J'ai des poulains mais je ne pourrai pas échanger sur leur travail, même entre guillemets, car il n'y en a pas.
Les miens vivent en troupeau, d'abord sous la mère, les lots de poulinières ayant été faits par affinité après la saillie, puis au sevrage jusqu'au pré-débourrage; ils retournent au pré en troupeau jusqu'au débourrage.
Ils sont manipulés et licolés uniquement pour les vaccins, les vermifuges, le parage, les changements de pré (qui se font par tout mode de transport, van, camion, tracteur), mais sinon c'est vie pépère entre potes.
Tous voyagent très bien, sont respectueux de l'homme, apprennent facilement à donner les pieds, tiennent à l'attache, et pourtant ce sont des chevaux de sport dans le sang, mais la vie en troupeau leur a déjà inculqué les codes les plus importants.
Et pour avoir vu un de tes petits """sauvageons""", le moins que l'on puisse dire c'est que la méthode fonctionne très bien

Poulain bien dans ses sabots, qui vient au contact par pur plaisir et curiosité.
Je garde, encore aujourd'hui, un très bon souvenir de cette rencontre avec un petit cheval très attachant.
Pour le sujet dont il est question je reste moi aussi perplexe. J'ai eu un super prof lors du débourrage de mon cheval, anciennement de la Cense, pratiquant l'équitation éthologique depuis de longues années. Des chevaux il en avait un bon nombre à travailler avec sa femme, dont ceux de l'élevage. Il n'y a pas UN poulain qui a été manipulé avant ses trois ans et encore pour un pré-débourrage sur une courte période avant de retourner au pré jusqu'à quatre ans.
C'était le premier à expliquer pourquoi il fallait les attendre, pourquoi la vie en troupeau doit être leur principale (voire seule) interaction sociale pendant les premières années de leur vie.
Mon cheval avait 3 ans et demi lorsque nous avons commencé le travail à pied. Les premiers exercices longuement travaillés ont été : céder aux pressions, marcher en main, donner les pieds, chasser les hanches et reculer. Il n'était nullement question de tourner en cercle, de se cabrer, de se coucher ou de faire la jambette
Pour quelles soient solides, les bases doivent être fixées avec patience et avant tout autre apprentissage. Et ici on parle du travail d'un jeune, pas d'un foal. Ce n'est pas parce que le cheval le propose que c'est bon pour lui. A nous d'avoir suffisamment de recule pour ne pas satisfaire nos désirs personnels et respecter leur intégrité physique et mentale.
Des chevaux dont l'homme avait abusé, parfois même en croyant bien faire, j'en ai vu passer un paquet là bas. Ils doivent tout réapprendre et bien souvent à être cheval avec leurs congénères.