Ethologie: Le cheval a-t-il des émotions?

Bien sur qu'un cheval ressent des émotions! Et comme il ne parle pas, tout son comportement traduit ce qu'il veux nous dire!
Un cheval peut, à mon sens faire la gueule. Ma jument est très très expressive et je peux te dire que je comprend très bien quand elle est heureuse de me voir, quand elle m'ignore ou me snob ou quand elle a besoin de moi :)

Tout à fait d'accord avec Aude! Bien sûr qu'un cheval a des émotions! Le cheval que je monte est super expressif aussi et je sais parfaitement quand il est content, joueur, bosseur, calin, boudeur.... Il sait très bien se faire comprendre. C'est d'ailleurs comme ça souvent qu'on voit qu'ils sont malades ou qu'ils ont un problème quelconque!

J'ai modifié un peu le sujet, pour généraliser, je suis curieuse de voir vos avis!

Je pense qu'il faudrait préciser les termes utilisés...

Un cheval a des sentiments puisqu'il y a des choses qu'il apprécie, d'autres non...

Cependant il n'éprouve pas de sentiments de la même façon que nous. Il ne peut pas aimer une personne pour ce qu'elle est, mais il peut l'apprécier pour ce qu'elle lui apporte.

Enfin je pense, et c'est ce que j'ai conclu de ce que j'ai pu lire, ici ou ailleurs.

Edit : et oui un cheval ressent des émotions : la peur par exemple

xalwayshope a écrit le 13/07/2012 à 10h48: J'ai lu des études scientifiques et certaines montraient que le cheval n'a pas de sentiments et n'a confiance en l'homme que grâce au confort qu'il peut lui donner (friandises, gratouilles,...) mais d'autres prouvaient la sensibilité de certains chevaux et leurs capacités à ressentir les mêmes émotions que les humains... Qu'en pensez-vous?

C'est vrai qu'avant tout, le cheval se situe hiérarchiquement par rapport à l'homme grâce au confort/inconfort qu'on va lui donner en éthologie pour se faire respecter (de même qu'ils le ferraient en troupeau)
Cependant, quand on construit un lien avec son cheval il est évident qu'il y a un contact bien plus puissant que la relation dominant/dominé.
Je pense qu'une fois le lien établi, d'autre critères entres en ligne de compte, tels que la sensibilité ou l'attachement :)

Quand je vois Duc, le poney d'une amie, qui lui fait la tronche quand elle n'a pas été le voir au pré pendant 1 petite semaine... Oui, je suis persuadée que les poneys peuvent faire bouder et ressentir des émotions !

Il est plutôt du genre à venir tout seul vers elle au pré, quand elle ne vient pas le voir un certain nombre de jours, il lui galope autour sans jamais se laisser approcher.

et la jalousie ? je peux vous dire que c'est un sentiment qu'ils connaissent ,

dur d'en gratouiller trois à la fois !

Ben déjà, rien que la peur est une émotion, et il la ressentent clairement

bref a écrit le 13/07/2012 à 12h09: et la jalousie ? je peux vous dire que c'est un sentiment qu'ils connaissent , dur d'en gratouiller trois à la fois !

Certains etho pur jus affirme que c'est juste une histoire de dominance.
Bouef, je sais pas trop .... je pense qu'ils ont des sentiments mais c'est quelque chose qu'une étude scientifique peut pas prouvé, c'est du ressenti jour après jour, une relation avec qui que ce soit, ca se construit pas en un jour.

Il y a une ÉNORME nuance à faire entre "sentiment" et "émotion".

Sentiment : Conscience, connaissance plus ou moins claire et intuitive, perception, sensation, impression.
Emotion : Trouble subit, agitation passagère causés par une sensation vive de peur, de joie, de surprise, etc...

Le prédateur mammifère, comme l'homme, éprouve des sentiments.
Le cheval, comme toutes les proies mammifères, éprouve des émotions.


En somme, le cheval ne connaît que quelques "impressions fugaces" telles la peur, la surprise, la tranquillité, la joie (à ne pas confondre avec le bonheur, sentiment de plénitude constant qui est réservé à l'homme et aux prédateurs mammifères).


L'émotion est un ressenti fugace, alors que le sentiment est un ressenti qui perdure.

L'exemple du cheval est, à mon sens, parfait pour différencier l'émotion du sentiment. Prenons l'exemple d'un cheval traumatisé par les tracteurs ; quand on s'approchera de lui à pied, il n'aura aucune méfiance car il ne fera pas le lien entre tracteur et humain (l'humain conduit le tracteur).


Le cheval n'est pas capable d'avoir peur en-dehors du contexte sensoriel de l'objet de ses peurs (ce peut être la vue d'un camion, l'odeur d'une porcherie, le bruit d'une moissonneuse). En somme, sa mémoire ne se basera que ponctuellement sur le sens lié à l'objet de ses peurs, et ne laisse donc pas de place au sentiment, puisque en dehors du contexte sensoriel (cheval tranquille au pré ou dans son box), il ne se souviendra pas de ses peurs.


Alors que pour comparer avec l'humain, quand on va voir un film d'angoisse au cinéma, eh bien en allant nous coucher le soir, dans le noir, on se souvient de certaines scène et on s'inquiète, alors qu'on n'est plus du tout dans le contexte du cinéma (qui en plus est un instrument virtuel).


C'est aussi la preuve qu'en notre absence, le cheval ne ressent pas le manque de la présence unique de son propriétaire. Au pire, s'il est au placard, il s'ennuie. Mais s'il est sorti par des palefreniers ou s'il est en pension pré, il ne ressent pas le manque de son propriétaire. Ce n'est qu'en "voyant" le propriétaire qu'il se souvient du lien entre eux et qu'il manifeste une émotion, le poussant en général à aller vers son humain.


Là où un chien, sans son maître (admettons, parti en vacances), va couiner parce qu'il va ressentir un manque au-delà de la simple présence physique, et continuera à couiner même si un autre humain vient s'occuper de lui.


C'est là pour moi la différence majeure entre émotions et sentiments. L'émotion est ponctuelle, le sentiment est constant.


Cela ne veut pas dire qu'un cheval ne perdra pas de l'état en ne voyant plus son propriétaire ! Il subira un manque qui se traduira par sa santé. Mais le cheval, n'ayant que des "émotions" et non des "sentiments", il ne peut pas se rendre compte que son propriétaire est absent et lui manque.

Il subit l'absence sans en avoir conscience. Ce qui peut amener à une perte plus ou moins relative de son état de santé. Il n'a pas de tristesse à proprement parler, mais le corps ressent le manque.

Ce n'est qu'au retour du propriétaire qu'il se souvient de son existence. Mais quand on n'est pas à ses côtés, il n'a pas conscience de notre existence, puisqu'il n'est déjà pas capable d'avoir conscience de sa propre existence.

Saberhagen vraiment très intéressant, merci beaucoup!

Saber O.o trop bien ton intervention !

Pour ce qui est de la "jalousie", je pense qu'en présence de son propriétaire, après avoir bénéficié de soins, le cheval développe un lien avec l'humain (toujours quand il le voit/entend/sent).

Le test à faire est de s'intéresser à d'autres chevaux dans un pré, et d'observer sa réaction. Très souvent, le cheval de propriétaire comprend son importance et son statut à part vis-à-vis de son "bipède attitré". Comme ce statut (affectif chez nous) le place toujours prioritaire, il n'est pas rare de voir un cheval dominé chasser ses dominants si ceux-ci bénéficient de l'attention de son humain.

Parce qu'on n'entre plus dans le contexte du troupeau à l'état brut, mais autour du pôle humain que l'on créé dans la vie de notre cheval personnel lorsqu'on interfère dans sa vie :) Ses rapports avec les autres équidés changent à cet instant où nous faisons apparition dans le pré.

Merci Bon après, c'est mon constat personnel, et je ne garantis en rien sa véracité car comme on le dit très facilement, "nous ne sommes pas dans leur tête".

C'est juste ce que j'ai pu constater. Mais la présence de l'humain n'est pas anodine et développe des "pathologies de comportement" qui peuvent pousser le cheval à des réactions qu'il n'aurait jamais eues sans notre intervention dans sa vie (le principe même de l'équitation pour parler plus généralement).

c'est dingue, tu as vachement bien analyser les chevaux, merci de nous le faire partager, et même si nous ne sommes pas dans leur tête je pense que tu n'en es pas loin mdr