Ici aussi c'est dur en ce moment. Désolée je vous fais un pavé. Je me sens affreusement nulle. Comme le grand faisait crise de l'espace sur crise de l'espace, nous sommes donc retournés chez la psy qui l'avait déjà vu quand il avait deux ans et se rappelait bien de lui.
J'ai voulu y retourner car je ne sais pas où me situer. Je me demande si le problème vient de moi, si je suis trop laxiste et que je le paye. Mais bon, j'ai beau y regarder à deux fois, je ne me trouve pas laxiste. Mes proches me disent que ce n'est pas le cas non plus (mais ma mère, qui m'assure que je ne suis pas laxiste, dit aussi que je paye le fait de ne pas avoir voulu le laisser pleurer quand il était bebe
).
Il faut savoir que mon fils est un peu toqué / psychorigide. Et je ne sais pas trop dans quelle mesure. Mais il est donc plus à l'aise avec certains schémas, certaines configurations, et je ne sais pas dire si c'est par " caprice " ou si c'est vraiment trop troublant pour lui de faire autrement (par exemple, chacun sa chaise : on peut éventuellement échanger sans souci mais ça doit être un prêt plus ou moins officiel et il va rappeler plusieurs fois que c'est la chaise d'untel et qu'il la récupère après). L'autre jour il a hurlé et pleuré parce que j'avais mis la poussette face route au lieu de dos route sans le prévenir. La plupart du temps on respecte son besoin que les choses se déroulent selon un certain protocole, mais parfois on ne peut pas pour X ou Y raison. Si on a pu prévenir, ça passe, si on n'a pas pu, c'est très compliqué. Ça a toujours été comme ça.
Mais il s'oppose beaucoup en ce moment (pour rappel il a 3 ans) et voudrait tout décider, pour tout le monde. Sauf que non n'est pas une réponse pour lui. Donc quand ça ne se passe pas comme il veut, il insiste, et franchement c'est du harcèlement et ça dure vraiment longtemps. Je ne peux pas l'isoler (il sait ouvrir les portes). Si je mets un truc hors de sa portée par exemple un jouet avec lequel il a fait mal à son frère, il va le chercher ou essayer d'aller le chercher ou que ce soit quitte à ce que ce soit dangereux. Si je le garde dans ma main il va me coller et essayer de l'attraper. Le tout en pleurant / hurlant. Et ça ne dure pas 5 min. C'est 1h facile et on ne se rappelle même plus d'où c'est parti tant ça part dans tous les sens.
Ça fait plusieurs fois que c'est comme ca en rentrant de l'école. La maîtresse me dit que tout va bien mais elle m'avoue aussi (malgre elle, car ce n'était pas ce qu'elle voulait faire passer comme message) que quand elle prépare ses journées et qu'elle prévoit un changement de programme par rapport à d'habitude, elle espère que ça ne perturbera pas mon fils. Elle " travaille " aussi à lui faire passer ses petites rigidités. Ça pourquoi pas, si ça nuit aux apprentissages. Mais elle s'attaque à des trucs idiots. Par exemple (et je commence à me dire que c'est peut être à cause de ce genre de trucs que je le récupère à fleur de peau après l'école et qu'il part en crise pour rien) : son sac à dos a un clip pour relier les deux bretelles sur le buste. Quand il met son sac à dos, il l'attache, donc. La maîtresse essaie de lui faire passer cette habitude " à chaque fois, mais elle a pas encore réussi ". Pourquoi????? Qu'est ce que ça peut te faire ? Il utilise le sac comme il est censé être utilisé ! Déjà je le récupère parfois tout chagrinou parce que " la maîtresse a pas voulu fermer le bon bouton " (manteau de travers) voire larmoyant parce qu'il n'a qu'une moufle au lieu de deux (deux moufles ou rien
).
Bref, j'ai des interrogations, je ne sais plus quoi faire ni penser. Je me sens dépassée, j'ai l'impression de faire n'importe quoi, et rappelons que je suis absolument crevée et que j'ai du mal à réfléchir, du mal à prendre du recul. La psy m'a dit de déléguer les crises dès que je le peux. Ok mais moi ce que je voudrais c'est les éviter !
J'en ai ras le bol de partir en guerre pour des trucs anodins. Et j'en ai ras le bol parce que " serrer la vis " ne fonctionne pas, me faisant penser que je n'ai pas de solution puisque le problème aurait dû être que j'étais laxiste (vu que c'est ce qu'on m'a tjs dit qui arriverait depuis qu'il est petit lol). J'en ai vu des tas des enfants de 3 ans et punaise, malgré tout, évidemment que je suis certainement responsable en grande partie de son comportement, mais c'est particulièrement dur car il a une sensibilité / un souci du détail bien éloignés de ceux des enfants de son âge. Quand je vois mon neveu qui a 9 mois de moins, la comparaison immédiate est nette, le gamin a bientôt 3 ans et il pense qu'à courir et jouer. Il en a rien a secouer que la poussette soit a l'envers ou bleue ou en papier bulle. Rien à faire que le manteau soit sale donc on en met un autre. Rien à faire que tel cousin boive à la canette et pas dans un verre. Le mien bloque sur tout et ça ne date pas d'hier.
Et la psy m'a demandé si ca l'inquiétait quand les choses n'étaient pas comme il s'attend à ce qu'elles soient. Mais non, ça ne l'inquiete pas, ça le dérange. Il préfère ne pas faire que de faire différemment. J'ai des dizaines d'exemples.. les dinosaures qu'on gagne à la pêche au canard ne sont pas utilisés avec d'autres (sinon il ne joue pas), si on lui a offert 2 livres en même temps il faut les lire par deux sinon rien, si tu as dit telle chose précisément, c'est telle chose précisément et pas une autre, et c'est usant. J'ai l'impression d'être dans la médiation et la négociation permanente et d'un autre côté, quand on impose, on n'obtient rien si ce n'est 1 heure de hurlements qui s'arrêteront d'un coup quand il passera à autre chose et pas avant ni autrement. D'autant qu'épuisée et avec le petit frère, des imprévus, y en a, des oublis, y en a.
Pour autant, quand je vois comment ça fonctionne de faire " à sa manière " je suis obligée de constater que ca n'a rien à voir. Y a qu'a voir la crise de l'espace qu'il a faite pour l'auscultation imprévue du médecin de la PMI et un rdv pour une angine avec prélèvement dans la gorge ou j'aurai eu 5 min pour le briefer dans la voiture, ou bien un rdv chez la chiro qui prend le temps de lui expliquer. C'est vraiment pas comme si fallait passer par tout un rituel, juste prendre 5 min pour décortiquer au préalable la situation et qu'il sache à quoi s'attendre.
La psy me dit qu'elle ne m'encourage pas ni ne me décourage à faire diagnostiquer quoi que ce soit, c'est à nous d'y voir ou non une pertinence. Moi je me demandais s'il n'y avait pas un léger TSA, elle me dit peut être on est d'accord (il lui a fait une belle démo avec son pot à feutres qui avait 1 feutre d'une autre marque parmi les autres et qu'il a fallu enlever du pot) que ce serait très léger mais elle penche plutôt pour une histoire d'intelligence. Elle tique dessus depuis ses 2 ans déjà et elle me dit que ça doit être dur pour lui, car il observe, percute et comprend certainement " trop " par rapport à ses capacités émotionnelles d'enfant de 3 ans.
Et moi j'ai pas envie de tester car avoir un " grand " QI c'est pas un problème en soi. Il est intelligent c'est clair personne n'en doute. À quel point, est-ce vraiment important de le savoir ? Que dans tous les cas que ce soit ça la raison ou pas le résultat est le même et je veux des solutions. Je m'interrogeais plus sur un léger TSA en raison de tout un tas de choses qui m'interpellent depuis toujours (et ça se rappelle a moi au fur et a mesure que je vois son frère grandir et être " normal ") et qui font écho à des choses chez moi qui m'interpellent également. Alors, imitation ? TSA de l'enfant ? TSA de la mère ? TSA des deux ? Et bien pas envie de tester non plus finalement car ma psy a moi m'a envoyée sur les roses " non je pense pas que vous soyez autiste (elle m'avait parlé de TDAH lol ça me ressemble pas) mais je comprends que vous vous sentiez différente car c'est vrai, pour le coup, vous êtes différente, vous êtes spéciale " ok merci j'en fais quoi moi de ça ?
d'autant que pour mon fils en revanche elle me file un contact à elle pour faire des tests HPI/TSA également, bref.. et surtout, mon entourage, la psy, moi même.. on est tous d'accord, si TSA il y a pour mon fils, il est très léger. Donc admettons, c'est ca, on en fait quoi? Rien.
La seule chose qu'un dépistage pourrait apporter c'est : moins de culpabilité pour moi (j'y suis pour rien) + de confiance dans ce que je fais qui fonctionne (c'est comme ça qu'il FAUT faire) et une étiquette à poser sur l'enfant si nécessaire à l'avenir à l'école (selon l'enseignant sur qui il tombe ça peut devenir problématique, et la, son côté maniaque c'est mignon il a 3 ans mais à 9 ans il pourra passer pour impertinent). En dehors de cette étiquette scolaire, pourquoi j'arrive pas à juste faire confiance ? D'autant que la psy me dit " les parents, souvent, vous savez. Même si nous on vous dit qu'il n'y a rien, quand il y a qqc, vous le savez ". J'ai l'impression que si j'écrème pas toutes les méthodes de dressage d'enfant sans succès je n'arriverai pas à m'ôter de l'esprit que c'est juste moi qui éduque mal mon fils.
En attendant, je suis totalement perdue, je perds toute confiance en moi, je ne sais plus comment jauger mon fils. Sa marraine (qui est educ spé) est hyper rassurante avec moi, elle me dit les choses cash, pour elle y a un truc c'est évident, oui il est " particulier " et c'est pas une histoire d'éducation, non je ne fais pas du mauvais travail (même si elle observe aussi les fois où je réagis pas de façon intelligente et me le dit bien sûr). J'ai totalement foi en son jugement et pourtant ça ne suffit pas à me remettre d'aplomb. Deux autres enseignants parmi nos proches relèvent les mêmes spécificités que nous. La maîtresse ne m'aide pas car elle prétend que tout va bien alors qu'elle cite finalement certaines problématiques. Et elle croit que je le coache a mort donc pr elle il est intelligent mais sans plus, c'est juste que j'en fais une bête de foire (alors que je ne lui fais AUCUNE activité dirigée, jamais, cette réputation me saoule ! C'est gratuit !)
Si vous avez tout lu vous vous demandez sûrement en quoi vous pouvez m'aider
ben je ne sais pas. J'aimerais retrouver la confiance en moi et en mon fils car la j'ai l'impression de me faire tyranniser alors même que je sais faire la différence avec le recul entre ce qui était un " test " et ce qui était véritablement un problème pour lui.
La marraine pense que c'est parce que nous avons des particularités en commun que finalement ça a été si simple pendant longtemps mais qu'avec un parent différent ça aurait été crises sur crises depuis longtemps. Et c'est vrai que mon mari a pris le pli mais c'est souvent qu'il entrait en conflit pour une histoire de chaussures ou de verre d'eau en mode " c'est moi qui décide point " et où je lui disais non mais regarde, je fais la même chose, je comprends pourquoi il veut ça. En sachant qu'on peut toujours faire différemment sans problème MAIS ça doit passer par un certain circuit dans sa petite tête.