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Post pour les cavalier(e)s dodu(e)s !!!
Posté le 26/08/2019 à 15h04
museane
Posté le 26/08/2019 à 15h04
Voici un des comptes rendus de l'étude anglaise sur le sujet :
"Ce sont les recherches du Duchy College (Royaume-Uni), qui au printemps 2013, a publié une étude selon laquelle de nombreux cavaliers seraient trop lourds pour leurs chevaux. Cette étude montre en effet qu’un tiers des cavaliers serait en surpoids pour les capacités physiques de leur compagnon à sabots. Cela causerait à ces derniers des problèmes de santé, tels que des boiteries ou des maux dorsaux.
Selon les auteurs de l’étude le ratio poids cavaliers/ cheval idéal serait de 10% : soit par exemple un cavalier ne dépassant pas les 40kg pour un cheval de 400kg. Cependant, jusqu’à 15%, le rapport poids serait considéré comme acceptable tandis que qu’au-delà de 20% le surpoids du cavalier aurait des conséquences irréversibles sur la santé du cheval. Ainsi pour un cheval de 400 kg le poids du cavalier ne devrait pas dépasser 60 kg. De même pour un cheval de 500 kg le poids du cavalier ne devrait pas excéder 75 kg.
L’étude menée par le docteur Hayley Randle du Duchy College et publiée dans le dernier numéro du Journal of Veterinary Behaviour a porté sur cent cinquante-deux chevaux et leurs cavaliers adultes dans la région du Devon et de la Cornouaille.
Résultats : au total, seulement 5% des cavaliers avaient un poids idéal (ratio de moins de 10%), 62% avaient un poids jugé acceptable, et 33% étaient en surpoids par rapport à leur monture.
« Les gens ont tendance à penser qu’il n’y a pas de problème car les chevaux sont de si grands animaux que la question du poids du cavalier ne se poserait pas, mais en réalité l’impact sur la santé du cheval peut être assez important, rapidement. Les cavaliers semblent généralement en surpoids pour leur monture. C’est une conséquence je présume de l’augmentation généralisée du poids de la population. C’est une question de santé publique », s’est exprimé le Dr Hayley Randle.
Plusieurs autres facteurs influent sur le confort du cheval
Cette étude pourrait aussi être complétée en tenant compte de l’âge du cheval, de sa conformation, de sa musculature, du travail qui lui ait demandé, du niveau et de la façon de monter de son cavalier. Car en effet tous ces facteurs influent sur la capacité de l’équidé à supporter le poids de son pilote sans en subir des conséquences pour sa santé. Ainsi, d’après certains spécialistes la longueur du dos de l’équidé ne serait pas à négliger : plus le dos est court, plus le cheval peut porter durablement une charge importante. De la même manière, les reins du cheval seraient également une zone déterminante : plus la zone est large et musclée, plus elle est résistante.
Karen Wimbush, Docteur en philosophie et professeur à l’OSU ( ) a aussi tenue a rappeler :
« Un cheval qui porte plus de poids, travaille plus. C’est de la physique simple. Cependant, un cavalier calme et en équilibre cause, sans aucun doute, moins de stress et de douleur au cheval qu’un cavalier déséquilibré et agité. Même si le poids du cavalier est un facteur à prendre en compte, comme l’indique l’étude. »
Keith Chandler, le président de la British Equine Veterinary Association, a par ailleurs ajouté que de nombreux problèmes de santé comme les boiteries et les douleurs dorsales étaient liées au fait que « les mauvais cavaliers montés sur les mauvais chevaux ». De son point de vue, les cavaliers aux forts gabarits doivent prendre conscience qu’ils doivent monter des chevaux plus puissants.
Des commentaires d'autres pros à cette étude :
« C’est intéressant mais il manque des éléments pour mieux appréhender le sujet. On ne tient pas compte de la race du cheval, de son âge, de sa musculature, ni du niveau du cavalier, qui sont des éléments déterminants pour tirer de réelles conclusions. Par exemple, quand on porte un enfant de 5 ans dans les bras et qu’il est calme, cela ne nous pose pas de problèmes. En revanche, s’il est agité, c’est une autre affaire, nous avons l’impression qu’il est plus lourd à porter. C’est pareil en biomécanique équestre. Si un cavalier n’est pas en équilibre et pas stable sur le dos du cheval, il est plus lourd pour le cheval, » précise Pascale Phillpot, coach en biomécanique du cavalier, praticienne en shiatsu équin.
« Ne parler que du surpoids est un peu réducteur. Regardez en courses de galop, le poids porté par le cheval est défini en fonction de ses résultats antérieurs. Il a une influence sur la performance car on essaye de mettre tout le monde à égalité de chances en introduisant des handicaps, du poids en plus. Un pur sang va peser entre 420 et 530 kg et va porter 70 kg, soit environ 1/7 de son poids. D’une manière plus générale, il y a des chevaux porteurs et des chevaux pas porteurs. Des dos courts et forts seront plus porteurs que des dos longs et légers. Un barbe ou un quarter horse va porter plus qu’un pur sang. Il y a aussi des chevaux qui s’affaissent quand on monte dessus et d’autres sont bien stables. » complète Sébastien Caure, vétérinaire équin dans le Calvados, spécialiste de la locomotion.
Aujourd’hui, les vétérinaires sont d’accord sur le fait qu’un cavalier trop lourd pour son cheval, mais également comme un cavalier en constant déséquilibre ou trop asymétrique, peut lui provoquer des problèmes lombaires, mais également des boiteries, voire des lésions au niveau des pieds. « Lors des réceptions, le cheval va avoir une tonne sur un pied. Alors une tonne plus 80 ou une tonne plus 90 kg, cela fait peu de différence. Par contre, une tonne avec un sac de patate, ou bien une tonne avec un sportif qui accompagne le mouvement du cheval et qui a son centre de gravité au bon endroit, cela change beaucoup, » illustre Sébastien Caure.
Il y a également le facteur de la selle qui joue un rôle important dans l’équilibre parfait cheval-cavalier. Une selle trop étroite aux épaules ou longue, qui appuie sur les épaules ou sur les lombaires, peut provoquer de graves lésions. De même une selle trop étroite peut faire basculer le cavalier sur le pommeau ou sur le troussequin. Ceci ajouté aux quelques kilos en trop du cavalier entraine de fortes pressions sur les vertèbres du cheval, qui ne l’oublions pas, ne sont pas adapter a porter du poids !
Ne faut tout de même pas faire de généralité car chaque cas et différents et chaque cavalier a ses défauts et qualités. Et le niveau est également à prendre en compte, en effet un débutant sera forcement moins souple et léger à cheval qu’un professionnel ou amateur.
La première des choses à faire est donc avant tout de choisir un cheval en fonction de sa taille, mais aussi et surtout de son poids, préférer les chevaux plus porteurs lorsque l’on est en surcharge pondérale, être encore plus attentif au choix de sa selle, pour son confort de cavalier, tout comme pour l’intégrité physique de son cheval, de son dos et de ses membres.
" Plus on est léger, mieux c’est. Le surpoids limite l’agilité, la forme du cavalier. Un cavalier à son poids de forme sera un meilleur athlète et aura un geste sportif de meilleure qualité. Son équitation sera donc plus efficace et plus économique pour le cheval, qui s’en portera d’autant mieux. C’est d’ailleurs plus la forme qu’il faut rechercher. Un cavalier en bonne forme montera mieux et fera moins de mal à son cheval qu’un top model raide comme un bout de bois. Mais il faut surtout bien échauffer le cheval et avoir une équitation légère, " prévient le vétérinaire.