Le plan de la lettre 141, comme ma prof nous avait envoyé le corrigé par mail je me suis contenté de faire un copié-collé :
I- Une lettre perfide
A- Une feinte désinvolture
1- Le refrain « ce n’est pas ma faute » donne à cette lettre l’apparence d’une chanson, une visible gaieté, une feinte badinerie. Rien de grave, apparemment. Courts paragraphes clôturés par ce refrain font de cette lettre un petit poème, léger.
2- L’appellatif « mon Ange », au début et à la fin de la lettre, lui confère une fausse douceur mièvre et mielleuse. Il faut savoir que cet appellatif n’est de mise qu’entre amants, au XVIIIe siècle. Cet appellatif vise à maintenir un ton enjoué et faussement tendre. Le mot « aventure » du deuxième paragraphe a également pour finalité de ramener l’histoire entre Valmont et Mme de Tourvel à une histoire légère, sans lendemain.
3- Une sorte d’apologue
a.Sa petite histoire est bien structurée :
1- lignes 1 à 11 = introduction mettant en place le problème (un homme qui s’est empêtré d’une femme déshonorante) et ses futures conséquences : le ridicule absolu mais aussi la future solution : l’amie généreuse et sa lettre de rupture à envoyer telle quelle.
2-Lignes 12 à 31 : la lettre de rupture à envoyer à la femme si déshonorante.
a. Dans son histoire, les protagonistes sont en apparence anonymes si l’on en croit les pronoms indéfinis « un », « une » + les périphrases les situant très globalement : « un homme de ma connaissance », « une femme qui lui faisait peu d’honneur », « une amie » + termes génériques : « femme », « homme », « amie »
b.Mais cet anonymat, cette prétendue portée généralisante ne doit pas masquer les véritables destinataires de ces périphrases : Valmont et Mme de Tourvel.
- En effet, la comparaison « comme vous » permet clairement d’associer l’homme au Vicomte,
-la Marquise se cache évidemment derrière « l’amie » (elle se donne le beau rôle)
-tandis que la Présidente se trouve derrière la périphrase péjorative : « femme qui lui faisait peu d’honneur » à où l’on voit toute l’estime de la marquise pour Mme de Tourvel !
B- Une lettre cruelle
1- Une lettre perfide
- Violence du discours : menace et promesse Ainsi, la marquise formule des menaces à peine voilées en précisant que l’amie de cet homme, elle-même donc : «fut tentée un moment de le livrer au Public » à de façon à rappeler au vicomte qu’elle peut, d’un instant à l’autre, le dénoncer et le ridiculiser encore plus qu’il ne le fait lui-même. Le chantage n’effraie donc aucunement cette femme !
- Mais cette femme sait aussi jouer avec les sentiments de son interlocuteur. Ainsi, elle lui promet son amour dans la formule implicite : « ou peut-être quelque autre motif », tout en lui donnant des ordres avec l’injonction dure : « exige»
2- Une lettre humiliante
> -motifs de rupture : En proposant dans sa lettre des motifs de rupture terribles, elle cherche à blesser Valmont.
* l’ennui par le biais du CL de l’ennui « on s’ennuie », « je m’ennuie », « quatre mois mortels » à elle voudrait que Valmont dise à Mme de Tourvel qu’il s’ennuie mortellement avec elle !
* l’infidélité : « je t’ai trompée » et même la volonté de cette autre femme, plus adorée qu’elle comme le met en valeur la périphrase hyperbolique : «une femme que j’aime éperdument » à elle voudrait que Valmont fasse comprendre à Mme de Tourvel qu’il la trompe, et pas seulement par jeu mais par amour !
* mais surtout elle-même, coupable d’avoir cédé au vicomte, ce qu’affirme la comparaison : « autant d’amour que toi de vertu ».
- CL «erreur : La marquise emploie ainsi à loisir le CL de l’erreur composé des termes : « empêtré », « ferait tort » ; « sottises », « en rougit », « son mal » : ridiculise Valmont.
- Un CL qu’elle associe à la métaphore péjorative : « cet état d’ivresse » ou aux remarques désobligeantes : « lui faisait peu d’honneur » ou « n’avait pas le courage de » à de façon à nier au vicomte tout héroïsme dans sa conduite avec la Présidente et le faire apparaître au contraire comme un homme faible, ayant perdu toute sa superbe et tout son pouvoir, un homme soumis et lâche, objet de moqueries de la part de tous. Le vicomte ne peut que s’en trouver blessé dans son orgueil.
II-Une leçon de libertinage
A- La morale reniée
* il n'y a pas de règles sociales ou morales : on se fit à son instinct naturel, on ne fait pas de distinction bien / mal. Merteuil renie les codes de la morale :
- retour mécanique de « ce n'est pas ma faute » = "c'est comme ça, je n'y peux rien" : il se déresponsabilise → c'est comme ça, il ne suit pas de règles
- mise en évidence de la supériorité de la nature par rapport aux autres règles :
- l.12 : « c'est une loi de la nature » : c'est la nature qui le veut
- l.24-25 : « ainsi va le monde » = c'est un état encyclique → la nature prime
- l.24 : « je t'ai prise avec plaisir, je te quitte sans regret » : antithèse plaisir / regret. Le « plaisir » renvoie au cynisme (de « chien ») tandis que le « regret » est une remise en question, donc l'existence d'une morale. Or on nie cette possibilité « sans regret » → c'est le plaisir qui compte. Ceci est renforcé par « on s'ennuie » (l.86) et « je m'ennuie » (l.88) : il s'ennuie donc il s'en va, il ne veut que le plaisir.
* La leçon est mise en évidence par la construction :
- les arguments (motifs) et à la fin la conclusion
- « si », « si donc », « si ... tandis que », « il suit de là » = cause / conséquence typique de la leçon
- « par exemple » : typique de l'argumentation
B- Le plaisir avant tout
* Il n’y a que le plaisir qui compte : Plusieurs termes comme « aventure » l.3, 13, « amour » l.15, « tendresse » l.17, « amant » l.22, « maîtresse » l.22, « plaisir » l.24, relèvent du champ lexical du libertinage.
* La fin de la lettre – l’invite à prendre un autre amant – transforme l’aventure amoureuse vécue en histoire purement galante, en aventure sexuelle, en pur libertinage : « Choisis un autre Amant comme j’ai fait une autre Maîtresse. » Par sa symétrie, cette phrase injonctive fait de l’amour un jeu enfantin. Les majuscules affectant « Amant » et « Maîtresse » sont ironiques : ces termes désignent moins des êtres uniques que de simples rôles théâtraux interchangeables. L’amour se réduit aux limites d’une relation sexuelle dédramatisée, vidée de tout contenu sentimental.
* La femme apparaît comme un objet, « je t’ai prise »… « je te quitte »… « je reviendrai »…
Voilà donc là c'est hyper long mais c'est parce que c'est rédigé, je voudrai bien ta LA si c'est possible ?