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Reflexions les plus "pourries" du monde du cheval
Posté le 09/10/2019 à 11h21
hutomie
Posté le 09/10/2019 à 11h21
Salutations à tous !
J'ai lu TOUTES LES PAGES. Cela m'a pris trois ans, dix jours, cinq heures, vingt-six minutes et trente-sept secondes très exactement. C'est long.
Je vais apporter ma petite pierre à l'édifice avec quelques anecdotes ma foi pas piquées des hannetons. J'arrête là les expressions vieilles comme le monde, promis (ou pas).
Une de l'hiver dernier, par une propriétaire à l'écurie qui fait de la compet', une grande savante qui a fait Saumur, l'ENA et HEC en six mois. Vous comprenez donc que le soucis n'est pas la compet' (j'ai rien contre ça, au contraire) mais bien son comportement plus que méprisant à l'égard des petites gens tels que moi.
BREF. Pour vous replacer dans le contexte, je suis dans une écurie dans laquelle les chevaux sont dehors six mois de l'année, et les six autres mois le propriétaire a le choix de laisser dehors ou de rentrer au box, période pendant laquelle nos chers pensionnaires sont tout de même sortis tous les jours, une heure ou deux.
J'arrive à l'écurie un soir, c'est le foutoir, tout le monde cours partout, il s'est passé quelque chose. Quoi ? Le cheval de la propriétaire dont je parlais précédemment et dont le nom m'est inconnu (j'ai cette fâcheuse tendance à oublier le nom des gens), que l'on va surnommer H (le cheval hein) a sauté la porte de son box et s'est barré retrouver les copains qui sont à l'année en pâture. H a laissé derrière lui une porte démontée, un box retourné, des crottins étalés partout sur son chemin comme le petit poucet disséminant des cailloux particulièrement odorants derrière lui, des fils électriques arrachés, bref, le bordel. Les gens présents parviennent à rattraper l'individu, le ramènent au box (en grommelant, surtout pour la gérante de l'écurie qui n'a pas apprécié la blague) et préviennent notre héroïne du jour que son cheval est un, je cite "sale bourrin qui a encore fait des c*nneries". Ça ne va pas plus loin.
Le jour suivant, donc, je croise Mme lapropriétairedontjeneconnaispaslenom qui me salue. Je lui rend et lui demande rapidement comment elle va. Elle me raconte les péripéties que je viens de (brillamment, je sais) vous raconter. Je lui demande alors, naïve que je suis, pourquoi elle ne met pas son cheval en paddock. Pas en pré, donc, mais en paddock, avec un box ouvert sur un petit jardin privatif, voisins charmants, tout ça tout ça.
Elle me répond, je cite :
- Mais mon cheval fait de la compet', je ne peux pas le mettre en paddock, il va se salir, ses fourchettes seront pourries, il va perdre de l'état, c'est pas un cheval de loisir comme le tiens, tu vois ?
Je répond donc que mon cheval n'est pas en paddock, mais en pré, qu'en paddock il y a moins de risques de se blesser, que les sols sont stabilisés, que le cheval a un box de dispo et qu'on peut même lui fournir un cheval DE LOISIR de compagnie pour son chérubin équin.
- Non, il est mieux en box, au moins il a plus d’énergie, il est propre. En paddock il va trop se dépenser, comme l'été, je vais galérer à l'avoir énergique.
Je ne relève pas, ça sert à rien. Alors je propose de le mettre dans un autre box, afin d'éviter potentiellement que le-dit cheval ne s'échappe à nouveau (son box actuel est ouvert sur la cour, la porte est assez basse, il y a largement la place pour un cheval de sauter et il y a d'autres box plus sécuritaires, disons, avec des portes plus solides et plus hautes).
- Il a déjà été mis là, il a détruit cinq box.
Fière comme une crotte de me dire ça en plus. Tu vois pas un soucis de comportement là, quand même ? Solution ? Accrocher des bouteilles remplies de je ne sais quoi au box de son cheval pour le distraire. Et placer des couches de protection sur les murs du box (je sais pas si c'est pour V ou pour le box). Et l'engueuler quand il se barre. Et fermer le haut de la porte (donc non solidaire du bas qui lui, reste fermé, c'est quand même plus pratique, BREF) afin d'enfermer complètement le cheval dans le noir, sans vue sur les copains.
Même cavalière qui hurle sur son cheval à la monte, l'arrête au centre et le puni à coups de cravache sur les fesses pas une fois, pas deux fois, pas trois fois, ... une DIZAINE de fois, parce que Mr cheval n'a pas voulu faire un exercice sur le plat.
Même cavalière qui donne des conseils quand elle partage le manège avec d'autre cavaliers (moins expérimentés qu'elle, bien sûr, car elle fait de la compet', voyez-vous) à dose de "soit plus ferme dans ta bouche, quitte à donner des taquets, faut qu'il te respecte" "cravache le, il t'écoute pas" "lève tes mains (pour une cavalière dont le cheval ne supporte pas les mains hautes), là t'as pas d'action" "si je le montais, il le ferai l'exercice, faut que tu lui rentre dedans avec ta jambe intérieure" "pour l'incurvation, mets ton poids du corps à l'intérieur" et je vous en épargne d'autres toutes aussi éducatives et adéquates.
Même cavalière qui m'a demandé une fois si elle pouvait monter mon cheval. Alors, au risque d'en choquer certain-e-s, il ne me viendrait franchement pas à l'idée de demander de monter régulièrement le cheval de quelqu'un. Enfin, pour moi, c'est plus une proposition qui doit venir du propriétaire de l'équidé en question, genre "ça te dirais de tester mon cheval" mais pas genre "ooooh j'ai toujours voulu monter un espagnol, le tien est beau, tu me laisse le monter ? en plus je pourrais le monter régulièrement je lui apprendrais des trucs, comme je fais de la compet' j'en connais pas mal. Je pourrais même l'emmener en compet' d'ailleurs". Alors :
1. Si tu veux un espagnol, tu te l'achètes, merci.
2. J'ai acheté un cheval jeune pour lui apprendre des trucs moi-même, pas pour le donner à la première venue.
3. Vu comme tu traites ton cheval, il est hors de question que tu poses tes fesses sur le mien.
La propriétairedontjeneconnaispaslenom a fini par s'en aller (enfin, on lui a demandé de s'en aller). Je ne sais donc pas comment a évolué H.
Une mignonne, d'un moldu. Je commence un nouveau boulot et, pour gagner du temps le soir, je me change avant de partir. Je croise un collègue qui me regarde de haut en bas (pantalon d'équitation, chaussettes hautes, pull trop grand) et qui me demande si j'ai une voiture. Je ne comprend pas, je répond oui en souriant et il me dit : "alors, pourquoi t'es habillée comme une cycliste ?". AH. Je lui ai donc expliqué que je n'étais pas habillée comme une cycliste mais comme une cavalière. Il me répond "on dirais des vêtements de cycliste, quand même. Pourquoi t'es habillée comme ça ?". Je lui ai donc expliqué l'intérêt de ces vêtements, mais pas certaine qu'il ait bien compris.
Une drôle, d'une propriétaire, à l'écurie. Je monte mon bestiau, deux cavalières partagent la piste avec moi. Je me met au galop pendant qu'elles sont au centre et discutent. L'une dit à l'autre "il est beau ce cheval, j'adore !". L'autre répond à l'une "mouais, j'aime pas ce style, je le trouve -je cite- rachitique." Rachitique ? Mon cheval espagnol rond comme une barrique, qui grossit en léchant les cailloux ?
Je termine pas une -beaucoup moins drôle-, qui n'est pas une réflexion, mais un comportement. Je vais rendre visite à une amie dans son écurie. Nous préparons son cheval, elle le monte en manège. Avec elle, qui monte en même temps, une propriétaire. Son cheval ? Un immense SF maigre à faire peur (là, le mot rachitique eut déjà plus de sens). Mais réellement maigre. Côtes plus qu'apparentes, hanches ressorties comme deux tour de guet, colonne vertébrale semblable à la muraille de Chine depuis la lune. Vraiment maigre. Sans rire, je n'avais jamais vu un cheval aussi maigre. De plus, alors quelle passe devant moi, je remarque que les hanches de cette pauvre bête ne sont pas à la même hauteur.
Alors déjà, la pauvre bête n'a pas beaucoup d'énergie (tu m'étonnes !). La cavalière-propriétaire lui rentre dans le lard (qu'il n'a pas) à coups de talons, de cravache et j'en passe et des meilleurs car, je cite : "il n'avance pas".
Bon, je ne juge pas. Enfin j'essaie. Enfin si, je juge. Je regarde mon amie et après le départ de la-dite cavalière-propriétaire, je lui demande son âge. Au cheval. 11 ans. 11 ANS. Crotte alors ! Elle m'explique donc que le cheval a eu beaucoup de soucis de santé récemment, qu'il s'est blessé en box et s'est déboîté les hanches et qu'il n'est pas nourri par la propriétaire. Il a du foin deux fois par jour mais les granulés ne sont pas donnés par l'écurie, les propriétaires doivent complémenter eux-même. Elle n'en voit pas l'intérêt.
Déjà, je ne trouve pas normal de monter un cheval aussi peu en état. Pour moi, elle aurait dû attendre qu'il reprenne du poids et surtout, régler au possible ce soucis de hanche.
Bon, je me reconcentre sur mon amie. Elle termine sa séance, nous ramenons son cheval au box. Pendant qu'elle le nourris, le soigne, le desselle, le papouille (pas forcément dans cet ordre là), le cheval dont je parlais précédemment passe devant nous. Avec une autre personne qui le tient en longe. Et l'amène vers l'air de pansage. L'y attache. Va chercher une selle. Le selle.
Je rappelle que le cheval est maigre à faire peur, a la hanche déplacée, vient d'être monté par la propriétaire. Je questionne mon amie. "c'est sa DP (le cheval a une DP ? Pardon ????). Elle va avoir un cours de SAUT D'OBSTACLE avec lui là, je crois.". Je fais remarquer qu'il n'est pas en état et que sa propriétaire vient de le monter. "elles font souvent ça, il est très régulièrement monté deux fois par jour. Il n'a pas beaucoup de jour de repos, genre la proprio c'est le lundi, le mardi, le jeudi, le vendredi et le dimanche et la DP c'est le mardi, le mercredi, le jeudi, le vendredi et le samedi". AH. C'est donc de la maltraitance pure et dure.
J'ai prévenu une association dans le coin mais personne n'est venu, selon mon amie. Le cheval est toujours monté tous les jours de la semaine et son état ne s'est pas amélioré.