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A tous ceux qui ont douté après une chute...
Posté le 24/09/2011 à 21h17
A mon tour de témoigner !
A cheval, je n'ai jamais eu de chutes graves ( je touche du bois ). J'ai le souvenir d'une chute impressionnante, par contre. C'était un de mes premiers concours avec ma jument, en club à l'époque. C'était dans un manège et il y avait un oxer qui me paraissait gigantesque dans la diagonale. Forcément, ça n'a pas manqué, l'abord vient mal, la jument saute très fort très haut avec un gros passage de garrot (brave bête). Du coup j'ai décollé de la selle et manque de chance je ne suis pas retombée sur la selle mais par terre. OOOOOOOOOOOoh ! ont fait les gens. Moi j'ai fait Aïe, et mon ego aussi.
Sauf que j'étais aussi engagée dans l'épreuve d'après, et qu'il y avait exactement le même oxer. Crise de larme, crise de panique... Finalement, j'y suis retournée, et je termine 3ème, en passant plus facilement l'oxer !
Mais bon, ce n'était pas facile, j'étais terrorisée, mais je suis remontée et j'ai affronté ma peur presque immédiatement, donc c'était peut être plus facile.
L'autre témoignage que je vais apporter ne concerne pas l'équitation, mais une chute de moto.
Mon père a une moto de cross de course, et depuis que je suis toute petite il m'emmène en faire avec lui dans les bois ( je monte devant lui mais c'est lui qui conduit ).
Je ne mettais jamais de casque.
Et un jour, dans un rang de pommier, on n'a pas vu une ornière à cause de l'herbe. On est tombé donc. Avec la vitesse, la moto a glissé sur le côté sur plusieurs mettre. J'ai frotté par terre, et je me suis pris des cailloux dessus.
Sur le coup j'ai eu très peur pour mes dents. Je saignais du nez et je crachais du sang, et j'avais des morceaux de terre dans la bouche, et mal à la mâchoire forcément. Là j'ai piqué une crise de panique, j'avais peur d'avoir la mâchoire cassée où que mes dents soient tombées ou se soient cassées.
Mon père m'a remis illico sur la moto pour rentrer à la maison. Avec le vent de face, j'avais plein de sang dans le visage, dans la bouche, le nez, sur les mains.
Je passerai sur la tête de ma mère quand je suis rentrée. Elle m'a tout de suite lavée la figure au lavabo, j'ai craché du sang, de la terre, mais ouf ! pas de dent ! J'insistai, je voulais me voir, parce que j'avais mal, une douleur diffuse, brûlante au niveau du visage, mais concrètement je ne savais pas à quoi ma douleur correspondait.
Ben en me voyant je me suis fait peur ! La tête enflée, plus de peau sur la moitié du visage, des griffures sur le reste, bouffie, les lèvres gonflées... Le dessous d'un bras à vif et les jambes pleines de bleus...
Le lendemain le médecin est venu. Il a tout re-désinfecter ( oui parce qu'une infection sur le visage, c'est très moyen... ), tout regarder.
Eh ben rien.
Bien sur, des griffures, plus de peau sur le visage ( et quand je dis plus de peau, c'est vraiment à vif ), des griffures sur les paupières... Mais rien de grave.
Alors il m'a donné des crèmes pour les grands brûlés ( le frottement sur le sol avait fait comme des brûlures ) et ouais, j'ai bien souffert le temps que ça cicatrise. Parce que quand ça fait des croûtes sur la moitié du visage, que c'est trop court et donc que ça craque au moindre mouvement de mâchoires, que le bras est à vif et que le moindre contact avec du tissu fait hurler...
Mais le pire ça a été le contre coup.
Déjà, j'avais peur en me voyant.
Et forcément, les premiers jours je ne suis pas allée au lycée.
Donc quand je restais toute seule à la maison, j'avais parfois des crises d'angoisse, je me mettais à pleurer, je ne tenais plus debout. Je revoyais ces griffures sur les paupières et je me disais que, putain, l'oeil aurait pu y passer, que j'aurais pu être défigurée à vie...
Mais j'aime la moto.
Au début j'avais peur, je n'ai pas redemander à en faire. Dès que je voyais une moto, j'avais le goût et l'odeur du sang... Et puis, à Fontainebleau pour les championnats cet été, j'étais avec des amis qui avaient des scooter, donc je montais derrière avec eux, sans appréhension, très naturellement.
Et puis, fin août, je rentrais à pied du centre équestre quand j'ai croisé mon entraineur à moto. Il m'a proposé de me ramener comme j'avais ma bombe. Au début j'ai eu un peu peur quand il accélérait... Et puis voila, j'étais contente d'être remontée ( et de ne pas être rentrée à pied ! )
Enfin bref, tout ce roman pour te dire que oui tu as eu très peur, mais l'équitation c'est quelque chose que tu aimes. Comparaison débile, on s'est tous déjà brûlé la langue en mangeant quelque chose de trop chaud... Et pourtant, on ne mange pas plus que des trucs qui sortent du frigo !
Si tu as envie et que tu te sens prête, remonte. Tout doucement, que du pas, avec quelqu'un à côté à pied. Juste pour retrouver des sensations. Fais le progressivement, va doucement. ça va revenir tout seul. Essaye de bien respirer, de profiter du moment. ça peut mettre du temps, c'est vrai, mais ça reviendra, il faut y croire !