Lettre d'une séropositive à la jeunesse

tonya a écrit le 21/01/2015 à 16h05: Et c'est dommage. Il vaut mieux prévenir que guérir. Je déplore ce genre de situation... En tant que maman, je préfére faire un topo complet à ma fille que devoir l'emmener en consultation pour une connerie ou, pire, la laisser seule si elle se retrouve dans la m**** et qu'elle n'ose pas m'en parler. Au lycée, l'infirmière scolaire ne peut pas vous faire de petite "formation"? Mettre une capote, c'est bien. Savoir toutes les bonnes raisons d'en mettre une, c'est encore mieux.

Tu vois, à l'heure d'aujourd'hui, ma mère m'en parlerait, je serais plus gênée qu'autre chose, le fait de ne pas en parler est devenue presque normal, et inconsciemment je me le suis ancré. [en plus de ça je n'ai pas une relation très proche avec ma mère donc ça n'arrange pas les choses]

Pour le peu que l'infirmière est là, elle ne se déplace pas dans les classes, l'année dernière on avait eu 2 heures de prévention contre la drogue, mais pas encore par rapport à la sexualité :)

Au contraire, le fait de ne pas connaitre tous les risques me rebute énormément, ça me gêne juste d'envisager une relation avec un mec alors que je ne sais pas grand chose sur le sex !

Et ça peut se comprendre...

Ce forum peut peut-être t'aider en répondant à certaines de tes questions

chrysnono a écrit le 21/01/2015 à 16h15: Et ça peut se comprendre... Ce forum peut peut-être t'aider en répondant à certaines de tes questions

J'ai lut ton dernier commentaire (celui en page 2):

Mon frère lui s'ne est sortit car il discutait aussi beaucoup avec ses potes de ça, et il est de nature plus ouverte, pour ma part j'ai toujours été un peu renfermée, alors je n'aime juste pas parler de ce sujet, qui pour moi est plus personnel qu'autre chose ... J'ai tout de même pas mal évolué, avant une simple référence au sexe me bloquait, ou alors je ne tenais pas de discussions sérieuse sur ça, surement par gêne ...
Par contre, par contraste, la plupart des gens de ma classe on déjà fait leurs expériences, et en parlent hyper librement entre eux, mais la plupart en hyperbolisant, ou inventant quelque fois, en se servant de termes dont ils ne connaissent surement pas ou très peu la réelle définition, et quand je questionne sur tel terme, j'ai droit à des regards de merlans frit et le basique "tu connais pas ? C'est la base", puis bégaient quelques mots afin de définir gauchement le mot en question, alors qu'il n'en connaissent pas la définition appropriée.

Dans tous les cas le sexe n'est pas un sujet personnel pour eux, et je les envie la plupart du temps ^^

Pourtant, mes parents fréquentent des amies hyper ouverts sur le sujet, et plusieurs fois j'ai envié mes amies qui pouvaient en parler librement avec leur parents !

Par contre, tu vois, poser des questions de ce genre sur un forum, pas trop mon tripe, déjà qu'écrire ce témoignage me gêne pas mal, par contre rencontrer un professionnel pour en parler, j'y ai penser, et j'y pense toujours, ça peut surement n'être que bénéfique

Pour avoir fait des interventions sur le sujet au collège, le problème de l'école c'est aussi qu'elle est dans un dilemme avec d'un coté le devoir d'informer (sinon parents et enfants pas contents car manque d'infos ) mais également de surveiller très étroitement ce qu'elle dit aux enfants (sinon parents pas content qu'on ait parlé de "certaines choses" à l'école...) ce qui fait qu'on se retrouve avec des interventions très classiques sur des choses " de base" , et en SVT il est davantage mis l'accent sur l'aspect biologique que sexuel, généralement.
Pendant les interventions, on se retrouve également avec des enfants très "coincés" parce qu'ils n'ont pas forcément envie de parler de "ça" à l'école (parfois, il y a la présence d'un professeur, ou surveillant...) donc ils n'osent pas poser de question, disent "oui oui" alors qu'ils n'ont pas forcément tout compris...
Enfin, il faut savoir que dans pas mal d'établissements, l'infirmière et l'AS ont au final très peu de temps et de moyens pour préparer et organiser ce genre d'interventions, alors que ça devrait être une priorité...
Donc tout ça pour souligner que c'est assez délicat de compter sur l'école pour faire de l'information et de la prévention complète!

clacladidi02 a écrit le 21/01/2015 à 16h25: Par contre, tu vois, poser des questions de ce genre sur un forum, pas trop mon tripe, déjà qu'écrire ce témoignage me gêne pas mal, par contre rencontrer un professionnel pour en parler, j'y ai penser, et j'y pense toujours, ça peut surement n'être que bénéfique

C'est tout à fait ton droit
Après, l'avantage du forum, c'est l'anonymat qu'il propose. Tu peux aussi en discuter en MP si tu trouves qqun avec qui tu es plus à l'aise

pouneypower a écrit le 21/01/2015 à 16h39: Pour avoir fait des interventions sur le sujet au collège, le problème de l'école c'est aussi qu'elle est dans un dilemme avec d'un coté le devoir d'informer (sinon parents et enfants pas contents car manque d'infos ) mais également de surveiller très étroitement ce qu'elle dit aux enfants (sinon parents pas content qu'on ait parlé de "certaines choses" à l'école...) ce qui fait qu'on se retrouve avec des interventions très classiques sur des choses " de base" , et en SVT il est davantage mis l'accent sur l'aspect biologique que sexuel, généralement. Pendant les interventions, on se retrouve également avec des enfants très "coincés" parce qu'ils n'ont pas forcément envie de parler de "ça" à l'école (parfois, il y a la présence d'un professeur, ou surveillant...) donc ils n'osent pas poser de question, disent "oui oui" alors qu'ils n'ont pas forcément tout compris... Enfin, il faut savoir que dans pas mal d'établissements, l'infirmière et l'AS ont au final très peu de temps et de moyens pour préparer et organiser ce genre d'interventions, alors que ça devrait être une priorité... Donc tout ça pour souligner que c'est assez délicat de compter sur l'école pour faire de l'information et de la prévention complète!

Tu reprends un peu ce que j'essayais de dire: il faut informer sans choquer, sans facher.
Hors, pour parler MST, il faut parler sexe. Et c'est encore tabou pour une franche de la population.

Par contre, le cours de STV, bien mené, sur le cycle de reproduction et les pathologies, peut être sacrément formateur tout en restant strictement dans la bio.

clacladidi02 a écrit le 21/01/2015 à 16h25: Par contre, tu vois, poser des questions de ce genre sur un forum, pas trop mon tripe, déjà qu'écrire ce témoignage me gêne pas mal, par contre rencontrer un professionnel pour en parler, j'y ai penser, et j'y pense toujours, ça peut surement n'être que bénéfique

C'est tout à fait ton droit
Après, l'avantage du forum, c'est l'anonymat qu'il propose. Tu peux aussi en discuter en MP si tu trouves qqun avec qui tu es plus à l'aise

doublon

Oh, je l'ai lu il y a 2 mois ce document, très émouvant et très bien écrit je trouve également

Très émouvant oui ...


En parlant de ça ... Hier je disais à ma mère que je comptais aller faire un test avec mon frère, au cas-où.
"Bah, si vous vous protégez, pas de souci !"
"Heu, ouais m'enfin les cunni' et les fellations, ça n'existe pas ?"
"Vous n'avez que peu de risques comme ça, même sans protection ..."

WHAT ? Franchement, j'étais sur le Q.
Parce que oui, moi non plus je ne me protège pas lors des cunni' (le premier que j'ai reçu, j'connaissais même pas le type), ni fellation. En effet, PERSONNE au collège/lycée/famille ne m'a jamais dit que les IST pouvaient se transmettre ainsi.

Du coup, quand mon frère et moi avons été au courant (lui aussi est sidéré par les réactions des parents), on a voulu faire un test.

clacladidi02 : Je me retrouve dans tout ce que tu dis ! Je n'ai jamais été très proche avec ma mère, on a jamais parlé de rien d'un peu personnel, elle ne m'a même jamais parlé des règles, le jours où je les ait eu elle m'a donné une serviette, et c'est tout. On a plein de sujets tabous, comme les garçons en général (ne serait ce que dire que je trouve un gars attirant n'est pas du tout facile...), les soutien-gorges, les règles, l'épilation, le sexe... Le peu que je sais, je l'ai appris sur internet ou grâce à des copines, puise que de toute façon l'école ne nous a jamais fait aucun discours sur les relations sexuelles, hormis le "comment mettre une capote" habituel en 4eme. Aujourd'hui, la plupart de mes amies l'ont fait, en parlent librement, mais moi je suis gênée de les écouter, du fait du manque de communication avec ma mère auquel je me suis habituée, et je n'envisage pas du tout avoir une relation avec un garçon...
Tout ça pour dire que, je ne m'y connais absolument pas en tout ce qui est maladies sexuellement transmissibles et tout ce qui va avec.
Et clacla, je comprend très bien ce que tu ressens, donc si tu veux en parler, tu peux m'envoyer un MP ;)

Comme vous dites il y a un manque d'information énorme... et y a des endroits où c'est complètement hallucinant... J'ai la chance d'avoir un beau-père médecin de campagne (bien profonde, la campagne) qui nous en raconte des vertes et des pas mûres sur ce que beaucoup de gens ne savent pas concernant le sexe, la grossesse, les MST... Il essaye tant bien que mal de les informer mais quand une gamine de 13 ans (si, si) vient le voir pour la première fois et de lui dire "oh bah j'ai pas eu mes règles depuis 6 mois ...", c'est trop tard pour faire quoi que ce soit.

Sinon en écoutant vos témoignages je me rend compte que j'ai eu beaucoup de chance ... Pas via l'école, c'est clair. Zéro zéro zéro info au collège (établissement hyper catho conservateur privé... ça aurait pas plus à certains parents qu'on en parle ), un peu par moi-même et par ma grande soeur (qui m'avait offert "l'encyclo des filles", à offrir sans hésiter aux 12 ans et +), et un peu plus au lycée surtout grâce à une super prof d'SVT au franc parler exceptionnel, et parce qu'étant en filière S, c'était une des matières "privilégiés", on a donc passé beaucoup de temps sur tout le mécanisme hormonale, les cycles, la contraception...

Bon mais surtout, ma mère m'en a énormément parler. Elle m'a expliqué spontanément beaucoup de chose et a répondu a mes questions. Alors j'ai rougi parfois, quand j'avais 12 ans, mais finalement ça m'a évité de découvrir le loup quand j'étais déjà dans la bergerie, des années plus tard. J'avais déjà quelques infos et j'étais déjà à l'aise avec mon corps et avec la réalité sexuelle. Dans mes amies j'étais plutôt "celle qui informe les autres" du coup.

En tout cas je suis bien contente, car aujourd'hui avec ma mère la parole est très libre. Et ça m'a bien arrangé quand, il y a un mois, j'ai eu une mycose et que je savait pas quoi faire avec "ça". Elle m'a expliqué, m'a dit quoi faire. Et puis j'en parle très librement... Parler de sexe avec mes amies, en toute circonstances, ne me fait pas rougir. Pas plus que de parler de pilule devant mon père, ou mes frères/soeurs.

En tout cas Clacladidi02 et Plastik, si jamais vous avez envie de poser des questions en tout anonymat et sans langue de bois, n'hésitez pas à m'envoyer un MP, je ne serait pas "choquer" ni "gêner" de pouvoir éclairer vos lanternes Il n'y a aucune honte à se poser des questions et a avoir besoin de réponses (...et de ne pas aller les chercher dans du porno, par exemple... ), et puis le sexe c'est ni tabou, ni dégueu !

Wildfox tu sais... Ma mère est instit', des fois avec ses collègues elles racontent de ces trucs...
Exemple frappant: une femme enceinte pour la jenesaiscombientièmefois. Elle en parlait avec la directrice et lui a dit "je ne comprends pas pourquoi je tombe tout le temps enceinte, on met pourtant bien une patte de lapin sous le matelas". Non, je ne blague pas.
Et pourtant on ne vit pas dans un désert médical mais dans la "banlieue" d'une grande ville.

!!!!!!!!

Il faut avouer qu'il arrive que certains personnes sont très adeptes des anciens remèdes, parfois c'est ... impressionnant !

Oh mon Dieu ...