros coup de mou. Je ne crois pas hasard, je me dis que si la page s’est tournée c’est que y avait une raison. Mais j’arrive pas à me détacher et souffler par rapport à ça, après c’est encore très frais, faut que je me laisse un peu de temps. J’ai toujours cette peur de me dire, si je laisse passer trop de temps je vais perdre de la pratique. C’est bête mais j’ai eu cette même réflexion quand j’avais fait une pause. En réalité je me dénigre, que je ne trouverai plus jamais car je n’ai qu’un pauvre galop 3 sur le papier. Alors que ça ne veut rien dire et que finalement ces DP m’ont permis de savoir que j’étais autonome et ce qui me plaisait c'était vraiment l’extérieur, que je savais sortir seule, comme accompagnée, aux trois allures, faire face à des situations. Mais je n'y arrive pas. J’ai tendance à culpabiliser “à j’aurai du plus prendre de cours”, “à j’aurai du…”. Et forcément ces phrases assassines ont les a que quand ça ne va pas (tiens comme c’est bizarre !). Je suis complètement perdue et c’est même pas facile d’expliquer mot pour mot ce que je ressens. Je sais que vous ne pouvez pas faire grand chose, mais peut-être avec votre vécu vous pourrez m’aiguiller… ou tout simplement au plaisir d’en discuter dans les commentaires… En tout cas ça m’a fait du bien de vider mon sac…
Un grand merci à vous tous (et désolée pour les fautes, j’avoue que j’ai écrit au plus “simple”, avec mon coeur. J'espère aussi que je ne me suis pas trompée de rubrique...).