Ici aussi le sujet de la garde par les grands-parents est parfois tendu, voire ambivalent.
Quand Amandine était toute petite j'avais BESOIN qu'on me la garde parce que ça a longtemps été trop dur d'être mère ; donc j'avoue que je n'étais pas très "regardante" parce que c'était une question de survie pour moi. Et puis c'était mes beaux-parents qui l'ont le plus gardée, parce qu'ils sont à côté et qu'on a pu faire les choses progressivement. Et qu'ils s'en occupent vraiment, même si des choses ont pu me contrarier, je sais qu'elle est couverte d'amour là-bas (et pourrie gâtée, et nourrie à base de jambon pâtes, poulet frites et éclairs au chocolat

)
Du côté de mon père il ne s'est jamais vraiment intéressé aux tous petits. Je pensais que sa compagne (avec qui il était depuis plus de 10 ans à la naissance de ma fille, et dont il a élevé les 3 enfants, il a pris le pack complet) prendrait le relais, mais j'ai très vite remarqué qu'elle ne souhaitait pas s'investir. Et on a finit par comprendre pourquoi, elle a quitté mon père il y a quelques mois, et je suis persuadée qu'elle y pensait déjà à l'époque. Elle n'a jamais demandé de nouvelles d'ailleurs, bye bye. (Mais il aurait fallu que ma fille l'appelle "mamie" et que je considère ses enfants comme mes frères et soeurs, LOL heureusement que je ne l'ai jamais fait !)
Depuis que ma fille a 2 ans et demi il me semble, il la prend quelques jours chez lui : il vient en train pour la chercher et la ramène. Probablement inconsciemment, il le fait dans un contexte de jeux de pouvoir, à la fois "pour moi" et aussi pour exercer son droit à garder sa petite-fille. Il veut la garder toujours plus longtemps, sans prendre en compte ni ses émotions à elle, ni les miennes, ni sa capacité à lui de s'en occuper vraiment sur la période.
Quand je lui dis que 6 nuits loin de ses parents c'est déjà très long pour une enfant de 4 ans, et que 2 semaines c'est niet, c'est moi la "maman poule".
Il la laisse beaucoup seule parce qu'il va faire des trucs pour lui (la cuisine mais des trucs pas urgents, bricoler, dormir, travailler...) sans s'assurer qu'elle a une activité à faire au préalable, il disparaît : "je vais faire xxx à tout à l'heure". Et une heure après "allez maintenant on fait yyy" et il faut obéir en un claquement de doigts : bref il faut qu'elle se plie à son planning.
L'autre fois il la ramène chez nous, le lendemain elle dégoupille à propos d'une broutille (elle se met dans tous ses états sans rapport avec la petite consigne que je venais de lui donner, bref elle décharge quoi !), sa réflexion : "ah elle vous le fait aussi à vous ! non parce que je croyais qu'elle me le faisait qu'à moi, son cinéma" ...
Mais je ne peux pas lui dire non car dans ce cas c'est moi la méchante qui ne sait pas ce qu'elle veut, et c'est nous qui voulons trop être des parents parfaits.
C'est très compliqué de naviguer entre les non-dits et les susceptibilités de chacun. Un vrai numéro d'équilibriste.