Ecuries du mont verdun : quelques explications.

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Mylni

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Ecuries du mont verdun : quelques explications.
Posté le 19/12/2011 à 18h01

Ayant pu constaté qu'il y avait eu des "posts" à notre sujet, j'ai pensé qu'il pourrait être utile d'apporter quelques précisions et éclaircissements sur la façon dont nous exerçons notre activité.

Nous sommes une petite structure de valorisation et de vente de chevaux. Voici l'évolution de notre manière de travailler.

A nos débuts, nous considérions que tout cheval qui rentrait chez nous, quelque soit le temps qu'il faudrait, à force de persévérance dans le travail que nous lui apportions, finirait par devenir un bon cheval de loisir. A partir du moment où nous réussissions à sortir en extérieur avec lui sans danger, à partir du moment où des problèmes de manipulation ou de respect semblaient résolus, nous pensions que le cavalier qui l'achèterait, après l'avoir essayé dans des conditions réalistes chez nous (et avoir ainsi montré ses capacités), s'en sortirait sans problème. Cela a été effectivement, heureusement, le plus souvent le cas... mais pas toujours. La problématique soulevée par ce "pas toujours" pouvait ainsi se résumer : lorsque nous réussissions à résoudre une difficulté avec un cheval (par exemple, le montoir, la prise des pieds, la prise du filet...), devions-nous considérer que la difficulté était résolue de manière définitive, ou devions-nous considérer qu'elle était résolue "chez nous, avec nous" ? Est-ce qu'une petite erreur ou approximation du nouveau propriétaire pouvait faire resurgir les problèmes que nous pensions résolus ?

Nous avons alors décider d'insister sur notre rôle de "conseil" auprès des clients qui venaient nous voir. Nous nous sommes aperçus qu'il existe un fossé entre le monde "je fais de l'équitation en club, avec le cheval de club, avec le moniteur qui corrige ma position et perfectionne ma technique selon des normes qui ont pour but de me faire devenir un jour un bon cavalier de dressage et de CSO"
et le monde "j'ai mon cheval pour faire ce que je veux, où je veux... alors que ma monture peut être influencée par ses désirs propres (rejoindre le troupeau, éviter la flaque...), peut réagir à l'environnement, peut chercher à m'imposer sa volonté...".
Nos recommandations relevaient alors, non pas de haute technique équestre (nous ne prétendons pas avoir cette compétence), mais plutôt de raisonnements, d'analyses, et de petites techniques concrètes simples (ne relevant pas forcément de l'orthodoxie "clubesque"). Nous avons tenté de développer des principes de "bon sens" : en toutes circonstances, donner le juste confort immédiat lorsque le cheval fait bien, et le juste inconfort immédiat lorsqu'il fait mal; analyser chaque difficulté pour la diviser en petites difficultés... nous avons inventé un proverbe chinois : "pour ne pas perdre la guerre, ne pas faire la guerre" (n'aborder les difficultés qu'en sachant que l'on est dans les bonnes conditions pour les résoudre)...

Cette évolution dans l'exercice de notre travail nous a d'abord permis de diminuer les cas où un client ne s'en sortait pas, et nous a souvent aidé, lorsqu'un client rencontrait une difficulté, à rentrer dans un dialogue plus constructif que la vieille, intellectuellement primaire, et stérile opposition entre l'acheteur et le vendeur : le premier arguant qu'il lui a été vendu un mauvais cheval, le second prétendant que l'acheteur ne sait pas monter.

Le palier suivant dans notre façon d'exercer notre travail relève des illusions perdues. Nous nous sommes aperçus que, trop souvent, (même si ce n'est heureusement pas toujours le cas), les gros défauts de comportement d'un cheval peuvent sembler se corriger, mais peuvent rester sous-jacents, prêts à réapparaitre dès que le cavalier et le contexte changent.
A ce sujet, un exemple. Nous avons eu un ibérique qui, à ses débuts chez nous, était odieux : il réussissait à faire lâcher la longe lorsqu'on l'emmenait en main, il faisait mine de charger dans son champ... A force de persévérance, nous avons réussi à ce qu'il ne manifeste plus ces détestables habitudes. Nous l'avons vendu à petit prix, à perte, à une personne à qui nous avons tout expliqué (justifiant ainsi le prix). Lorsque cette personne l'a vu et essayé chez nous, le comportement du cheval semblait normalisé. Nous avons expliqué qu'il faudrait néanmoins continuer à être vigilant. Résultat : le cheval a été acheté; dans son nouvel environnement, avec sa nouvelle cavalière, il a repris ses mauvaises habitudes... et notre acheteuse ne s'est pas privée de nous dénigrer ...

C'est ce type de mésaventure qui nous a décidés à franchir l'étape suivante : nous avons négocié avec les gens à qui nous achetons des chevaux une sorte de "garantie" : si l'évolution d'un cheval ne nous semble pas suffisamment favorable, si un problème nous semble trop important, nous avons la possibilité de le rendre. Cette garantie implique le fait que nous achetions nos chevaux un peu plus cher. Elle implique aussi le fait que nous travaillons inutilement une partie des chevaux qui rentrent chez nous.
Un exemple que nous vivons souvent : le cas des trotteurs. L'expérience nous a appris que ces chevaux sont souvent braves, plutôt robustes, plutôt pas peureux. Mais dans une proportion non négligeable, on tombe sur des individus "guerriers", voire intenables, lorsqu'ils ont compris le galop et lorsqu'ils ont pris la mesure de leur environnement. Ceux-là, nous les rendons. Le fait que nous les achetions plus cher que les marchands, que nous en travaillions certains inutilement (avec les transports que cela implique), et que ceux que nous vendons ont eu assez de travail pour que l'on puisse raisonnablement penser qu'ils feront de bons chevaux de loisir explique que nous les vendions plus cher que les associations ou les marchands qui se contentent de les faire monter une fois ou deux par un stagiaire.

Même si ces évolutions vont toujours dans le sens de tenter d'optimiser la satisfaction de nos clients, il faut admettre le paradigme suivant qui résume assez bien, je crois, notre activité et ses difficultés :

Nous devons évaluer un cheval, le faire évoluer... et évaluer son évolution dans le futur qu'il connaitra avec son nouveau cavalier.
Nous devons évaluer le cavalier futur propriétaire, parfois le faire évoluer... et évaluer son évolution dans le futur qu'il connaitra avec son nouveau cheval...

... cela ne relève pas d'une science exacte...

Même si nous essayons de travailler avec à la fois rigueur et passion, nous admettons humblement que nous ne sommes pas détenteurs d'une Vérité Unique...

Et nous sommes ouverts à toute suggestion réfléchie et constructive...

Maudsou

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Posté le 24/12/2011 à 10h52


lelaitage a écrit le 23/12/2011 à 19h50:
Ma grande jument vient de là-bas

C'est tout simplement LA jument de ma vie; La meilleure; en tous les cas exactement celle qu'il me fallait!

Je me doute que sur le nbre d'années et de demandes il y a forcément du avoir des décus et des ratés mais franchement Manu il a un vrai truc avec les chevaux et il se donne vraiment du mal pour que le couple prenne et tienne.

Alors MERCI


Je suis tout à fait d'accord d'autant que pour avoir cherché un cheval avec un budget très serré pendant plusieurs mois j'ai vu des marchands pas très sympas..

En tous cas ça me fait plaisir de donner régulièrement des nouvelles de Saga, et de montrer que nous formons dorénavant un vrai couple!

Voilà, ceci étant joyeuses fêtes à tous avec vos loulous, du Mont Verdun ou d'ailleurs !

Esther.lm

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Posté le 18/10/2013 à 01h10

Un petit mot pour dire que j'ai acheté mon cheval à l'écurie du Mont Verdun ( Unique du Hautbois ) il y a maintenant 2 ans et qu'ils sont IRREPROCHABLES . A plusieurs reprise j'ai eu quelques ennuis, non pas avec le comportement de mon loulou mais avec sa santé, et il me suffisait à chaque fois de passer un coup de téléphone à Emmanuel et Susie ( propriétaires de l'écurie ) pour qu'ils m'aident ou meme qu'ils me sortent d'affaire !! Il n'y a pas plus de 5 mois de ca, mon Loulou avait un abcès, les propriétaires de l'écurie ou il était refusaient catégoriquement de m'aider alors que c'est un peu leur boulot, ( y'a vraiment des abrutis partout, et c'est un bon exemple ) , et c'est Emmanuel et Susie qui nous ont conseillé un club pour l'emmener d'urgence, dans lequel mon loulou se trouve toujours aujourd'hui ... Et je ne pouvais pas tomber mieux !!! Leurs conseils ont été d'une utilité précieuse, et sans eux je crois bien que ce jour la aurait été le pire, autant pour mon cheval que pour moi ... En 2 heures l'affaire était pliée, à distance et cela uniquement grace à l'aide et au service après vente de très bonne qualité de ces deux professionnels des chevaux .
Je poste ce message pour répondre aux quelques messages péjoratifs et totalement faux que j'ai pu voir aux premières pages, je tiens à dire que les avis sont pratiquement tous très bon en ce qui concerne cette écurie, c'est par du bouche à oreille qu'on en entend parler, et des marchands de chevaux aussi bien réputés, il y en a peu , surtout aujourd'hui car l'honneteté se fait rare dans le monde du cheval pour des raisons purement économiques . Je suis bien contente d'etre tombée sur vous, encore un grand merci pour tout ce que vous avez pu m'apporter ( sans compter mon loulou bien évidemment qui me comble de bonheur chaque jour . )
Bien cordialement
Esther.

Cheekyvirgile

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Posté le 18/10/2013 à 07h13


mylni a écrit le 20/12/2011 à 08h27:
Bonito, je comprends maintenant de quel cheval il s'agit... Ton intervention est tout à fait symptomatique de la façon dont des histoires tronquées commencent à démarrer... on simplifie, on ne dit pas tout, on n'analyse pas...
Et cette histoire illustre parfaitement les propos que j'ai tenus au début de cette discussion.

Voici les faits : j'ai acheté ce cheval de 7 ans à un intermédiaire qui m'avait dit qu'il l'avait lui-même acheté à une quinquagénaire qui ne s'en sortait pas en carrière. C'était un beau cheval, tout à fait respectueux en main.
Une fois chez nous, lors de la première balade en extérieur, il a essayé de m'embarquer; je l'ai plié aussitôt, il a compris qu'il était inutile de recommencer. A partir de là, il a eu un comportement exemplaire en extérieur. Par contre, en carrière, il chauffait et n'était pas commode.
Lorsque la cliente m'a contacté, je lui ai relaté exactement ces faits (ancienne propriétaire quinquagénaire qui ne s'en sortait pas, cheval difficile en carrière, cheval sympa en extérieur qui avait essayer d'embarquer la première fois). Elle a décidé de venir.
Nous avons fait une grande balade en extérieur ensemble. Lors de cette balade, cela s'est bien passé, jusqu'à ce que vers la fin, par 2 fois le cheval l'embarque. Elle a réussi à le reprendre... mais avec du temps.

Ce qui illustre les propos que j'ai tenus au début : comment savoir si nous avons corrigé le défaut d'un cheval (ici le fait d'embarquer) de manière définitive ou seulement "avec nous, chez nous" ?

Nous avons ensuite monté le cheval devant elle, et devant son ami "expert" qui devait la conseiller, dans une petite carrière. Le cheval se montrait plutôt amusant, mais visiblement pas facile. Et nous lui avons dit que clairement, elle ne pourrait pas le monter en carrière.
On peut dire qu'elle avait eu une juste vision des choses. Nous ne lui avons mis aucune pression et l'avons laissée réfléchir.

Elle nous a rappelé en nous disant qu'elle le prenait.
Que peut-on nous reprocher ? De ne pas avoir deviné qu'elle ne s'en sortirait pas? Nous avons déjà vendu des chevaux pas forcément facile à des cavaliers pas forcément excellents, mais qui avaient la passion, la patience, l'envie, qui acceptaient de réfléchir... et qui s'en sont très bien sortis. Comme je le disais au début de cette discussion, il est difficile d'évaluer l'évolution du cavalier et du cheval.

Peut-être, peut-on reprocher à cette cavalière d'avoir accordé une trop grande importance au "look coup de foudre" de ce cheval, et pas assez d'importance à ce que nous lui avons dit et à ce que nous avions constaté. Si elle nous avait dit : "je cherche un cheval de loisir facile qui ne présente pas de difficulté", nous l'aurions orienté sur un autre cheval.
Par ailleurs, lorsqu'elle nous a appelé, nous lui avons proposé des échanges... mais en se fixant pour le nouveau cheval non sur le "look" ou la race, mais sur sa facilité d'utilisation... elle ne voulait pas...

A partir de ce cas, on pourrait partir sur un débat sur l'âge des chevaux à vendre, ainsi qu'une analyse sur les éléments impliquant les succès ou les échecs...

A côté de cela, merci à ceux et celles qui m'ont donné des sympathiques nouvelles de leurs chevaux.



je l' ai plié = ça fait bizarre de lire cette expression ...ça donne pas une bonne impression ...
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