Vous l'avez réclamé... Voici donc le roman !
Ma première rando… du 2 au 4 juillet dans le Comminges.
Ben voilà ! C’est le jour J…
Tout est prêt à charger dans le camion sauf quelques victuailles fraîches pour le repas du soir.
Il est 7h15, on vient de se réveiller, et le téléphone sonne… Le maire de notre village nous annonce que 4 chevaux et un âne sont en train de faire le petit déjeuner dans un jardin du hameau voisin… Okkkkkkkk ! Ca commence bien ! Ils ne se sont jamais échappés à part une fois quand les chasseurs ont oublié de refermer la clôture !
D’un coup de quad nous sommes sur les lieux du crime… et les loulous, reconnaissant le doux bruit du moteur familier, traversent un grand champ de blé mûr pour nous rejoindre au grand galop ! Heureux de les voir si coopérants, nous les attendons, quand soudain mon sourire se fige sur mes lèvres… Mag’ semble boiter ! Ah ! Non !
Nous ramenons tout ce petit monde à la maison et constatons que Mag’ boite bien d’un antérieur et qu’il est donc impossible pour elle de partir en rando…
Le monde s’écroule autour de moi… des mois que je pense à cette première expérience de rando et voilà que j’ai 3 montures qui ne sont pas opérationnelles : Mag’ qui boite, Noubya qui ne monte pas dans le camion et que je ne sens pas vraiment, et Ukkie bien trop jeune…
2 solutions : ou j’y vais sans cheval et je reste avec l’assistance… j’ai trop les boules ! Ou je fais monter Noubya et prends le risque de la tester ! Je laisse donc les tâches culinaires à JP et ma mère (venue pour l’occasion garder mes moufflets) et je m’attèle au travail de faire monter Noubya… 2 h après elle ne met toujours pas plus de 2 antérieurs… aurait-elle senti mon stress ? Je jette la longe par terre, je m’adosse au fond du camion et commence à pleurer en disant que ça sert à rien et que j’abandonne… quand JP passe par là et me dit : allez on tente une dernière fois. Je reprends la longe… il bouge la chambrière derrière la belle qui monte tranquillement et se place au fond du camion ! le sourire revient…
C’est décidé, on part avec Noubya ! Qui remonte d’ailleurs nickel avec Twister dans le camion au moment du départ !
Nous sommes accueillis comme des princes chez Katia, notre guide touristique, et commencent les joies de la rando : apéro, bonne bouffe, grosse rigolade…
Puis chacun trouve son coin-dodo pour la nuit… Tente au pré, hamacs tendus entre 2 arbres ou pire, couchette dans les camions (nous), bottes de pailles, lit quotidien pour les autochtones, et paddocks pour nos 4 pattes.
Samedi matin : Direction Montsérié.
Petit déj’ et on embarque à nouveau les chevaux (Noubya monte très bien) pour St Bertrand de Comminges où la rando démarre vraiment…
Magnifiques paysages, chemins de montagne agréables, car souvent en sous bois ce qui nous a empêché de trop griller sous le soleil de plomb qui nous accompagnait, mais parfois difficiles et caillouteux pour les pieds de nos montures.
Quelques points d’eau pour rafraichir nos fiers destriers, amuser les cavaliers et ravir JP qui n’en revient pas de l’excellence de son jeune Twister qui n’hésite plus à entrer dans l’eau jusqu’au ventre… Noubya a pris aussi plusieurs bain jusqu’à la sangle ! trop bien !
Des rencontres sympas : vaches à cloches, moutons, chevaux ou autres monstres qui attaquent les chevaux…
J’en prends plein les yeux… Et je me rends compte que ma jument « de remplacement » se comporte très bien en rando… Chouette ! Mag’ a bien fait de boiter !
Rando de « Bourges » diront certains mais bien agréable de voir à la mi-journée le camion-assistance nous apporter le confort d’un pique-nique organisé !
De même, le soir, chambres, tente ou hamac pour certains, paddocks herbeux pour d’autres, dans un décor paradisiaque, le gîte du Montsérié nous accueille pour un repas champêtre et une nuit réparatrice.
Dimanche matin : direction Esparros
Bonne nuit sur un bon matelas et réveil ensoleillé font disparaître les quelques douleurs des vieux mécanismes rouillés de certains. Petit déjeuner à la fraiche en scrutant le ciel : pleuvra / pleuvra pas ? et bien pleuvra pas !
Nous partons pour une étape annoncée « courte mais technique » par Katia… Je m’attends au pire… et le pire arrive vite !
Chemins escarpés, étroits, à flanc de montagne où il ne faudrait pas déraper… (Maman, j’ai peur !), avec des arbres en travers parfois (mais pourquoi Katia n’a-t-elle pas fait comme Ludo : reconnaissance à la tronçonneuse !?)… Mais chaque cavalier fait confiance à sa monture qui se débrouille très bien pour donner le meilleur d’elle-même… Qu’est-ce que je suis fière de la mienne !
Nous arrivons tôt à Esparros, ce qui nous permet de nous occuper de nos montures courageuses, nous rafraichir avant d’aller visiter le fameux gouffre d’Esparros ! Frais aussi (12.6 °) et humide (98 % d’humidité ! teuh ! teuh ! )
Je ne vous ferai pas la leçon sur les stalactites ou mites, ni sur l’aragonite mais juste je vous dirai que c’était… GRANDIOSE !
Soirée de bourges encore autour d’une table d’hôtes pleines de saveurs et de discussions animées de grands éclates de rire… Que la vie est belle !
Lundi matin : direction le château de Mauvezin.
Après un copieux petit déjeuner au sec avec pain et croissants maison, nous revêtons nos ponchos, k-ways, ensembles de pluie ou simple petite veste légère pour les plus téméraires, et nous partons à l’assaut de la dernière étape qui s’annonce humide… Le château de Mauvezin !
Je ne savais pas que les chevaux savaient faire ce genre de glissades des 4 pieds !!! Je croyais avoir tout fait et tout vu durant les 2 premiers jours… mais non ! Il me manquait encore les toboggans d’argile si luisant que même pas on imagine y poser ses Pataugasses… Katia a réussi le terriblement difficile défit de nous faire passer là… Et tout le monde (même moi !) s’en est bien sorti !
On arrive au pique-nique trempés comme des soupes, mais heureux… Surtout de voir qu’Eric notre chauffeur a trouvé un coin abrité pour manger au sec ! Ouf ! Et quel bonheur ce camion-assistance pour avoir le luxe de se changer !!!
Juste une petite pensée émue pour la fameuse pastèque de JP dont on n’a vu que la couleur puisque finalement, aussi chère fût-elle, elle était immangeable car trop mure, et a fini au fond du ruisseau pour les animaux !
On repart et on retrouve le soleil en route pour traverser encore des paysages magnifiques, cheminer sur des hauteurs avec une vue magnifique à 360 ° et arriver au château par la voie des chevaliers d’antan…
Quels sentiments contradictoires se mêlent alors en entendant les « clopaclop » des sabots de nos chevaux sur le sol au pied du château… mi-contents d’y être arrivés… mi-tristounets que cette formidable aventure partagée en groupe se termine…
Il va falloir se séparer et revenir au quotidien…
Alors on se prend à rêver déjà à une prochaine escapade équestre pour conserver encore un peu la magie des 3 jours que nous venons de partager…
Quand est-ce qu’on repart !?
LES PHOTOS :
