Expliquer la demi-pension à un non-cavalier

cataclope et encore, au moins elle était débourrée. Pour le coup, un jeune fraîchement débourré ça peut être une super expérience en dp pour progresser aussi en temps qu'éducateur de nos loulous. Après, c'est clair que mettre en dp un 4ans sans prérequis en termes de niveau/expérience du cavalier, c'est louche et c'est un coup a avoir des ennuis ! Style se retrouver avec un cheval planté et/ou un cavalier blessé.

Ce qui me choque, c'est plus les annonces de dp pour des poulains vraiment jeunes genre 2ans. Je me demande si ceux qui proposent ce type de dp sont des gens qui se sont fait peur en manipulant leur poulain (mais auquel cas, il vaut mieux passer par un pro), ou si ce sont de doux rêveurs, ou juste des gens méga radins qui espère que leur dp fera tout le boulot d'éducation a leur place sans que ça ne leur coûte un entraîneur ?

En tout cas c'est le principal si toi et ton poilu vous êtes bien trouvés et que la formule te convient

sayo
leo4500

Vous avez toutes les deux raisons, c'est une super expérience pour un cavalier qui a quand même un minimum d'expérience, voire de l'expérience tout court ! Là, où j'avais émis une réserve c'était qu'aucun niveau n'était requis justement ou en tout cas mentionné... Même pas d'obligation d'être encadré.

Ceci dit j'ai plus rarement vu des annonces proposant sur des tout jeunes de 2 ans, mais ça ne m'étonnerait même pas qu'il y en ai... Ou tu as l'inverse aussi, des DP sur des vieux de la vieille (évidemment plus montables). Moi, à titre perso, c'est le genre de DP qui me plairait si je ne montais plus : pouvoir m'occuper d'un vieux poilu et de lui apporter un peu de plaisir par ma présence. Mais t'en as qui te font payer ce genre de DP aussi cher voire plus qu'une DP "classique". J'en ai déjà vu pas mal tourner des comme ça.

Pour moi la Dp
- elle paye comme pour une location
- elle doit avoir une certaine liberté puisqu’elle doit pouvoir « profiter » (je n’aime pas ce mot quand il s’agit d’êtres vivants) de ce pour quoi elle paye
- pas d’attente de résultat ou de valorisation, on peut se permettre d’être moins intransigeant sur le niveau.

C’est au final un partage d’équidé
Pour ce qui est des soins, on partage également les soins de base

Après chacun fait un contrat en fonction de ce qu’il souhaite et des limites qu’il décide de poser sur ce soit du côté du propriétaire comme du demi pensionnaire

Perso je n’ai pas de règle si ce n’est de respecter mes chevaux et de toujours rester en sécurité (celle de la Dp et la leur)
Je prête tout mon matériel, je fais payer une somme symbolique qui ne correspond même pas à la moitié de la pension. (Plutôt alimentation vu qu’ils sont à la maison)
Elle peut switcher d’un cheval à l’autre au gré de ses envies
Je n’ai pas d’attente de niveau juste besoin qu’elle soit autonome et qu’elle ne bousille pas le travail déjà fait
Mais je préfère largement un plus petit niveau qui ne va pas bidouiller et au pire juste faire du promene mémé qu’un niveau intermédiaire qui va vouloir prouver je ne sais quoi.
Concours, sortie plage, stage tout ok, cours vivement conseillés mais si elle veut juste venir pour passer un moment à se changer les idées aucun soucis

Du coup je n’ai pas l’impression qu’elle me rende un service que je doive financer moi

À contrario d’un professionnel ou je vais déjà avoir une attente de résultats, que ce soit pour régler une problématique, pour valoriser ou simplement progresser
Là je paye de l’expérience, un savoir faire, une formation, une expertise et par contre derrière j’ai des attentes concrète ou du moins une obligation de mise en place de moyens pour tenter t’atteindre les objectifs !

Tout comme quand je m’absente je paye quelqu’un pour les tâches d’écurie, l’auto entrepreneuse qui vient, vient uniquement pour des tâches dont elle ne va tirer aucun bénéfice autre que financer ou de plaisir (nourrir, entretenir, nettoyer)

quiebro13 Et bien, je suis à 100% d'accord avec tout ce que tu viens d'énoncer. Finalement c'est exactement ce que me disait ma mère avant que je trouve le poilu que j'ai actuellement : il y aura toujours des propriétaires qui préfèreront justement un cavalier autonome avec quand même de l'expérience mais qui fera du travail très tranquille et qui sera plutôt à la recherche de la relation avec l'animal, qu'un cavalier qui va vouloir sauter à tout va ou ce genre de chose.

J'ai la possibilité de venir quand je veux et je suis à 5 mins en vélo, 2 minutes en voiture... Moi je prends un plaisir monstre à venir m'occuper du pépère et sa proprio ça l'arrange aussi. Typiquement, la semaine dernière je suis venue tous les jours m'en occuper pendant qu'elle était en vacances. (Je n'étais obligé de rien bien évidemment).

Prendre une dp c'est aussi avoir le privilège de monter une bête dressée "maitre d'école ", je sais qu'à l'heure ou toutes les cavalières sont maintenant des maestrias ça ne fait plus sens. mais apprendre avec un cheval qui ne connais pas ce qu'il lui est demandé c'est un couple qui veut danser à cloche pied. Mon compagnon à ainsi réussi à payer sa pension en une époque ou étant "dans les chevaux ",j'étais surtout sans le sou.

Une dp aide financièrement le proprio, ou simplement niveau temps.
C'est un concept qui viens surtout d'un temps où les chevaux avaient des modes de vie bien fermés et où la sortie journaliere venait du cavalier. Ca permettait aussi de monter autre chose que des chevaux de club sans vie ou blasés.

liteulorce Merci pour tes précisions. Et effectivement, beaucoup de cavaliers passent à la DP, car c’est une autre étape (non « obligatoire », mais beaucoup passent par là ; comme le disaient les autres plus haut, c’est un bon « tremplin » avant d’être propriétaire), après le club, avec l’envie de se tisser un lien avec un cheval unique… Il y a parfois aussi une forme de « lassitude » du club après des années de pratique.


Expliquer à un non-cavalier ce qu’est un maître d’école, c’est aussi un bon défi… tant la définition varie même au sein du monde du cheval…


D’où aussi l’importance, pour le cavalier, de bien « choisir » sa DP, et pour le propriétaire, de bien « choisir » le futur cavalier.

Pour ma part, une DP du point de vue d'un proprio, c'est quelqu'un qui va s'occuper, mais surtout monter pour son plaisir le cheval de quelqu'un d'autre. Et le prix de la DP peut varier si en contre partie il y a plus ou moins de services à rendre contre ces fameuses heures de monte. Si c'est juste les soins courants au cheval, ça peut être plus élevé que si il faut par exemple, venir le nourrir les jours où on vient, ramasser les crottins, nettoyer les abreuvoirs...etc...
Et pour la partie monter, au final la DP va peut-être approfondir de son côté ses savoirs, se faire plaisir avec des balades, même bosser un cheval sur un carré de dressage ou sur des barres, mais sur un cheval qui sait déjà faire.
La partie "apprentissage" , soit c'est le boulot du proprio qui sait faire, soit c'est la partie d'un pro rémunéré qui fait.
En gros c'est plus de la location de cheval, comme d'une voiture. On prend la voiture propre et sans égratignure et souvent avec le plein, on en profite, et on la rend dans l'état où on l'a prise. Si dégradations, et bien soit on essaye de réparer, soit on voit avec le proprio et on voit ce qu'on peut faire, en prévenant le proprio du problème.

Le maître d’école est le cheval qui sait faire le geste technique. Le cavalier à ainsi la possibilité d’apprendre sur un animal qui sait rendre ce qu’on va lui demander. Il peut alors parfaire/affiner sa propre technique.



Tout cela en admettant que l’art équestre est un sport technique engageant la coopération de deux êtres vivants.

liteulorce Je suis en phase avec cette définition !

Je considère, par exemple, que ma DP actuelle est un bon maître d’école. C’est un cheval de 15 ans, ancien cheval de club, sans en être blasé. Il pratique toute discipline et a acquis suffisamment d’expérience et de techniques pour répondre si ma demande est correctement formulée, sinon je peux toujours courir.
Il peut aussi « pardonner » mes erreurs, s’il y en a.

En selle, il peut être monté par tous, cavalier débutant comme cavalier confirmé. Moi qui monte majoritairement en extérieur, il a le pied sûr. Ce qui ne l’empêche pas d’être inquiet de temps en temps quand il voit un engin qu’il ne connaît pas ou d’être surpris : ça reste un animal. Il faut donc savoir réagir en conséquence.

Il me permet de gagner encore plus en autonomie tout en étant en sécurité et en toute confiance.
Mais ce n’est pas à sens unique, car nous allons encore apprendre des choses ensemble, notamment le travail à pied, que lui comme moi ne connaissons que très peu.

tysolfege




Exactement, je me reconnais bien dans ce que tu décris !

Bonjour,

déjà en lisant celà, je suis étonnée (choquée ?) qu'une proprio laisse une maman et ses deux filles s'occuper (tu entends quoi par soins de base ? ) de ses chevaux au pré alors qu'elles n'ont pas ou peu de connaissance des chevaux.. Mais ce n'est pas le sujet, direz-vous..

Pour l'explication de la demi-pension, déjà je ne pense pas que la notion de travailler un cheval pour le faire évoluer versus monter sur un cheval pour son plaisir soient des termes appropriés pour des non initiés..

La comparaison avec la location me semble un peu plus parlante, même si pour nous, ça semble choquant car un cheval n'est pas une voiture..

Au final, tu peux expliquer que quand ses filles vont monter un cheval dans un club ou pour faire une balade pendant leurs vacances, elle paye une prestation qui comprend le moniteur / guide mais aussi l'"utilisation" du cheval. Que grâce à cet argent, le cheval gagne sa pitance.

Et que , bien évidemment, monter à cheval ne se limite pas à monter dessus, mais à faire tous les petits soins avant et après la séance : pansage, donner une ration et/ou des carottes..

Et donc, que payer une demi-pension consiste à participer à l'alimentation et aux soins du cheval que tu montes régulièrement dans la semaine ?

mariane Ah ça, à qui le dis-tu… Elles étaient en galère, ne serait-ce que pour prendre le pied du cheval (mais normal quand on ne connait pas.

Deux loulous bien gentils, mais qui avaient bien compris à qui ils avaient affaire (surtout l’un des deux)… Donc, un qui arrachait la longe pour aller brouter, l’autre qui marchait dessus… Bref, j’étais évidemment là pour les aider.


Les filles répétaient sans cesse : “Ça doit être trop bien de monter !”. Et dans leurs têtes, le pansage et les soins, c’est la partie “chiante” (ce sont les mots de l’une des deux), et monter : la meilleure partie. Je peux comprendre, mais pour nous, cavaliers, ça hérisse le poil.

Je leur ai expliqué que non, la partie soin est indissociable de la partie “monte”. En revanche, certains ont des chevaux et ne montent pas forcément pour autant. Cette partie soin est tout aussi intéressante et importante.

Quant à la mère, elle avait l’air de trouver ça “relou” qu’il faille remettre une couverture, le masque, etc. (ah bah, elle n’a pas tout vu, lol ). Selon elle, s’ils étaient dans un centre équestre, ça serait plus pratique. En l’occurrence, dans notre pré, les chevaux y sont à l’année, 24h/24. Je peux aussi comprendre que, pour un non-initié, ce soit compliqué à saisir. Je lui ai expliqué que non, ils sont très heureux au pré : leur place est ici, et pas dans un box 23h/24.

Et c’est là qu’on se rend compte de la difficulté d’expliquer des choses qui, pour nous, coulent de source.


Ta description de la DP me semble tout à fait juste.

mariane J'ai oublié de te répondre précisément, dans "soins de base" il s'agissait ici du pansage (+ retirer et remettre couverture anti-mouche de l'un des deux, les masques), huile sur sabots, les nourrir + en bonus l'un des deux avaient une plaie, rien de grave mais il s'était pas raté le poilu, sûrement en se bagarrant. Donc désinfecter.

Pour nous ce sont les soins "de base", quotidiens, mais nous ne sommes pas des non-initiés... Donc, tu vois, je ne sais pas si j'aurais laissé faire ça à des gens complètement "étrangers" au milieu, sans être là en cas de problème.

ha oui, c'est quand même pas rien : demander à quelqu'un qui n'y connait pas grand chose de faire les pieds : bonjour les risques encourus..

je ne sais pas si la proprio était absente longtemps, mais ses chevaux pouvaient se passer de pansage et de graissage des pieds pendant quelques jours..

Bref, je ne sais pas quelles sont les relations entre proprios de cette pension, mais il n'y a pas d'entraide du tout ?

Mes juments sont chacune dans un troupeau dans deux pensions différentes, j'ai réussi à tisser des liens avec d'autres proprio pour pouvoir demander quelques soins quand je suis absente..
Et bien sûr, en rendant la réciproque.

RQ: pour ma retraitée, c'est plus moi qui m'occupe du copain que l'inverse, mais peu importe

Il ne me viendrait pas à l'esprit de demander à ma voisine d'aller s'occuper de mes juments alors qu'elle s'occupe très bien de mon chat..

mariane Je suis bien en phase avec ce que tu dis.

Justement, si : c’est une petite pension familiale, il y a pas mal d’entraide entre propriétaires, DP, etc. Donc je n’ai moi-même pas vraiment compris.

Nous avons un groupe WhatsApp où nous communiquons. La propriétaire avait posté un message début août pour savoir si quelqu’un pouvait venir s’en occuper pendant une petite semaine. Elle était en déplacement pro à ce moment-là, pendant 6 jours. Je n’avais pas vu le message à temps, mais une autre propriétaire de l’écurie s’était proposée.

Et là, j’ai croisé cette dame et ses deux filles pour la première fois la semaine dernière. Elle m’a expliqué qu’elle venait s’occuper des deux loustics car, je cite : « la propriétaire, qui est une amie à nous, avait peur de ne pas trouver pendant le mois d’août ». Mais elle n’a pas demandé sur notre groupe pour savoir si quelqu’un était dispo. Bon… C’est ça que j’ai trouvé surprenant.

Et puis, la manière dont elle m’a expliqué les choses donnait l’impression qu’elle s’en occupait depuis bien plus longtemps que la semaine dernière. Comme je viens souvent le matin, ça expliquerait pourquoi je ne les avais peut-être pas croisées avant.

Donc bref. Même un simple pansage, sans encadrement, pour moi ce serait niet. Un coup de sabot est vite parti si le poilu prend peur, par exemple. Je n’aurais pas pris le risque. Et apparemment, la mère m’a raconté qu’elles les avaient sortis pour une balade en main quelques jours en arrière. L’un des deux poilus était visiblement content de sortir et s’est mis à donner des coups de cul ! Tenu en longe par une gamine mineure !!!

Je leur ai bien fait comprendre que c’était chaud-patate, quoi, comme on dit. En plus, les deux loustics ensemble, c’est un duo de choc : inséparables, mais aussi inséparables en bêtises...

Apparemment, la proprio rentre ce week-end. Donc elle a dû revenir entre-temps et passer « le relais » à son amie et ses filles, je pense.

Bon, je n’ai sûrement pas tous les éléments. Mais c’est effectivement (très) risqué.