sayo
pas trop d'accord...
Citation :
Le cheval en est dépourvu pour la simple raison qu'il ne doit pas réfléchir pour manger. Il se penche et il a à manger. La réflexion est très minime. En gros un cheval n'est pas intelligent au sens où on l'entend, il a des capacités cognitives, ce qui est assez différent.
Mais il doit réfléchir à ses stratégies de fuites et à la cohérence de son groupe d’appartenance, ce qui demande énormément de réflexions et vite en plus. Ce n’est pas parce qu’on est un herbivore qu’on est c*n/ dépourvus d’intelligence. Les éléphants ne sont pas des prédateurs, ils sont pourtant régulièrement cités parmi les plus intelligents mammifères terrestres.
L’absence ou la presque absence de néocortex ne préjuge pas de l’intelligence des êtres. Mais plutôt de stratégies comportementales/intellectuelles/cognitives différentes. A l’heure actuelle, la science explore et découvre les riches possibilités d’intelligences animales et végétales, d'’intelligence émotionnelle aussi.
La relativité de l’intelligence ne doit pas se réduire à une triste comparaison entre les possibilités intellectuelles de l’animal humain et celles des animaux non-humains. L’humain ayant tendance a se considérer comme une référence universelle. Dans les livres traitant de l’intelligence animale d’un point de vue scientifique (éthologie, neuro-sciences, sciences cognitives, etc..) on trouve d'ailleurs de nombreuses mises en garde à ce sujet.
Citation :
n'ont pas la partie du cerveau (cortex frontal) qui permet de la réflexion et l'anticipation.
Si les chevaux n’avaient pas de capacité d’anticipation ou de réflexion, l’espèce aurait disparue depuis des lustres. D’ailleurs je me demande même quelles espèces auraient bien pu survivre sur la planète sans ça. C’est le minimum vital quand même. Le néocortex est réputé (à ce que j’ai pu en lire et en comprendre jusqu’à maintenant, et en l’état actuel des connaissances scientifiques) être le siège de la conceptualisation. Ce qui revient à imaginer des choses qui n’existent pas, se projeter mentalement dans les lieux où l’on n’est pas, accéder à la notion de cause à effets (différente de la notion d’associativité par exemple),…
Citation :
Dire donc qu'elle n'a pas profité de sa vie de cheval implique qu'elle pense au futur (qu'elle veut profiter quelque temps pour elle), ce qu'il est impossible sans cortex cérébral.
Là, d’accord, c’est exactement l’illustration des notions de projections imaginaires et de causes à effets… peu/pas accessible aux animaux dépourvus de néocortex. Il me semble aussi utile de rappeler que les mammifères dits supérieurs autres que l'humain ont pour certains des néocortex mais bien moins développés que nous. L'intelligence ne siège pas uniquement dans cette partie du cerveau, c'est un tout et on est loin d'en connaitre le potentiel. J'ai lu il y a quelques temps un article sur le cerveau reptilien qui ne serait peut-être pas aussi limité aux seuls réflexes instinctifs de survie qu'on le pensait jusqu'à présent.
Citation :
Un cheval a beaucoup plus de réflexion sur le passé et le présent, le futur est une notion qu'il ne connait pas.
je nuancerai cette affirmation : il accède au futur parce qu’il a justement une excellente mémoire associative pour lui permettre d’anticiper les choses. Mais c’est un futur proche, avec des séquences connues et reconnues. Sa projection se base sur ses expériences passées et en cours et non sur son imagination.
Le cheval anticipe les demandes de son cavalier en reconnaissant des séquences de travail, des lieux, des objets associés, il anticipe le déroulement de son emploi du temps quotidien, comment savoir jusqu'où peut aller cette capacité à se projeter ? Peut-être est-il capable de mémoriser des séquences familières se déroulant sur plusieurs jours ?
Il relève les écarts entre l’habituel et l’inhabituel et cela va affecter son comportement en fonction de l’état émotionnel auquel cet écart le ramène, ou des souvenirs que cela ravive peut-être. Danièle Gossin a démontré qu’il est capable de déductions fines en s’appuyant sur cette constatation notamment dans noter propre langage oral à son intention. je trouve cela impressionnant et ouvrant tant de possibilités.
Toutes ces compétences remarquables qui nous mettent à l’amende car nous en sommes dépourvus à ce niveau et qui nous font souvent passer à côté du sens de son comportement car notre néocortex hautement imaginatif et notre anthropomorphisme/égocentrisme se retournent contre nous. Chaque espèce a ses spécialités en terme d'intelligence, à mon sens.