Alors, certes, l'équitation, c'est pour le plaisir. Mais le plaisir, ça ne tombe pas tout cuit dans le bec. Au contraire, ça se mérite, ça se conquiert. Et il est mille fois plus grand, plus satisfaisant quand on en a été acteur.
Alors, on peut en baver, vraiment, avec un cheval (je connais ça et je me suis aussi fait peur une paire de fois, et j'ai eu aussi quelques accidents douloureux qui m'ont laissé des traces), mais c'est avec ces chevaux là qu'une fois la difficulté levée, on va partager les plus grandes choses. Parce que pour passer au-dessus des épreuves du début, il va falloir tout se donner l'un à l'autre.
Trouve les bonnes conditions pour vous deux, pour vous faciliter les choses (donc le pré en groupe et un peu moins de travail et d'aliments concentrés pour ton loulou, comme plein de monde te l'a conseillé), un encadrement -ou simplement un accompagnant - pour toi qui sache te redonner confiance et te pousser de l'avant, du courage, de la persévérance et de la patience. Crois-y, c'est le meilleur moyen d'y parvenir
ps. mon premier cheval, je l'ai eu à 13ans, lui en avait 3 (c'était une folie, on est d'accord), un caractère de cochon, un goût immodéré pour le galop, peureux à avoir peur de son ombre et à me faire des écarts suivis de démarrages jusqu'au milieu du manège. J'avais un petit galop 4. Pas la peine de faire un dessein pour dire combien j'en ai bavé ni combien de chutes j'ai faites. Aujourd'hui, il a 26 ans et j'espère encore de longues années devant lui, toujours à la maison, et s'il était terrible monté, il s'est aussi montré formidable en bien des occasions. Alors oui, j'ai eu peur, j'ai eu mal - et une fausse dent et une belle cicatrice sur le visage aussi - mes parents ont, pendant un temps, regretté de me l'avoir acheté. Moi jamais. C'était le mien, je me suis battue, battue pour simplement pouvoir l'attraper au pré (c'était un sauvageon), pour ne plus tomber (3x rien que ma première séance

), pour vaincre ma peur (et avec lui, autant dire que quand il était au box, une balade eût été suicidaire). Et quelques années plus tard, je le ramenais à cru le long de la route, je le montais en cordelette, j'ai passé mes galops avec lui et je l'ai même sorti en concours (équivalent d'amateur. Carrière malheureusement interrompue précocement pour naviculaire). J'en aurais pour des pages à raconter tout ce qu'on a fait ensemble. Tous ses petits travers et ses grosses qualités.
Enfin, voilà, laisse-lui une chance, laisse-toi une chance. Courage