lanamour je n'avais jamais vu ça sous l'angle de la solidarité familiale. Je te remercie, ça vient intelligemment "bousculer" et adoucir mon approche un peu "rèche".
Je te remercie pour tes mots concernant mon message et suis contente que ça fasse écho à ton vécu (malheureusement, à une partie seulement). Ce n'est sûrement pas parfait et on n'est évidemment pas à l'abri d'un "mouton noir" dans une équipe mais j'avoue que je suis heureuse de travailler dans une école avec cet état d'esprit.
J'ose espérer qu'à l'avenir, il y aura de plus en plus de bienveillance, histoire qu'on n'ait pas trop à s'en inquiéter pour nos mômes.
goldiou je ne remets pas du tout en cause ton ressenti / ton vécu.
La position que tu as n'es pas facile.
Il y a deux ans, j'avais un élève en intégration comme on dit chez nous, et qui bénéficiait donc d'un accompagnement en classe (qui doit être "l'équivalent" des AESH chez vous mais, chez nous, ce sont généralement des personnes qui sont orthophonistes ou profs à la base). Là, en l'occurrence, son accompagnante était une orthophoniste et une de ses heures de présence auprès de l'élève tombait sur une de mes heures de cours. On a vraiment bien collaboré mais elle me disait que ce n'est pas toujours le cas (leur présence n'est pas toujours bien vue par les professeurs et certains sont plus ouverts que d'autres à la discussion... ça ne doit pas toujours être simple de composer avec les différentes personnalités).
On a discuté énormément au sujet de cet élève, eu des échanges intéressants et modifié plusieurs fois au cours de l'année les aménagements dont il bénéficiait, les "outils" mis en place pour l'aider.
C'était vraiment une belle collaboration (aussi avec la maman qui était vraiment top!), riche d'enseignements pour moi dans ma pratique également. Et au bout du compte, la plus belle des récompenses: un élève en réussite!
J'espère avoir à l'avenir l'occasion de travailler à nouveau avec elle... (et elle aussi visiblement, vu la jolie carte qu'elle m'avait adressée à la fin de l'année).
kally effectivement, tu as raison: évacuer verbalement en salle des profs, c'est un exutoire, une soupape de décompression. N'en déplaise à l'opinion publique qui préfère penser le contraire, c'est un métier très sollicitant, notamment sur le plan émotionnel.
Evidemment, il m'arrive de dire qu'un tel me sort par les trous de nez... et les yeux... et tout ce qu'on veut. De fait, ça ne veut pas dire qu'en classe, je ne lui accorde pas le même intérêt qu'à chacun des élèves et que je ne tâche pas d'être la plus constructive dans l'intérêt de son parcours.
Et il faut aussi le dire: la bienveillance n'est pas toujours du côté des élèves non plus... ni de leurs parents (j'ai assisté à des scènes hallucinantes en la matière... dont je n'ai encore jamais été la cible, heureusement).
En ce qui concerne Manon, on est dans un cas très similaire avec Marion, à ceci près que l'école ne réagit pas du tout de la même manière.
Elle est devenue en quelque sorte la "référente", celle vers qui les autres se tournent pour trouver de l'aide. Apparemment, ça s'est mis en place assez spontanément, beaucoup de camarades ayant pris l'habitude d'aller voir Marion quand ils étaient en difficulté. Et ça a été encouragé par les enseignants en mettant en avant l'intérêt collaboratif de la démarche, en soulignant le plaisir du partage, ce qui permet de la sorte de sortir Marion de cette tendance qu'elle avait à faire sentir aux autres sa singularité et à comparer.
Quand on m'a expliqué ça, j'ai trouvé ça très chouette comme posture. Après réflexion, j'ai quand même craint que ce statut de "détentrice du savoir" ne soit lourd à porter pour ses petites épaules. Etre celle qui doit savoir, sur qui on doit pouvoir compter "pour tout et tout le temps", ça peut être pesant et générer un certain stress également.
Mais sa psy m'a rassurée sur le fait qu'elle semblait très à l'aise avec la situation, que ce statut ne lui posait a priori aucun souci pour le moment, qu'elle a l'air d'y trouver son compte. Donc pour elle, c'est une bonne idée de continuer dans cette voie-là tant que c'est le cas.
Enfin voilà, sur une situation qui est similaire sinon identique au départ, ils en ont fait tout autre chose que dans le cas de Manon, sans aucune intervention de ma part sur le sujet. Mais c'est aussi la culture d'école qui veut ça: le collaboratif est vraiment au coeur du projet pédagogique de l'école de nos enfants. Je ne suis pas sûre que toutes les écoles adhéreraient à cela...
Je vous souhaite de pouvoir entrer dans un dialogue constructif avec la maîtresse. Je trouve ça quand même déconcertant qu'en plusieurs mois (tu en parles depuis un petit temps il me semble), l'institutrice n'ait pas trouvé le temps de t'accorder un entretien.
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