looloutte je vais rejoindre les autres réponses. Et j'appuie ce que Joolia dit quand elle évoque le fait que le fait d'avoir pété une coche n'est pas que négatif, qu'il y a moyen de rebondir sur ce fait pour en tirer du positif (ce qu'elle a très bien exprimé donc je ne reviens pas dessus plus longuement).
Le combo grossesse + confinement doivent certainement jouer, tant du côté que du sien. Beaucoup de ses repères sont chahutés. Et de ton côté, il y a la fatigue et peut-être aussi, même inconsciemment, des craintes autour de l'organisation une fois que le petit frère sera là. Alors voir Raphaël revenir vers des difficultés d'endormissement (avec la crainte d'un "vrai retour en arrière" comme tu dis) peut générer davantage d'inquiétude que cela n'aurait été le cas en temps normal… outre le fait, comme tu l'as souligné, on s'habitue bien vite au confort des soirées retrouvées; le retour aux soirées galère, on préfère que ça nous épargne.
Pour moi, tout ça remonte loin et je me rends compte qu'on oublie un peu quand même. Je sais qu'on a vécu pas mal l'effet "montagnes russes" en la matière avec Romain (avec sa sœur, pas du tout par contre). Un pas en avant... deux en arrière. Mais je n'ai plus de souvenirs précis des âges par exemple.
Ce dont je me souviens, c'est de la crispation qu'un retour en arrière générait. Dans une période où ça se passait bien, le moindre signe d'un possible moins bien me crispait (alors que parfois, ça pouvait être un événement isolé); ça sonnait immédiatement dans ma tête comme un "noooon, pitiéééé, ça va recommencer…". Et j'avais tendance à être "sur le qui vive" anticipativement.
Je me souviens aussi qu'à une époque, le rituel du coucher était devenu un moment galère pour moi. Avec mon mari, on alterne les couchers des enfants. Mais à une époque, je lui avais demandé s'il pouvait s'en occuper systématiquement pendant quelques semaines parce que j'avais l'impression que ça tournait toujours au drame et que j'étais incapable de changer la donne (avec lui, ça passait toujours crème… coucou culpabilité!). Non seulement, je n'y prenais plus plaisir du tout. Mais pire: j'en étais arrivée à redouter ce moment. Tout le monde était tendu, ce n'était bénéfique pour personne. Du coup, pendant quelques temps, on se faisait un gros câlin au RDC avant qu'ils ne montent avec mon mari pour le rituel dent / histoire / dodo. C'était bien plus agréable pour tout le monde.
Mais honnêtement, quand je dis qu'on oublie parfois… Je ne me souviens plus du tout ce qui, concrètement, rendait le moment difficile… ni comment ce moment, qui était à la base un moment "chaudoudou", était devenu la source de tensions. Quelques semaines plus tard, on a repris le fonctionnement habituel et c'est redevenu un chouette moment paisible.
Bref, tout ça pour dire que je comprends ces sentiments qui peuvent nous animer quand on redoute une échéance (ici, celle du coucher) en la voyant approcher. Ici, la solution a été de déléguer le moment redouté à mon mari pendant quelques temps. Mais chaque famille a ses propres clés…
Pour le reste, j'attends tes précisions demain en réponse aux questions.
Mais dans l'intervalle, je t'envoie des vagues de déculpabilisation.

La "pire mère du monde", comme tu dis, ne serait pas en train de se torturer les méninges à essayer de comprendre et trouver des solutions. Tu es une maman formidable pour ton fils… une maman humaine, avec des émotions positives et négatives, des coups de cœur et des coups de sang possibles aussi.