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Le post des supers mamans de ca...
Posté le 01/10/2021 à 22h03
Bonsoir à toutes,
Je ne participe vraiment plus alors que ça me manque énormément. Ça y est, je coule, je sombre profondément depuis que j'ai repris le travail. Mon mari est parti depuis une semaine et même avec ma belle-mère qui vient m'aider c'est très très dur.
Théophane est en MS, tout se passe très bien, vraiment je suis heureuse car il a très souvent le sourire. Il pose des questions très censées, et arrive dorénavant à mieux se concentrer sur des activités.
Isaure est en TPS, elle y va 2 fois par semaine. Elle a acquis la maîtrise des sphincters la veille de la rentrée. J'ai serré les fesses sans mauvais jeu de mots lol. Elle est très proche de son frère et a un caractère qui s'affirme. J'ai régulièrement droit à des tempêtes émotionnelles qu'elle ne maîtrise pas du tout.
Sixte grandit de fou. 7 mois déjà. Il est à quatre pattes et cavale partout. Il s'assoit parfaitement et on a commencé la diversification il y a 3 semaines. C'est un bébé sourire qui ne pleure quasi jamais. Il est parfois mon bol d'air. Je vis quelque chose de particulier avec lui. Une vraie fusion que je maîtrise devant les 2 grands mais une fois seule avec lui c'est fou.
Je vous laisse ce petit billet d'humeur et je retourne à ma spirale de l'enfer !
Sois mère, travaille et tais-toi ou quand la journée ne finit pas
* Il y en a sur terre des mamans qui sont solos [de façon permanente ou ponctuelle] avec un ou plusieurs enfants. J'ai une admiration sans limite pour ces femmes qui mènent de front leur vie de maman et leur travail avec abnégation *
Tilt..tilt?tilt? La délicate musique ? comprendre le bruit affreux pré-enregistré " sound " de mon portable me tire de mon sommeil. Il est 6h35 et dans 15mins mes cordes vocales vont déjà chauffer. Il ne s'est passé que 4h depuis le dernier réveil de mini écureuil et mes yeux encore collés par les " crottons " [vous ai-je déjà dit que j'avais une classe certaine ?] tentent d'émerger. La musique délicate 5mins plus tard m'indique qu'il faut que je fasse rouler mon corps épuisé en dehors du lit. Papa Chat est absent depuis 48hrs et je sens déjà que le rythme effréné que je vais devoir tenir les 10 prochaines semaines va être éreintant mais il faut. Je dois. Parce que la vie n'attend pas, que l'on compte sur les " lignes arrières " comme l'armée aime tant à le rappeler. Ceci n'est pas un billet pour être plainte mais pour mettre noir sur blanc ce que des milliers de femmes [ou d'hommes, mais soyons honnêtes, même s'ils sont en nombre largement inférieur, ils ne déméritent pas pour autant] vivent chaque jour. L'envers de ce décor qui est bien caché dans les coulisses du théâtre de la vie. Celui dont on ne parle pas car c'est " normal ", et puis " tu les as bien voulus tes gosses, faut pas se plaindre maintenant ".
Sans grande surprise, la maison est calme, les enfants ? oui les trois ! ? dorment encore ?enfin, en vrai, vous le savez, ça dépend des jours quand même. Vous connaissez ce bon réveil de 5h30, celui où bébé a décidé que c'était le début de journée alors qu'il est parfaitement inconcevable pour votre cerveau de se mettre en état de fonctionnement. 6h42, je suis habillée ? jamais maquillée, le chignon qui tient tant bien que mal, le pantalon encore trop serrée me rappelant ce corps transformé après 3 grossesses et dont les kilos ne veulent pas accepter le divorce, le t-shirt non repassé à peine sorti du sèche-linge, les chaussettes de contention ? collection Noël s'il-vous plait, ordre du médecin ? car ma tension frise l'indécence, c'est parti pour le premier train de la journée. Celui-là, je sais le prendre, je suis à l'heure et j'y vais tête baissée avec la niak parce que je n'ai plus que 8 minutes avant de réveiller les trois monstres. Cela me suffit pour nourrir les chats, nettoyer la litière, vider la machine à laver lancée dans la nuit, vider le sèche-linge, le relancer, étendre ce qui ne passe pas dedans, vider le lave-vaisselle ? à moitié pendant que je chauffe le lait pour les biberons des deux grands. A 3,5 et 2,5ans, je profite de ce contenant encore très facile à servir le matin, je n'ai pas encore la motivation de les passer à la tasse. Toc?toc?toc, 6h51, je réveille les enfants. N'ayant pas de briefing, c'est la découverte quotidienne sur la météo des humeurs. Vous me voyez venir, parce qu'habiller un enfant de bonne humeur et souriant c'est facile, mais habiller un enfant qui hurle, de mauvaise humeur et hystérique ? tmtc ? la tâche n'est pas la même. Alors je crie. Pour la première fois de la journée et il n'est même pas 7h. En 9 minutes je ne suis pas fière de moi, je maîtrise certes mieux le catch, mais mes cordes vocales implorent la Lysopaïne. Avec un peu plus de bienveillance, je mets plus de temps, mais je le paye sur la course de fond. Alors je crie. Biberons en bouche, allongés sur leur lit ? mais habillés hein si vous avez suivi ? j'en profite pour lever mini-écureuil (s'il n'est pas déjà en train de " faire ses poumons " depuis 10 minutes). 12 minutes me suffisent pour allaiter, mais je suis en nage. Je commence à puiser dans mes réserves de patience, je suis en soutif, la goutte de sueur qui dégouline, qu'est-ce qu'il fait chaud dans cette maison à 18°C ! Il me faut 7 minutes pour changer la couche et habiller l'anguille qui me sert de bébé. Il a fallu le retourner une dizaine de fois avant de m'apercevoir que la couche était mal mise, et que lorsque j'ai mis la dernière pression, l'enfant choisit ce moment pour faire ses selles, à l'aise, en me souriant de son sourire édenté. Mini Ecureuil 1 ? maman 0. Je le rechange, j'ai perdu 4 minutes. 7h23, je sers une tartine à renardeau énergique et marmotte pleine de vie, sans bavoir. Ouais, j'suis comme ça moi, j'aime vivre dangereusement. Pendant que mini-écureuil fait le tour à quatre pattes du salon, je finis de vider le lave-vaisselle, je vérifie les sacs d'école [répondre aux prospections de l'APPEL, acheter les madeleines et les chocolats, s'inscrire pour les photos de classe, etc?], et prépare le sac à langer avec le repas du petit (ou des petits quand numéro 2 est aussi chez la nounou). Je calcule la bonne quantité de lait tiré à laisser, et ceux qui me connaissent, savent, les maths et moi, ce n'est pas une grande histoire d'amour, je mets le repas et goûter sans oublier le biberon que j'essuie rapidement. Je précise ? moment de fierté ? que les repas ont été préparés avec amour mais qu'instantanément le stock utilisé, Bledina sera mon ami. Tant pis, mini-écureuil aura plus de plats préparés que les deux ainés réunis. Suis-je une mauvaise mère pour autant ? Je perds des points au vu de la société. Je m'égare. 7h30, les chaussures aux pieds (ce matin-là, ils étaient coopératifs), les dents partiellement brossées, en route, on est déjà en retard. Je crie. Mini-écureuil rend une partie de son repas. 1er change. 7h35, deuxième essai. C'est le 2ème train de la journée et je l'ai loupé. Les enfants hurlent dehors (ou pleurent au choix) et jouent avec la souris morte chassée par notre chaton. Je crie. Lavage de main, 7h39, mini-écureuil renvoie l'intégralité de son repas, sur mon sweat et sur lui. 2ème change, 7h44. Je suis au bout de ma vie. Je mets tout le monde en voiture plus ou moins facilement sous les demandes incessantes de la marmotte qui " veut faire toute seule ". 2,5ans, c'est la période à ce qu'il parait. 7h50 je pars, je n'ai pas changé mon sweat, la trace blanche séchera avec le chauffage de la voiture. Je sue. 7h53, numéro 3 est débouté chez la nounou, à peine un bisou, les consignes données, je ressaute dans la voiture direction l'école. Je tente de respecter les limites de vitesse, j'ai deux enfants dans la voiture, ce n'est pas le moment de se prendre un tracteur qui vendange ou une biche suicidaire. Les vendanges, les joies de la campagne, je suis à 10km/h, je patiente en regardant l'heure. 8h02, je cours, les enfants courent. " Maman, nous sommes en retard ? ", " Oui, il faut se dépêcher ". Un bisou. Numéro 2 pleure toutes les larmes de son corps et ne veut pas aller à l'école. Je prends tout de même le temps de faire un câlin mais je la laisse m'appelant à pleins poumons, le " maman " résonnant dans la cour de récréation, déchirant par la même occasion mon c?ur de maman. Suis-je une mauvaise mère de laisser mon enfant comme cela ? Ne devrais-je pas mieux l'accompagner ? 8h05, j'appuie sur le champignon, manquant une ou deux fois de me retrouver sur le bas-côté. Je me ressaisis, il est inutile de se mettre en danger. Tant pis demain je les lèverai plus tôt, mais cela sert-il à quelque chose ? Je n'ai aucune prise sur les " aléas " des enfants. Si un enfant vomit à 7h30 lorsque je pars, que dois-je faire ? Le déposer à l'école, vomit séchant sur ses habits comme je le fais avec moi ? S'il ne veut pas mettre son pull ou ses chaussures, dois-je lui mettre une paire de claques pour que ça aille plus vite ? Quelle vie est-ce pour des enfants si jeunes surtout quand leur maman est seule et que leur papa est parti pour une longue période. Je suis la seule figure d'attachement restante, et je ne peux être une marâtre dès le matin. Je ne veux pas être cette mère. La pression est immense. 8h20 je passe le portail de mon lieu de travail, 8h21 je passe le tourniquet, 8h22, je suis sur place. Je fonce aussi vite que je peux pour me changer, l'uniforme enfilé, j'ai un événement auquel je suis attendue à 8h30, je cours. Je suis à l'heure. L'événement a été décalé. Je cours après mes collègues pour savoir où sont-ils, c'est le troisième train de la journée et celui-là je l'ai aussi loupé. Je ne devais qu'observer un instructeur et je me retrouve à sa place à poste. Je briefe comme je peux en rattrapant la locomotive qui a une cadence infernale. Je croise mon chef, je me fais remonter les bretelles pour mes 7 minutes de retard, je sors un pauvre " je fais ce que je peux " mais je n'ai même plus la force de me justifier, je suis fatiguée. Mon créneau de formation se passe mal, je ne pense qu'à ma timeline qui a complètement merdoyé, comment j'en suis arrivée là, qu'il faut absolument que je pense à vider la lessive que j'ai lancé le matin, que je n'ai plus que 24hrs pour envoyer des colis, modifier l'abonnement des couches sinon je vais me retrouver avec plus que de raison, rappeler l'ADMR pour cette histoire de trop-payé , trouver une femme de ménage car je n'ai plus le temps d'entretenir ma maison, récupérer le traitement pour les allergies du chat chez le vétérinaire, caler un drive entre la sortie et la fin de l'école mais que si je pars à 17h20 et que j'arrive à ne pas prendre le feu tricolore trop long, et sans trop de voitures j'arriverai à récupérer les enfants vers 17h30 pour être à 17h45 chez la nounou ? qui est déjà censée terminer à 17h30. Est-ce que vous sentez ce quatrième train que je vais rater de façon spectaculaire ?
Ma journée est interminable. J'enchaîne tout, je n'ai pas une minute de repos, même tirer mon lait n'est pas chose aisée de caser. J'ai les seins tendus, et je ne rêve que d'une chose, me poser quelques minutes pour fermer les yeux et récupérer des points de vie. Arrive l'heure de débauche. Je cours, je ne pars qu'à 17h25, je n'ai pas réussi à faire plus tôt. J'ai évidemment pris le feu tricolore si long, je suis restée coincée derrière une voiture sans permis, je suis arrivée en retard, j'ai récupéré mes trois enfants et je suis arrivée à 18h05 à la maison. Je vide la lessive, le sèche-linge, relancé le sèche-linge, finis les colis que je posterai le lendemain, reconditionne les sacs des enfants, et je lance les bains. Les trois en même temps. Je crie. Je menace. J'ai les larmes aux yeux. Je demande pardon aux enfants. Petit Renard est traversé par des émotions tellement fortes qu'il ne maitrise pas, qu'il en vomit. Douce odeur âcre sur le parquet que je frotte au vinaigre blanc. Je câline et j'allume la TV. A tous les parents qui disent " pas d'écrans avant trois ans ", attendez de devoir préparer un repas avec trois enfants. Bref, je sais que j'ai 22 minutes, le temps de deux petits épisodes de Paw Patrol ou Dinosaur Train, oui parce que je suis une mauvaise mère mais au moins ils regardent en anglais. Je profite pour allaiter numéro 3. 12 minutes. Un millier de bisous, je ne l'ai vu que 1h30 dans la journée, 30minutes le matin, 1h le soir. Il me manque. Il s'endort presque aussitôt lorsque je le pose, il est 19h15 [évidemment, il y a des jours où c'est plus dur, mais tmtc]. Il me reste 5 minutes avant la fin. Je sors un plat que j'ai congelé quelque temps auparavant, sinon je suis devenue une cuistot hors pair : pâtes, riz, jambon et poulet. Le Ritz à la maison moi je vous dis ! 19h30 les enfants se mettent à table, je vide le sèche-linge et je commence à trier les affaires. Une panière par enfant, et une pour ma chambre. Tant pis pour le fer à repasser, les polos et les hauts seront cachés par les pulls. Je n'ai jamais eu autant de chaussettes célibataires, je pourrais ouvrir un site " adopt a sock ". Les deux grands se chamaillent, se dérangent, se cherchent, je crie. Après le repas qui s'éternise, je passe un coup de balai pour récupérer la moitié du repas par terre. Je finis le reste des assiettes pour ne pas jeter plus et j'invite les enfants à monter sans bruit parce que leur petit frère dort. Je sors un pot congelé pour le repas de mini-écureuil que je mets dans le frigo ainsi qu'une compote, la dernière. Les prochaines seront des industrielles, cela me tord les boyaux. 20h05, je remonte en furie car c'est le bazar complet dans la chambre des petits. Je remets un peu d'ordre, les dents sont brossées par mes soins, et tout le monde au lit. L'aîné choisit une histoire que je lis patiemment. La seconde se roule sur le plaid jonché sur le sol. J'embrasse mes enfants, parfois difficilement tellement mes nerfs sont à bout, mais ils n'y sont pour rien et je culpabilise. Ils me demandent de chanter une prière, je m'exécute en fermant les yeux, lumière éteinte. Un dernier câlin et s'il vous plaît, dormez. 20h30 je sors de la chambre. Durant la demi-heure qui suit, je fais la vaisselle, je range le salon (- salle de jeux, tmtc), et je commence à plier le linge. Je suis arrêtée régulièrement dans mes tâches pour monter et calmer l'effervescence dans la chambre des enfants. Je crie. Je me fâche. Ils pleurent. Je continue de plier le linge, je prépare une lessive pour la nuit, je range une panière. 22h30, je monte prendre une douche, j'ai sué toute la journée, je sens la mort et j'ai encore la trace du vomi du matin sur le sweat. Je m'empresse de le mettre dans la machine. Je réponds à la plupart des messages que l'on m'a envoyés dans la journée, je valide des commandes pour mon travail, je reprends des designs, je fais des vocaux pour des amies dont leur conjoint est absent et que c'est dur, je rassure une amie dont le petit a une bronchiolite, j'envoie à une autre mes comparatifs de chaussures souples pour son enfant, je mets en ligne sur Vinted quelques habits qui me serviront à acheter les suivants. Mon livre entamé depuis ma reprise du travail me fait de l'?il sur ma table de chevet mais je ne l'ouvre pas. Je finis un podcast commencé la veille pour m'endormir. 00h01 je tue le dernier moustique. J'éteins la lumière, plus que 1 ou 2h avant le 1er réveil. 2h je me réveille tel un zombie pour allaiter numéro 3, je me recouche. Plus que 4h30 de sommeil.
Copié/collé. La journée semble démarrer de la même manière. Mon créneau de formation se passe mal, ma confiance en moi est altérée, je me fais expliquer pendant plus d'une heure mes erreurs, j'ai couru toute la journée, j'ai loupé tous les trains en marche, je suis épuisée, moralement, physiquement. Je continue, je dois " garder la banane " et " montrer mon enthousiasme et ma niak ". Je rentre, les 3 enfants sont à la maison, je nourris mon chat, je le caresse. Il ronronne, ça m'apaise. Ma belle-mère est là pour la soirée. Je lui laisse les enfants le temps d'aller déposer mes colis. Le portail s'ouvre sur un spectacle macabre, mon chat a été percuté par une voiture. Il git, la gueule ouverte sur le bord de la route. Il est décédé. Plus que 10 semaines à tenir. Plus que.