Bonjour !
Alors tout d'abord, je pense que c'est normal d'avoir parfois peur à cheval, et j'attend de pied ferme celui ou celle qui clame ne jamais avoir ressenti de pincement au coeur pour lui présenter certains canassons..
Etant une grande stressée de base, au fil des années et des expériences, j'ai trouvé des solutions Pour prendre sur moi et me faire plaisir à cheval.
Au début, en club, j'était jeune et téméraire (hihi) et je n'avais pas trop peur. Mais petit à petit, j'ai commencé à stresser en saut et en cross (que je ne pratique plus maintenant). J'avais aussi peur de monter sur certains chevaux, même sur le plat, et je me forçais un peu pour faire bonne figure... Mais c'était pas la joie !
Puis j'ai eu ma jument, et là, avalanche de sensations, bonnes, mais aussi mauvaises. Déjà, la première fois que je l'ai montée chez moi (malgré plusieurs essais très concluants), je suis tombée. Deux fois. Et j'ai aussi pu constater que la jument prenait grand plaisir à me faire manger la poussière... Après deux semaines de trouille intense et de refus de reposer mes fesses sur cette jument sadique, j'ai décidé de reprendre les choses en main, et c'est là que débute mon auto-éducation qui m'a permis de gérer ma peur.
J'ai commencé par la faire monter par quelqu'un d'autre, ce qui m'a montré que finalement, la jument n'était pas monstrueuse, et que j'étais surtout un "chouilla" tendue. Ensuite, j'ai beaucoup bossé en longe, j'ai établi des signaux vocaux auxquels elle DOIT répondre au pied de la lettre, c'est en partie ce qui me donne confiance. Puis, petit à petit, j'ai réalisé que tout ce qu'on fesait à pied, il n'y avait pas de raison qu'on ne puisse pas le faire à cheval. Mais j'ai attendu d'avoir ENVIE, et de ne plus avoir peur de ma jument.
En balade pareil, plusieurs fois elle m'a ramenée à la maison comme une folle furieuse. J'ai voulu arrêter de sortir, puis je me suis rendue compte que le problème venait de moi, que dès que la jument levait la tète et dressait les oreilles, je devenais tendue comme un string. Alors j'ai travaillé sur moi, j'ai inventé une chanson que je chante dès que je sent le stress monter (désolée pour tous ceux qui ont du subir des trombes d'eau à cause de moi

). Ça distrait la jument qui s'occupe moins de tout ce qui bouge, et ça me détend de voir qu'elle se détend.
Depuis quelques mois j'ai une coach formidable qui dédramatise les coups de culs et les moments de joie de miss Guapa. Bah oui, tant qu'ils abusent pas et qu'ils ne mettent pas en danger le cavalier, ils ont bien le droit de s'exprimer, nos loulous !
Maintenant, je maîtrise presque entièrement ma peur, j'ai appris à me détendre sur commande en travaillant sur ma respiration et ma décontraction musculaire, je peux monter presque tout type de chevaux sans stresser de trop, et je ne me focalise plus sur les moments de rodéos (parce que ça arrive, tous les cavaliers le vivent un jour ou l'autre).
J'ai sans doute du oublier d'écrire certains truc, mais l'idée y est : la décontraction, et l'envie de monter. Sans envie, il n'y a pas de décontraction, et sans décontraction, il y a des chevaux qui ne sont pas forcement réceptifs, et donc pas d'envie.
Ah oui, et je pense que l'encadrement est important, ne serait-ce que pour adopter une position juste et sécurisante. Le cheval fonctionne si le cavalier fonctionne, et ça, c'est sécurisant, à mon avis.
Et enfin, il ne faut pas perdre de vue le fait que si les cavaliers étaient tous sans peur, l’équitation deviendrait vraiment un sport de suicidaires