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Perdre un cheval
Posté le 27/11/2015 à 01h00
A lire vos réponses, j'ai l'impression de ne pas avoir de coeur...
J'ai perdu une poulinière en Janvier dernier, retrouvée morte dans son pré, assise en vache, sans aucun signe de rien, et surtout pas de souffrance. Pour le véto, c'est surement une rupture d'anévrisme. Imprévisible.
Les 2 premières choses qui me sont venues à l'esprit ont été
- mon dieu, heureusement, sa pouliche a 8 mois, je n'ai pas besoin de biberonner
- de quoi est elle morte ? Il faut que je sois sure que le reste du troupeau ne risque rien...
Ce qui m'a le plus peiné au final, dans cet épisode, ça n'a pas été de la perdre, même si je l'aimais bien, on était loin d'être très proche, mais ça a été la réaction de sa fille. Même si elle avait 8 mois, et approchait des 9 mois du sevrage, elle est devenue hystérique lorsque nous avons enlevé le corps, a forcé le passage pour le suivre, et a pleuré en hennissant à vous fendre le coeur pendant presque 24h... Pourtant, j'avais sciemment et volontairement laissé le corps dans le pré presque 48h de plus après la mort afin que le troupeau puisse intégrer la chose, et que tous fassent leur deuil correctement, mais si ça a été utile pour tous les autres... ben j'ai pleuré de voir sa fille dans cet état... Elle n'avait pas compris.
La dernière fois où j'ai pleuré comme jamais pour la mort d'un animal, j'avais 15 ans, à la mort de ma chatte... Puis je me suis endurcie.
La seule fois où je me suis vraiment vue en larme pour un cheval, c'était pour Zizouille il y a 4 ans, lorsqu'il a eu son accident, à 9 ans. Mon cheval de coeur, ma nouille blanche... J'ai complètement paniqué, et j'ai détesté me voir comme ça, parce qu'aucune de mes décisions ce soir là n'a été rationnelle...
Je sais qu'avec tous ses problèmes d'ulcère et de tique à l'appui, Lily finira par mourir de colique, et que j'aurais surement le rôle désagréable de commander l'euthanasie... J'y suis prête, et j'ai même prévu de demander au vétérinaire de me laisser faire l'injection. C'est ma jument, mon amie, ma princesse au caractère de merde... Je lui dois bien ça, je lui dois d'être avec elle jusqu'au bout, et d’abréger sa souffrance, pas de laisser un inconnu le faire à ma place.
Je tente de rester pragmatique le plus possible face au statut mortel de mes chevaux. De m'y préparer.
Je m'interdis de m'attacher outre mesure aux poulains, qui seront vendus. Ou à tout autre pouvant ne pas rester très longtemps chez moi pour tout un tas de raisons.
Mais si je devais perdre mon camargue ou mon arabe maintenant, alors qu'ils ont juste 13 et 8 ans, je ne sais pas comment je réagirais. Je n'en ai même sincèrement aucune idée... Eux ont un statut particulier, je sais qu'ils sont partis pour rester jusqu'à la mort chez moi, ce sont "mes vrais miens", les chevaux d'une vie...