Il semblerait donc, à la lecture de vos témoignages, que ce soit vrai : qu'on n'ait pas le droit de parler à sa monture sur le carré.
Pour moi cela s'explique par plusieurs choses :
- Je suppose que cela veut aller dans le sens d'une obéissance aux aides "apprises en école d'équitation, traditionnelles du dressage monté", que sont le poids de corps (assiette + jambes), les jambes et la main.
- Je suppose que cela va aussi dans l'idée de faire "propre" sur le rectangle. En effet si chacun se met à vociférer à sa guise, cela peut être surprenant.
- Je suppose enfin que cela s'inscrit dans la tradition du dressage, militaire et académique, où l'ordre vocal n'est pas de mise.
Par exemple : le seul qui parle, c'est le commandant qui dit "chargez" puis on n'entend que le brouhaha de la charge.
Autre exemple, on voit mal à l'Ecole espagnole de Vienne, les écuyers en pleine démonstration, dire "bien mon mignon, continue comme cela" à leurs chevaux.
Cependant, à titre personnel, et c'est une des raisons pour lesquelles je suis en général plus heureuse à l'entraînement que sur un rectangle, dont je vais trouver l'atmosphère froide et stérilisante, je préfère travailler en utilisant la voix.
Je reconnais qu'en partie, si j'ai recours à la voix, c'est que parfois mes aides classiques n'ont en partie pas suffit, ou c'est parfois une solution de facilité.
De même qu'à l'obstacle, on va parfois encourager une cheval à la voix si on le sent mollir à l'abord (on aurait pu mieux préparer son abord, avoir recours à la cravache, à plus de jambes, etc).
Mais je trouve que la voix est vraiment une très belle aide, capable de transmettre une gamme d'émotions et de pensées bien plus fine, large et naturellement communicante que tout l'univers des pression de mollets et jambes imaginables.
En résumé, pour moi, c'est une solution assez spontanée (certains vont dire "de facilité", par rapport aux aides classiques)
car plus naturelle, plus intuitive, et plus riche.
En cela je pense que dans la progression de tout couple cavalier-cheval, elle a de l'avenir, même si, en représentation, je conçois que l'on demande de s'en passer (comme dans un ballet, appris et répété avec la parole, et montré en musique).
A vous!