Salut,
Je me permets d'apporter ma petite pierre à l'édifice car j'ai moi même le problème avec mon conjoint.
Mon conjoint a "accepté" ma passion car quand on s'est connu, j'étais déjà dans les concours, (en club à l'époque, j'avais seize ans), il est venu me voir deux ou trois fois pour me faire plaisir (la magie des débuts

) mais voilà, lui, il n'aime pas ça. Ce n'est pas du sport puisque c'est le cheval qui court. Lui faisait de l'athlétisme, il courait, du foot à la limite. Mais il a du arrêté tout ça à cause d'un accident qui le laisse avec un genou un peu handicapé. Pas gênant pour la vie de tous les jours mais plus de sport intensif comme il faisait.
Notre vie a suivi son cours, j'ai continué l'équitation en club, j'ai pris des DP, on a fait nos études séparément (longue distance, dure période pour notre couple) Puis on s'est retrouvé, mariés, on a acheté notre maison et tout va bien.
Il a toujours su qu'un jour j’achèterais mon cheval. Je n'ai jamais menti là-dessus. J'ai toujours dit, le jour où j'ai les moyens, j'achète un doudou pour moi, en attendant, je suis sur une DP très gentille. Il se contentait la plupart du temps de lever les yeux au ciel et de changer de sujet en me disant oui oui.
Le problème, c'est que dans sa tête, avec les années, le "un jour" est resté "un jour dans le futur lointain" pour lui alors que pour moi, c'est devenu bientôt.
Avec mon premier CDI à temps plein, et après l'achat de la maison, quand j'ai vu qu'on mettait beaucoup de sous de côté malgré le crédit, je n'ai pas perdu de temps donc et j'ai décidé de me lancer.
Je me suis pris un mur en pleine face.
On s'est déjà disputé, comme tous les couples je suppose, mais je suis tombé des nues. Son un jour correspondait à nos 50 ans dans sa tête et oui, il était sérieux. Ce serait quand la maison serait payée et que les enfants auraient finis leur étude (on n'en a pas encore et le projet n'est même pas en route, c'était pour dire à quel point il poussait la chose loin.)
Ses arguments : L'argent !
Parce qu'un cheval ne coute pas cher qu'à l'achat. Si ce n'était que ça, il s'en ficherait totalement. Mais non, ça coute tous les mois de l'argent. Et s'il est malade, faut rajouter. Et s'il faut du matériel, faut encore rajouter. Et le maréchal, faut pas oublier. Bref, l'argent !
Pas faute pourtant de bien gagner notre vie.
Pour ma part, c'est quand il a vu à quel point ça me rendait complètement malheureuse que ça lui a fait bizarre.
Je n'ai jamais envisagé de le quitter, ça fait plus de dix ans qu'on est ensemble, on s'aime. Il tolère le cheval, on a fait des compromis. Je lui consacre du temps, je ne passe pas toutes mes soirées au cheval mais il accepte que j'y sois tant que ça ne mange pas sur notre couple. Alors oui, les soirs ou je rentre à 22h parce que le cours avait du retard et après j'ai papoté, il va méchamment ronchonner et je comprends. Ce n'est pas agréable de manger seul et de passer sa soirée seul (et la solitude, le mien déteste vraiment ça). Je m'arrange pour que mes besoins de cheval n'empiète pas sur ses besoins de me voir, de passer du temps avec moi, parce qu'il m'aime et c'est une bonne chose.
Donc après la grosse dispute, il a vu que l'idée de ne pas être propriétaire m'a foutu un putain de coup. Je n'étais vraiment pas bien, je revenais souvent dessus jusqu'à ne plus en parler car ça l'agaçait et il a tilté. A force de discussion, il a fini par comprendre. Je lui ai expliqué, encore et encore, donné des exemples, j'ai argumenté et on a fini par se poser pour discuter budget.
Il a intégré le cheval dans le budget. Il est évident que je ne lui demande aucune participation financière mais si je paie tout, je mets forcément moins d'argent de côté pour le prochain achat de voiture ou que sais-je quelle autre dépense du couple. Donc il a calculé, j'ai été clair sur les dépenses que ça engendré, je n'ai rien caché, voir exagéré certaines sommes, et il m'a simplement dit que si je gagnais simplement 200€ de plus par mois, ça passerait pour lui. J'ai trouvé le compromis acceptable. J'ai donc cherché un nouveau boulot, trouvé, lui ai mis sous le nez et là, pas de grosse dispute. On a ré argumenté, je lui ai rappelé le deal et fin du débat. Parce que c'est mon mari et tout ce qu'il veut, c'est mon bonheur. Me voir errer dans la maison sans pouvoir réaliser mes rêves, ce n'est pas son but.
Tout comme le laisser seul pour passer tout mon temps avec mon cheval n'est pas le mien.
Alors oui, il ronchonne parce que d'ici six mois (j'attends la fin de la période d'essai avant de lancer les démarches d'achat), eh bien tout deviendra réel et il n'entendra parler que de mon futur bourrin. Je sais qu'à chaque dépense, il ronchonnera un peu. Il ne viendra le voir sûrement qu'une fois parce que je l'implore et qu'il voudra me faire plaisir. Et après je lui foutrais la paix. Parce qu'il n'aime pas ça mais il veut mon bonheur. C'est l'essentiel.
Désolée du pavé, mais moi aussi ça me travaille beaucoup ^^' Et je n'espère qu'une chose, c'est qu'au moment de lancer les démarches, il ne recalculera pas le budget pour changer d'avis. Il a peur que mon cheval nous sert la ceinture. On vient d'un milieu où on s'est beaucoup serré la ceinture enfant et il ne veut simplement pas de ça pour nous aujourd'hui.
Alors si j'ai un conseil pour toi, pose toi avec lui. Discute avec lui. Dis lui que le non n'est pas envisageable, qu'il faut des compromis pour que ça marche. Que s'il t'aime, il doit faire l'effort d'une concession. Laisse le voir à quel point ça te travaille, à quel point ça compte pour toi, combien tu es malheureuse de son refus. S'il t'aime pour ce que tu es, alors il doit y réfléchir.
La discussion est la seule chose qu'il marche, il n'est pas dans tes baskets et c'est dur de comprendre l'autre. Tentez chacun de vous mettre à la place de l'autre et tirez en les concessions nécessaires.
Et encore une fois désolée du pavé, j'avais moi-même besoin que ça sorte. C'est vraiment difficile de devoir se restreindre à cause de la personne qui compte le plus pour nous.