C'est difficile cette sacrée dissonance cognitive !
Je pense que dans l'ensemble, je suis raisonnable. Je suis "végétarienne ++" (à la maison mes seuls produits d'origine animale sont le bas de glace à la vanille qui me dure des mois, le pot de miel pareil, et après chaque semaine, j'ai du mal à me passer de mon gruyère râpé en sachet... Après en société je suis ok de consommer oeufs et fromages, juste je n'en achète plus). Mais franchement, le sachet de gruyère, ne pourrais-je pas m'en passer ?
Tous mes légumes proviennent du panier hebdomadaire agri raisonnée et local. Pour les autres produits, ne pourrais-je pas accepter d'y mettre un peu de thunes pour du bio en vrac ? Mais ce qui impliquerait par contre d'aller en ville, et donc pour un peu de cohérence, y aller en stop ?
Mes loisirs impliquent de prendre pas mal la voiture. Alors je me dis que je compense un peu en allant souvent bosser en stop l'été et en faisant beaucoup de covoiturage l'hiver, mais le meilleur resterait de ne pas rouler.
Si je le voulais, ne pourrais-je pas installer des chiottes sèches, même si je ne peux pas valoriser le truc (en gros -> ordures ménagères) ?
L'an dernier, j'ai bien survécu sans chauffage. 8°C oui c'est froid, mais les types qui partaient à la conquête du pôle sud au début du XXe, ils vivaient bien pire et bien plus longtemps, et n'en mourraient pas (rectification : pas systématiquement). Alors est-ce que je fais pas des manières à essayer de le maintenir autour de 15 quand je suis à la maison ?
Je n'achète quasi plus de bananes car ça vient de trop loin, mais le thé et le chocolat, ne pourrais-je pas faire un effort ?
Bref, plein de choses que je pourrais faire mieux, mais que je ne fais pas par fainéantise ou égoïsme. Et je me rassure en disant qu'après tout, sur tous ces points, je suis déjà 10 fois moins impactante que d'autres (qui prennent l'avion, mangent beaucoup de viande etc.). Mais j'ai bien conscience que c'est hyper médiocre, cette façon de se rassurer
Édit : et j'ajouterai le boulot aussi.
L'hiver, je suis aux remontées mécaniques d'un station de ski. Je contribue à faire tourner une boîte dont finalement le seul impact positif est de donner du boulot à des gens.
Du reste, son fonctionnement génère directement et surtout indirectement pas mal de GES (j'ai un chiffre en tête, j'espère qu'il est exact : 60% des GES sur une station sont liés... aux voitures des usagers), des conso électriques costaudes (ça chiffre à plus d'un million d'euros), de la consommation d'eau pour faire tourner les canons (indispensables ici afin de préparer une sous-couche de qualité qui durera toute la saison)... Tout ça pour un plaisir ultra consommateur.
C'est donc évidemment pas très cohérent avec mes convictions