Tu as entièrement raison.. on voit de plus en plus de club "usine".
Des tonnes de chevaux, pour des installations souvent insuffisantes, pas assez de places, chevaux de clubs qui ne sortent jamais en pâture et font 4h de cours d'affilé à tourner en rond dans un manège.
& c'est bien le mot : "manège", finalement, il est carrément approprié, on tourne en rond en se suivant, au final qui progresse ? Personne, on suit celui de devant, sur un cheval bien tranquille qui est rodé et fait "son boulot de bon petit poney". Quand l'un deux fait un peu le bête, ce qui n'a rien d'anormal, on le punit en lui mettant un mors plus sévère, une martingale, des rênes allemandes, et hop, machine qui tourne bien, et les cavaliers sont contents.
Ce n'est pas réellement la faute des cavaliers au final, qui vont en club pour apprendre à monter et passer du bon temps, et qui oui, ne connaissent que ça tant qu'ils n'ont pas vu autre chose.
J'ai monté en club en cours collectif pendant 9 ans, j'y ai appris beaucoup, en changeant souvent de monture, de moniteurs, puis j'ai stagné, plus de progression, car le niveau plus bas de certains freine les autres, car travailler des choses plus complexes quand on est 12 dans un manège est impossible, et encore plus impossible en ayant "seulement" 1h de cours, un moniteur pour 12 cavaliers, cavaliers qui n'ont pas les mêmes défauts, les mêmes difficultés, les mêmes chevaux, qui réagissent tous différemment. Alors on stagne, on se contente d'un travail approximatif.
J'en ai eu marre de ne plus avancer, je ne prenais même plus plaisir à monter car effectivement les moniteurs ne prennent même plus en compte l'avis des cavaliers, ceux qui ont une appréhension à l'obstacle, un cheval redouté (eh oui, on est là pour se faire plaisir, pas pour se faire peur !)
Du coup j'ai arrêté les cours collectifs et commencé les cours dits "spéciaux". Je ne faisais plus que du CSO le vendredi soir, avec toujours le même cheval, on était beaucoup moins nombreux, il y avait un réel suivi, un moniteur intéressé et patient, des problèmes, des peurs et des défauts qui trouvaient leurs solutions.
Mais voilà, sauter tout le temps, c'est bien un moment, après 2 ans de CSO et compétition, je me suis un peu lassée... et puis j'ai fait une grosse chute pendant une balade avec une petite Irish dont je m'occupais.
Cervicale cassée, 1 an d'arrêt.
Je montais, alors que je n'avais pas le droit

de temps en temps, le poney d'une amie, quelques balades.
Puis dès que j'ai pu j'ai repris, cours spéciaux, horse ball cette fois.
Je m'éclatais, monitrice passionnée et chevaux au taquet, ambiance sympa dans l'équipe.
Puis encore une fois, lassitude, on stagne car certains cavaliers ont peur du ramassage, ou de lâcher les rênes (attention ce n'est en rien une critique !!! J'ai aussi mes peurs), la monitrice m'a l'air moins investie, et moi, je pars à Lille pour mes études, donc j'arrête.
Je garde cependant la DP que j'ai depuis plusieurs années, je monte donc tous les week et fait un peu de tout à mon niveau, mais du coup je prend des mauvaises habitudes : eh oui ! Pu de moniteur, pu d'obligations, pu de mise en selle, moins de trot assis...
Je reprend des cours ! Spéciaux : CSO, on me confie un poney sur lequel j'ai craqué.
Ca se passe bien, vraiment.
& plus je le monte, plus je m'éclate, ce poney est génial, têtu, mais volontaire, coquin mais gentil, une bouille à faire fondre...
C'est là que tout se met un peu en place.. j'ai un boulot fixe, un salaire, ma DP qui prend 19 ans et que je monte encore mais avec ses limites.. j'ai envie de m'acheter un poney !
Donc je saute le pas : je rachète le poney pour lequel j'ai craqué au club !
Aujourd'hui, j'ai donc mon poney, je n'ai plus ma DP car dispute avec la propriétaire qui a retourné sa veste "plus vite que son ombre" ...
On est maintenant dans une petite écurie de proprios super, avec des gens géniaux, des vrais "gens de cheval".
Je fais venir une monitrice indépendante une fois par mois pour faire le point sur mon travail et me fixer des objectifs, ça fonctionne du feu de dieu !
Tout ça pour dire que... je souhaite à chacun de parvenir à trouver une solution, de s'accrocher, mais surtout de ne jamais renoncer ! Ici on le sait tous, on ne renonce pas aux chevaux, jamais !