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Projet d'élevage, besoin d'avis
Posté le 26/08/2013 à 11h18
Très clairement, tu es confrontée à un dilemme!
Pour de l'endurance, faut sacrément être reconnu dans le milieu, honnêtement, pour ne pas vendre de façon trop aléatoire et à perte. Et même... J'en connais des ultra connus pour lesquels vendre n'est pas pour autant d'une facilité inouïe à des prix mirobolants. Les infos circulent d'abord et avant tout "entre nous". On s'appelle les uns les autres parce qu'on sait ce que l'autre a dans les prés ou est susceptible d'avoir. L'autre source d'info, c'est FFE-Compet...
Le courtier qui nous a contacté pour Quez', c'était sur résultats du cheval sur FFE-Compet et parce qu'il connaissait la jument que mon mari a vendu aux Emirats pour l'avoir vu courir à Dubaï (et connaître aussi ses résultats)... Ce qui fait un peu huis-clos quand même, on est d'accord.
Quand on amène le même cheval en présentation aux Sud-Américains, c'est parce qu'une bonne copine à nous qui, en plus, aime beaucoup le cheval organise une "rencontre" chez elle... Elle tourne au plus haut niveau, a été 3e aux championnats du Monde il y a quelques années, ses filles cartonnent aussi et ses liens avec l'Amérique du Sud remonte à un échange avec le Brésil il y a quelques années... Sans elle, on n'aurait évidemment jamais montré le cheval à ces messieurs, faut pas rêver!!
Pour valoriser soi-même il faut s'attendre à un boulot monstre... A des heures à cheval... Et à un satané budget compétition aussi!!
Attention, je ne dis que c'est impossible, infaisable, etc!
Je dis juste qu'il faut savoir que c'est un parcours semé d'embûches et qu'il ne faut pas être pressé de voir les choses se produire (mais, là, tu me diras, c'est pour tout le monde pareil, quelle que soit la discipline... Et je suis d'accord!!)
Quand j'observe ce qui se passe autour de moi et comment cela se passe, je me rends compte que pour nous, très petits amateurs, c'est beaucoup de déconvenues, de coups durs et de fins de mois à racler les fonds de poche pour remplir le frigo...
Et pourtant, Chéri est un peu connu dans le milieu, connaît du beau monde... Il y vendu UNE jument aux Emirats avant qu'on se rencontre. Et depuis?
Une seule graine de champion. Le truc se qualifie jusqu'en ** sans accroc, ni fausse note à 8 ans. Super (imagine le boulot pour en arriver-là!!). La veille de sa première ***, on commence à négocier avec un courtier dans ce qui pourrait rembourser la moitié du crédit maison que j'ai sur le dos. Le lendemain, le cheval est sorti au 80e km... Boiterie, la première qu'il n'ait jamais faite... Suspenseur du boulet... 6 mois de box et de frais véto pour un cheval que l'on ne vendra plus jamais dans le milieu et au prix auquel on a failli le vendre... Il rentre 4e de la * de Castelsagrat cette année, mais abandon à Mirande. Là, il est engagé sur la ** de Monpazier (avec pour objectif Montcuq en fin de saison) et il est capable de tout : le meilleur comme le pire...
Et qu'a-t-on d'autre? Une 6 ans qui, a priori, ne sera pas une machine de guerre sur la piste, une autre sur laquelle on misait beaucoup et qui s'est qualifiée en 90VL hier, mais de façon assez laborieuse, faut le reconnaître, une 8 ans qui n'a que 7 courses à son actif et pour laquelle un grand nom de l'endurance vient de nous proposer 10 000 cash... Pour cette dernière, on fait quoi? On largue à 10 000 sachant que ce n'est tout de même pas ça qui va nous faire sortir du rouge ou on garde jusqu'au plus haut niveau pour retourner jouer dans la cour des grands (avec la prise de risque que cela implique, cf ce qu'on vient de vivre avec Quez')?
Sinon, c'est du poulain... Avec du papier... Mais, avant de savoir quoi que ce soit sur leurs qualités sur la piste, on a le temps de voir venir...
Voilà, ce sont des choses à intégrer. Vendre dans l'endurance, ce n'est pas simple. C'est aussi peu simple que de savoir à l'avance quel sera le parcours d'un cheval.
Depuis la jument aux Emiratis, mon mari a essentiellement vendu pour du loisirs. Dans des gammes de prix qui font que cela fait quelques milliers d'euros qui rentrent ponctuellement sur le compte en banque... Mais, si tu fais le rapport entre ce que nous ont coûté les chevaux avant qu'on les vende, cela ne fait pas bézef...
Et on est comme toi : autre boulot à côté, élevage juste par passion, plaisir et amour des chevaux, pas d'ambition d'acheter un jet privé en vendant du super crack...
Faut avoir les reins un peu solides et le moral aussi... C'est juste le paramètre à intégrer...
Après, tu peux faire naître pour l'endurance : cela cartonne, tant mieux, cela cartonne moins, ben, c'est vendu en loisirs...
Il faudrait demander aux éleveurs de couleurs qui sont sur le forum, mais, a priori, comme cela, moi, il me semble qu'il est plus aisé de vendre du couleur polyvalent (y compris honorable en endurance!) que de l'affûté de chez affûté en endurance quand on n'est pas dans le milieu.