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Avoir son cheval à 14 ans...?
Posté le 21/07/2014 à 21h18
Attention pavé à venir, désolée, (je vais être obligé de me restreindre, je pourrai écrire un roman ^^)
J’ai commencé à monter en club à l’âge de 8 ans. Mes parents, bien qu’amoureux des animaux de façon général, n’y connaissaient rien(ou presque).
Forcément, comme beaucoup de filles de mon âge, tous les ans, je leur sortais la rengaine habituelle des petites filles qui font de l’équitation « je veux un poney » mais bon limite pour « rigoler », j’y croyais pas. Sauf qu’à 14 ans environ, je racontais à mon père mes rêves d’avoir un jour mon propre cheval en voiture, et là il me sort « avec ta mère, on s’est renseigné pour louer le champs à côté de papy/mamie (qui habitent à 4km de chez mes parents), on commence à réfléchir pour t’offrir un cheval ». T’imagines ma réaction, j’en avais les larmes aux yeux (et j’étais pas franchement du genre émotive).
Bref, tout ça pour dire (j’essaye de faire la version courte), que 6 mois plus tard, Néon, ONC gris de 4 ans, 1m55 au garrot et …. tout fraichement débourré arrive dans le fameux pré qu’on loue. Quand j’y repense, un peu du gros n’importe quoi, j’avais 14 ans, pas encadrée du tout, pas de compagnon pour lui prévue ni rien.
Ralala au début qu’est ce que j’en ai chier ……. Il était adorable à pied mais je n’avais clairement pas le niveau pour le monter, il se cabrait à tout bout de champ, je commençais vraiment à me faire peur mais je ne voulais surtout pas renoncer, presque honte d’avouer que je ne m’en sortais pas du tout.
Bref, tu vois ne pas reproduire ce schéma là !!! Si jamais tu achètes un cheval, prend un vieux routier, un cheval calme, sympa, ne craques pas sur le 1er que tu vois, parce que pour moi tout s’est finalement bien passé mais j’ai eu de la chance.
Déjà, d’être tombé sur un cheval, somme tout bien brave et bien sympa malgré son jeune âge.
Bref, au final, la fille d’une collègue à ma mère qui avait un vieux trotteur adorable m’a accompagné en ballade plusieurs mois, a monté Néon plusieurs fois (elle était à peine plus âgée que moi mais bien plus douée que moi) et petit à petit, mon Néon s’est transformé en parfait petit cheval de ballade.
La chance a continué puisque dans ces mois ci, a peu près 4 mois après l’arrivée de Néon « à la maison », quelqu’un nous propose de nous donner son shetland pour faire court, un vieux shetland qui vit seul depuis des années dont personne ne connaît l’âge (les vétos estimaient à une vingtaine d’années). Ça y ai mon Néon a un copain et ma petite sœur un petit poney pour nous accompagner en ballade.
Bon, là pour ne rien te cacher, c’est le début du bonheur. Mais vraiment quoi, je ne remercierai jamais assez mes parents pour m’avoir permise de vivre ça (même si je suis pas sur qu’à la base en m’offrant un cheval, ils se rendaient pas bien compte dans quoi ils s’embarquaient).
Polux, le shetland, est trop petit pour ma sœur, on enchaîne avec l’achat d’une jeune trotteuse pour ma sœur, bon là encore de la chance faut avouer, on tombe sur une perle, bien moins difficile que Néon, elle n’a peur de rien en ballade, elle est douce, calme, elle galope bien dès la 2eme sortie, bref.
Et là les années s’enchaînent, avec ses moments malheureux (mort du shetland Polux) et heureux (Quouca, la trotteuse donne naissance à Vaughane en 2009, qui reste 3 ans chez nous avant de rejoindre sa propriétaire (elle était « réservée » avant même d’être dans le ventre de Quouca).
Bref, tout ça tout ça, je resonge, pour tout t’avouer à ses années, avec nostalgie, les ballades géniales qu’on se faisait avec ma frangine, et tous les petits moments du quotidien avec les chevaux.
MAIS comme déjà dit plus haut, j’ai eu beaucoup de chance, et ça, car mes parents, malgré qu’ils étaient complètement novices au départ (maintenant même si ils ne sont toujours pas cavaliers, ils s’occupent très bien des chevaux et ont appris tout ce qu’il faut savoir pour s’occuper d’un cheval), se sont énormément impliqués, particulièrement mon papa, qui faut l’avouer grâce à son métier d’instituteur avaient plus de temps à nous accorder le mercredi aprem, les vacances.
Il a passé des heures et des heures et des heures avec nous aux chevaux, à passer des après-midi entières avec moi à monter Néon dans le van (ce fut un peu compliqué au début), à nous emmener en ballade, à nous suivre en vélo, à nous aider à faire les soins quand y’avait besoin, à prendre la remorque, à aller faire des bornes, parfois beaucoup pour aller chercher des roundsballer de foin, à nous aider à refaire les clôtures du pré, à attendre parfois des heures un maréchal ferrant qui fait faux bonds, à faire des allers-retours chez le véto pour Polux quand il était mal, pour Quouca qui a souvent des problèmes à un antérieur (car oui, faut penser aux pépins de santé) … bref, tu vois l’idée.
Autre point de chance pour moi, c’est l’endroit où je suis, les prés sont à côté de chez mes grands parents qui peuvent y jetter régulièrement un œil, qui nous permettent de prendre l’eau de leur puit (et leur eau courante quand le puit est à sec) pour abreuver les chevaux, qui veillent sur eux pendant nos vacances ou week end où l’on est absent, l’ancienne entreprise de maçonnerie de mon grand-père qui nous permet d’emprunter le manitou pour déplacer les rounds de foin etc etc, évacuer le fumier de l’abri … Bref, tout ça quoi.
Il faut vraiment penser à tout avant de s’engager la dedans, que tes parents se rendent bien compte dans quoi ils s’engagent car malgré toute la bonne volonté du monde, tu ne pourras pas gérer un cheval (et ce qui va autour) à la maison seule à 14 ans.
Et là, viens aujourd’hui, moi 24 ans, qui vit en couple à 1h30 de chez mes parents, encore aux études (en alternance donc j’arrive à payer ce qui concerne mon cheval), ma petite sœur, 21 ans maintenant, qui s’en va dans le sud de la France pour ses études, (sans compter que ma sœur, malgré qu’elle aime toujours autant s’occuper des chevaux ne monte plus du tout à cheval après un accident, et ça, ce fut pas facile pour moi au début, honnêtement c’est pesant d’être seule pour monter à cheval, partir en ballade toute seule, moi ça m’a vite pesé ).
Bref, depuis 2-3 ans, tout est moins rose, car on est beaucoup moins là, les aléas de la vie obligent (et mes parents nous ont toujours encouragé à poursuivre nos études), c’est à mes parents que revient la tache de s’occuper des chevaux pour le moment. Et je t’avoue que je culpabilise pour ça, car c’est du boulot et qu’à la base, ce n’est pas leur passion, à eux. Quand ils finissent le taf à 18h00 l’hiver, qu’il fait nuit, qu’il pleut, que le champ est plein de boue et qu’il faut quand même passer aux chevaux mettre le foin, l’eau etc, je sais qu’ils s’en passeraient bien.
Enfin tu vois, ça fait quasi 4 ans, que les chevaux sont quasi plus montés (ils s’en plaignent pas, soyons honnêtes, tant qu’ils ont de la visite et à bouffer, ils ont l’air contents les gros, les notres en tout cas ^^), j’attends de finir mes études (dans un an) pour avoir un salaire (enfin un meilleur salaire que celui d’une apprentie) (et puis car je ne sais pas encore où je serai dans un an) pour pouvoir les prendre avec moi (car oui, je ne vais pas laisser la jument de ma sœur seule là bas), mais tu vois je serai obligé de les mettre en pension, ce qui me coutera une fortune comparé à ce qu’ils nous coutent actuellement. Et je t’avoue qu’après avoir eu depuis 10 ans mes chevaux à la maison, j’ai peur de les mettre en pension (peur que ça ne sois pas aussi magique qu’à l’époque).
Mais au final, je les aime mes chevaux, et je ne veux surtout pas m’en séparer (et puis pov Quouca, à part la boucherie, je vois pas qui pourrait être intéressée par elle, elle a un problème à l’antérieur qui la rend quasi immontable actuellement).
Bon, le pavé est énorme je m’en excuse. Honnêtement, c’est une formidable aventure, j’ai vécu des moments magiques mais heureusement que mes parents étaient et sont toujours là pour nous épauler, et ça il faut bien que toi et tes proches vous en rendiez compte, ça peut vite être l’horreur sinon (et vraiment penser à tout au début, ne pas faire l'erreur d'acheter un jeune cheval et sur un coup de tête, pouvoir être encadré si nécessaire).
Je ne regrette absolument rien, mais tu vois si à 24 ans je n’avais pas encore de cheval là (maintenant que mon Néon est là, je compte bien le garder jusqu’au bout), je pense que je n’en prendrais pas un, du moins pas avant d’être installée « définitivement » quelque part, d’avoir du terrain pour les avoir chez moi par exemple.