3) Les limites de cette gestion génétique du troupeau ?
- difficile d'évaluer l'héritabilité de certains caractères, comme la facilité d'utilisation par exemple. Même la capacité de sauter, pourtant appuyée sur des critères physiques, n'est pas toujours transmise et certaines juments championnes se révèlent pietres reproductrices
-la loterie de la méiose et de la fécondation : chaque gamète ne contient que la moitié de l'info génétique du reproducteur et cela peut ruiner les efforts de sélection de l'éleveur :
Attention ,je caricature exprès avec les allèles Saute Bien et saute pas. Saute Bien est dominant sur sp.
EX1 :La jument ne saute pas bien, elle est sûrement porteuse de sp/sp. Je choisis un étalon qui saute bien, il est soit SB/SB soit SB/sp. Dans le premier cas, le poulain sera forcément SB/sp donc amélioration recherchée obtenue mais dans le deuxième cas, 50% de chance d'avoir un poulain héritant du sp du père donc sp/sp, raté
EX2 : La jument saute bien, je la croise avec un étalon qui saute bien. S'ils sont tous les deux SB/sp, 25% de chance d'avoir un poulain sp/sp
-le coût financier : le bilan génétique est établi après analyses, payantes bien sûr et ne se justifie que si l'investissement est compensé par une nette amélioration des animaux donc du rendement donc de la rémunération de l'éleveur. Peut-être valable pour les animaux de rente, moins pour les chevaux. Encore que le testage des reproducteurs pour la robe (chevaux de couleur) tend à se généraliser, comme outil de sélection ou argument de vente de saillies.
- la fameuse influence du milieu : certains chevaux n'ayant pas eu la carrière sportive qu'ils méritaient, n'ont pas un ISO intéressant. Faut-il pour autant les écarter de la reproduction ? Le Blup tente de pallier ce problème en tenant compte des résultats du cheval mais aussi de ses ascendants et descendants et collatéraux. Un grand éleveur a coutume de dire : "la mère c'est 75% du poulain". C'est faux selon Mendel mais oui l'éducation de la mère et son environnement influenceront le poulain et son potentiel. Je dirais plutôt l'éducation de la mère, l'éleveur et le cavalier c'est 90% du cheval"
En conclusion, pourquoi ne pas s'affranchir des lois de la génétique mendélienne et faire un troupeau en clonant les individus présentant les meilleures caractères ? Parce que l'environnement, toujours et encore !! On pourra toujours essayer de mettre l'élevage en chiffres (ce sont des outils à prendre comme tels), rien ne remplacera jamais l'oeil avisé de l'éleveur averti !