Bon même si y'a personne, je poste quand même le chapitre suivant. Par contre je vous prévient, le 3 arrivera plus tard
Chapitre 2
Photo google.
Après plus d'un mois d'attente, j'allais enfin pouvoir remonter à cheval. Et pas n'importe quel cheval, j'allais remonter Thaïti. Je sortis mes affaires, sa selle, son filet, et me dirigeais, la boule au ventre, vers le box de la baie. En entendant mes pas, elle releva la tête pour dire bonjour, comme elle le faisait toujours. Je lui dis bonjour à mon tour, et elle commença à me lécher les mains, comme d'habitude. Rien n'avait changé, elle restait adorable.
Je la sortis et l'attachais à l'aire de pansage. Elle tentait de fouiller ma boite à la recherche d'une éventuelle friandise, en vain. Une fois la jument pansée, je la harnachais soigneusement, en prenant mon temps. D'abord le tapis, un Verudus bleu marine. Puis l'amortisseur, la selle de Katia était trop large. C'était un Golden Horse beige. Et enfin la selle, une Forestier havane qui devait avoir une petite dizaine d'années. Je sanglais Thaïti au premier trou, et descendis les étrivières et les réglais à ma longueur. Puis vint le moment de lui mettre le filet. Elle prenait son mors à aiguilles toute seule. Et puis, je mis ma bombe. J'en avais bien sûr changé depuis ma chute, et j'avais eu à noël une magnifique Samsheild noire. Je mis mon protège-dos et détachais la belle baie.
Une fois dans le manège, je ressanglai rapidement ma jument et me hissai délicatement sur son dos. J'avais la boule au ventre, sans cesse me revenaient des flashs de ce parcours. Je me revis, cherchant une solution pour ralentir ma jument. La panique commença à monter mais j'en fus vite coupé par la voix de Katia.
-Camille, ouh ouh ! Réveille toi un peu s'il te plaît. Tu vas commencer tranquillement ta détente, comme d'habitude, au pas et au trot, et ensuite tu galoperas sur la piste, comme en cours. Je te demande rien de plus. Tu vas y arriver ?
-Oh ... euh … oui. Ça va aller.
Je pressai délicatement mes mollets et Thaï'chou partit au pas. Je fis quelques cercles, des diagonales, des doublés, contre changements de main, des demies voltes … Puis je fis de même au trot. La jument tendait naturellement sa ligne du dessus pour venir se placer d'elle même. La boule qui avait élu domicile dans mon ventre et ma gorge tendait à disparaître, et un léger sourire se dessina sur mes lèvres. Pour la première fois depuis longtemps, je ne faisais rien de plus que trotter sans objectifs d'exercices plus compliqués derrière. Et, une fois de plus, je me surpris à en être presque heureuse. Bien sûr, j'aimais la compétitions, les gros obstacles, le stress avant le tour … Mais j'aimais aussi être à cheval sans rien faire de particulier. Plus encore, j'y prenais plaisir.
-Bon ben c'est super ça Camillou. T'as pas mourru! Allez, marches un peu, ressangles, tu vas galoper.
-D'accord !
Ah oui, je ne vous ai pas dit. Moi et ma monitrice étions extrêmement proches, et avec elle, on rigolait pas mal! Elle me donnait des surnoms, parfois ridicules et moi je lui rendais la pareille. Alors forcément, y'avait pas mal d'éclats de rire pendant une heure de cours!
Bref, après avoir ressanglé, je me mis sur la piste et partis au trot. Puis je plaçai mes aides et la jument prit un petit galop très confortable. Cependant, j'eus de nouveau un flash.
Une foulée, deux trois. En arrière. Quatre, cinq. Ralentis! Six, sept. Fais quelque chose! Non pas de volte, pas après un sans fautes. Oh oh! Ooh là . Huit, neuf, dix. Obstacle. Refus.
Là, s'en était trop. Je fermais les yeux. Je devais arrêter d'y penser. Je les rouvris. Je vis d'abord les oreilles de Thaïti, toujours en avant. Puis Katia qui me regardais, un petit sourire en coin. Moi aussi, je souris, la boule au ventre disparût complètement et j'étais bien.
-Bon ben voilà. Allez tu repasses au pas et tu changes de main par la figure de ton choix, et tu repars.
Je m'exécutai. La jument pointait toujours les oreilles en avant et ne bougeait pas. Chaque foulée devenait plus confortable que la précédente et je finis par devenir de moins en moins crispée. Tellement que Katia décida de m'emmener en ballade.
Encore une fois, je me sentait tellement bien. Au pas, les rênes posées sur le garrot, sans rien faire de particulier, juste marcher et regarder la nature. J'avais un grand sourire jusqu'aux oreilles et Katia le remarqua.
-T'as la banane maintenant Camini !
-Ça change tellement des concours .. D'habitude je ne prends pas le temps de faire des ballades, la priorité c'est les compètes.
-Pourtant les ballades, c'est bien.
-Ouais. Je crois que je vais mettre les concours entre parenthèses un moment.
-C'est toi qui voit Camini.
-Arrêtes de m'appeler comme ça, je suis PAS petite! Et là, je suis même plus grande que toi.
-Rôlôlô. T'es pas drôle.
Nos éclats de rire avaient sûrement été entendus à des kilomètres, mais au fond, on s'en foutait royalement. On était bien, et c'était le plus important.