expar J'y ai été l'année dernière avec mon c.e. On voulait en récupérer quelques uns.
Ça n'a pas beaucoup changé par rapport à ce que du décris.
Quelques vieux chevaux de club retraités maigres à faire peur... Ils ont sans doute été bien trop braves pour mériter leur triste fin.
Beaucoup de traits, avec leurs poulains, pareil, embarqués dans les mauvais camion...
Un ou deux chevaux flingués par la chasse à courre aussi.
Quelques petits poneys, je me suis fait moins de soucis pour eux, on voyait bien qu'ils n'étaient pas là pour finir à la boucherie. La plupart de leurs propriétaires les ont réembarqués à la fin. Quelques ânes, soit trop gras et fourbus, soit trop maigres.
Nous avons récupéré un poney oc connemara sauvage. Racheté juste avant qu'il monte dans le mauvais camion.
Et une pottock dont le propriétaire n'allait pas s'encombrer non plus. Elle fait le bonheur de sa propriétaire même si parfois compliquée à attraper, le connemara lui, a finalement été revendu plus tard à une nana qui fait dans les chevaux de sport (pas adapté pour le club, mais joli potentiel, à le voir se déplacer).
Ça m'a terriblement serrée le coeur... J'ai vu partir de splendides ONC jeunes, il y a un pie de un an sur lequel j'avais craqué, splendidement gaulé... Dans le mètre 55, bien tanké et harmonieux... Il est parti dans le mauvais camion...
C'est dur à voir. Très dur. Pas d'eau pour les chevaux, pas de foin non plus. Il y avait une poignée de foin dans un couloir (inaccessible aux chevaux).
Je ne me suis pas gênée pour l'attraper et la glisser dans un «box» qui contenait une petite ponette d'1m20 et son poulain «appaloosa» d'environ 6-8mois je dirais. Et gestante avec ça, beaucoup trop maigre. Ils se sont jetés dessus, les malheureux.
Tous ces chevaux, parfois sans papiers particuliers mais que l'on devine splendides une fois remis en états, ces réformés de course puis de chasse, ces retraités de club, ces gros traits, ces ânes placides... Aucun ne méritait ce triste sort... Mention spéciale à ceux qui ont tout donné dans leur ancien emploi et qu'on balance là comme une vieille chaussette... Que ça fait mal de voir tout ça en sachant qu'on ne pourra pas tous les sauver.
Et ces gens, qui font transiter les chevaux, ils passent leur temps à en acheter et à en revendre. Mais ils n'y connaissent rien, mais alors rien de rien aux chevaux. Le connemara, avant qu'on l'achète, il eétait dans un box avec d'autres chevaux affolés. Il avait un licol cassé que des hommes cherchaient à retirer en le coinçant contre la barrière, en l'insultant parce que «tu vas rester tranquille pauvre con!». Et en lui plaquant la tête avec un bâton (et en lui distribuant quelques coups au passage). Une fille en stage au c.e qui était venue avec nous, s'est approchée et leur a proposé son aide. Elle s'est calmement approchée du cheval, a sorti un paquet de mouchoirs de sa poche et l'a fait bruisser tout doucement, comme s'il s'agissait d'une friandise, puis a saisit le licol pendant que les autres ont enfin pu détacher la boucle.
Bon, au final on aurait pas du faire ça, car comme on l'a acheté peu après, on en a chié à lui en remettre un (entre temps il avait été isolé des autres juste avant de monter dans le camion boucherie donc encore plus stressé). ^^
N'empêche, les imbéciles. Aucun respect pour les bêtes, aucune connaissance du langage et de la manipulation des chevaux. Je peux vous dire qu'ils ont bien été mouchés, surtout que c'était que des mecs.
D'ailleurs à ce propos, quand on est arrivés tôt le matin, tout un véhicule rempli de nanas, vous auriez vu leur tête... Bon sang, on aurait dit qu'il n'avaient jamais vu de femme de leur vie. Certains ont essayé de nous prendre pour des buses, la pottock, le gars a essayé de rouler ma monitrice, prétendant que la jument avait 4 ans, alors qu'elle en avait 10. Un rapide examen des dents et des papiers... Et le gars : «ah oui peut-être je sais plus ce que je dis moi, hahaha...». Ben oui mon grand, t'es bien gentil, tu nous en dira tant!
Au final, l'âge de la jument convenait parfaitement à sa future proprio donc comme quoi, rien ne servait de tenter de mentir.
Tous les vendeurs étaient des hommes, sans exception.
Enfin bon, tout ça, c'est dur, horriblement dur, mais si on y va en sachant qu'on va ramener au moins un cheval, ça vaut le coup, même si c'est dur.
J'espère qu'on y retournera cette année. Ça va me faire rager, me donner envie de pleurer, de frapper ces crétins, de hurler contre eux, mais ça vaut le coup si on en sauve.