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Ecuries du mont verdun : quelques explications.
Posté le 20/12/2011 à 16h00
mylni
Posté le 20/12/2011 à 16h00
Avant de donner des réponses particulières, il me semble intéressant de livrer ici une grille d'analyse des facteurs entrant en compte dans ce qui deviendra un succès ou un échec avec un cheval.
Le 1er élément, bien sûr, c'est le cheval : il peut être plus ou moins (trop ?) sensible, il peut réagir plus ou moins fort lorsqu'il a peur, il peut avoir peur souvent ou rarement, il peut tester plus ou moins fort, plus ou moins souvent, il peut être plutôt dominant ou dominé, réagir plus ou moins fortement à ces sentiments de dominance... il peut être "speed", ou plutôt "cool"... Notre rôle est de tenter d'avoir le diagnostique le plus juste sur l'évaluation de toutes ses caractéristiques, et de décider si nous devrons poursuivre le travail, ou si nous devons le rendre. L'évolution de toutes ces caractéristiques selon qu'elle va dans le bon sens ou pas nous donne une bonne indication. Toutefois, nous devons reconnaitre que notre avis est biaisé par le fait que toutes ces observations se font dans un contexte qui est le nôtre. En particulier, nos chevaux vivent en troupeau (pas en box), les troupeaux étant pensés en fonction des dominances et des compatibilités hongres / juments.
Le 2ème élément, c'est le cavalier : il doit avoir un niveau technique suffisant pour ne pas donner d'ordres contradictoires au cheval; j'ajouterai qu'idéalement, il doit être capable de "plier" avec une rêne le cheval en cas d'urgence. Il doit avoir la volonté et le caractère de surmonter des difficultés qui probablement surgiront. Et surtout, il doit être capable de réflexion vis-à-vis du cheval. Juger tout cela chez quelqu'un, nous est difficile d'autant qu'une personne qui vient, n'est pas dans son contexte, ne connaît pas le cheval qu'elle essaie, et n'est pas forcément "elle-même". A travers notre site et ses différentes rubriques, nous tentons de sensibiliser les gens qui viennent nous voir à cette nécessité de réflexion.
Le 3ème élément, extrêmement important, à mon avis sous évalué, c'est "le contexte / l'environnement" au sens large. Le cheval est-il au box ? au pré ? monté avec des chevaux avec qui il s'entend ? ou qui le dominent ? Les balades se font-elles dans des grandes plaines venteuses ? ou des chemins forestiers qui encadrent ? les gens de la pension (si pension il y a) sont-ils du style à aider s'il y a une difficulté, ou du style à s'exclamer "il est trop jeune, trop vieux, pas assez ceci, trop cela..." ? les personnes contactées sur les forums sont-elles appliquées à comprendre l'enchevêtrement des circonstances ou ont-elles des jugements hâtifs ? Nous pouvons, pour notre part, tester des conditions différentes, mais pas toutes les possibilités qui existent.
J'en viens plus particulièrement à l'analyse du témoignage de Fleurdebo.
Pour se faire une opinion, il faut d'abord être précis sur les faits. Le cheval QUIZZ n'a pas été acheté "prix de la boucherie", je l'ai acheté à quelqu'un que je peux qualifier d'ami qui voulait le valoriser en CSO, et l'a jugé insuffisamment doué. Cet ami en qui j'ai toute confiance, qui l'avait débourré et travaillé (suffisamment pour savoir qu'il n'était pas "bon sur un tour") lui reprochait son manque de pêche. Le cheval vivait en box et paddock sans montrer de comportement particulier. Je lui ai expliqué que ce n'est pas parce qu'un cheval n'est pas assez bon en CSO, qu'il peut faire un cheval de loisir et me réservais la possibilité de lui rendre. Ce cheval, chez nous, a vécu au pré, parmi des hongres. Sous la selle, il s'est révélé facile; en liberté, le jour de son arrivée, il a eu une attitude intimidante; cela ne s'est pas reproduit. En main, il se montrait parfois un peu "mordouilleur" sans plus. Nous l'avons manipulé et monté tous les jours. Il était toujours pareil, tel que décrit par l'ami qui me l'avait vendu : manquant un peu de pêche, mais rassurant sous la selle. toujours vaguement "mordouilleur" en main (jamais pire que cela). Lorsque Fleurdebo, tu nous as contacté, nous t'avons dit la vérité, ce que nous avions constaté; et ce que tu as constaté toi-même en venant. Peu après qu'il t'aie été livré, tu m'as donné des nouvelles rassurantes. J'ai appelé l'ami qui me le vendait pour lui dire que QUIZZ s'était bien adapté chez moi, et aussi chez ma cliente. Je précise qu'entre le travail en CSO de mon ami, et le nôtre, le cheval avait quelques mois de travail.
Petite parenthèse, sur la jument que je t'ai reprise. Tu l'avais qualifiée de "trop speed" pour toi mais pas vicieuse, ni peureuse. Je considérai que je pouvais (à raison) te faire confiance, et en la voyant chez toi, j'étais d'accord avec toi. Chez moi, elle était telle que chez toi, telle que tu la décrivais. Je l'ai gardé plus d'une semaine (contrairement à ce que tu as dit), mais pas 2 mois non plus. Lorsque j'ai eu un cavalier à qui elle correspondait (qui cherchait un cheval avec un peu de pêche), je l'ai vendu en toute confiance, sans souci.
Revenons à QUIZZ : l'analyse à laquelle, je pensais, tu avais adhéré était la suivante. Le fait qu'il ait été amené à côtoyer, chez toi, une femelle a réveillé ses "instincts" et l'a amené à avoir un comportement de dominant même avec les humains. Ce qui, je le comprends, a pu te faire peur. C'est là que tu m'as appris qu'il existe des hormones dont j'ai oublié le nom, (tu as ainsi contribué à élargir mes connaissances équines) qui sont normalement à zéro chez les hongres et qui étaient élevées chez lui. Tu m'as appelé 3 mois après la livraison pour me faire part de ce souci. Tu comprendras que j'étais surpris. On est en fait, exactement, dans ma grille d'analyse exposée au début. Des circonstances différentes des nôtres ont mis en lumière un défaut latent sur le cheval. C'est regrettable. On peut m'en faire le reproche comme on reproche à un médecin de n'avoir pas posé un juste diagnostique, ou à un économiste de ne pas avoir prévu les chiffres de la croissance.
Lorsque nous avons convenu de faire un échange, j'étais obsédé par la nécessité de te mettre le cheval qui correspondait à tes attentes, mais qui, en même temps, aurait une certaine valeur au niveau des papiers. Nous avons eu la chance de tomber sur cette jument (propre, Plein papier selle Français) qui montrait qu'elle n'était pas peureuse (cela, on s'en rend compte tout de suite) et qu'elle était de bonne volonté. Excellente en extérieur. Elle avait 9 ans, ne venait pas d'être débourrée. Se montrait facile en carrière. Nous t'avons dit exactement ce qui était, en particulier que nous venions de la rentrer.
Les contingences d'optimisation de transport conjuguées au fait que tu voulais que QUIZZ parte de chez toi assez vite ont fait que tu es venue rapidement, et à postériori on peut dire que nous ne l'avons pas gardé assez longtemps; mais je pense que le fait que chez nous (et l'endroit où elle était avant), elle était au pré; et que chez toi, elle est plus souvent en box a dû jouer aussi.
Notre histoire commune équestre a été compliquée, elle prouve que la juste association cheval/cavalier/circonstances n'est pas toujours facile à réaliser. D'accord pour admettre que nous devons aller toujours plus loin, plus juste dans nos analyses et notre travail. Mais il faut admettre notre bonne foi et notre bonne volonté.
Bonitos,
Ton témoignage montre que la narration des faits réels peut être biaisée au point d'en être calomnieuse.
Ta simplification ("le cheval immontable") est injuste et soulève ce que j'appelle le problème de "l'autorité supérieure" . Quelqu'un (dresseur, "éthologue") a décrété qu'il était dangereux... et tu décides que c'est la vérité. Et tu l'exprimes ainsi, me faisant passer pour un irresponsable. Ce cheval était compliqué en carrière (je pense que c'est parce qu'il avait dû faire beaucoup de dressage et qu'il n'en pouvait plus). Mais il s'est montré très sympa en extérieur (à part la 1ère tentative d'embarquer).
Ton témoignage soulève également le problème de l'âge : beaucoup veulent un cheval de 7/8 ans en se disant qu'il sera plus sûr... je pourrai développer plus tard, mais je constate que nous sommes généralement mieux avec des jeunes sur lesquels, il n'y a pas de passé.
Enfin, je pense que la personne qui a essayé ce cheval, accompagné d'un ami conseilleur, qui a été embarquée, qui l'a vu chauffer, qui n'a subi aucune pression de notre part, peut assumer sa décision de l'acheter.