gobi j'ai mis la vidéo de façon à ce qu'elle se lance pile sur cette partie, justement. Ça prend 10 minutes
Heuuu... Le plus de loisir, peut-être dans les classes moyennes à supérieures, mais en dessous, je ne sais pas. L'accès aux loisirs, surtout aux plus jeunes âges où ils font partie intégrante du développement d'un enfant, est totalement conditionné aux classes sociales, couleur de peau... J'ai presque tout le temps fait du sport en club, enfant comme adulte (poney, sport de combat puis danse...) le fait est qu'on était/est une majorité de personnes issu de la classe moyenne et blancs. Pas de gamins de quartiers défavorisés ou de mère au foyer ou moins de une par-ci par-là
La définition du loisir c'est "temps dont on peut disposer librement en dehors de ses occupations habituelles et contraintes" / "Ce temps libre s'oppose au temps prescrit, c'est-à-dire contraint par les occupations habituelles (emploi, activités domestiques, éducation des enfants…) ou les servitudes qu’elles imposent (transports, par exemple).". Dans son glissement initié dans les années 60, du moins.
La télé et les réseaux sociaux ne sont pas vraiment des loisirs, à mes yeux, ils utilisent juste le temps de cerveau disponible en étant des consommables faciles et sont totalement dans une logique mercantile, si on regarde par ce biais. A moins, bien sûr, d'en avoir une utilisation raisonnée et consciente. Pour les réseaux je ne sais pas, mais pour la télé, je ne l'ai jamais regardé que pour des bons films ou documentaires, pas vraiment pour "tuer le temps". Et c'est là que le bât blesse, à mes yeux : la majorité des gens n'ont pas de temps à consacrer à des loisirs voir pas d'énergie. On va donc consommer des choses faciles, sortir pour tuer le temps et s'offrir deux frissons par an en prenant un avion pour enchaîner les sorties au pas de course.
Rien de tout cela n'est mauvais en soi mais est, à mes yeux, symptomatique. La culture et les loisirs restent en vase clos : plus nos parents ont de capitaux financiers et culturels, plus on va être imbibé de loisirs vertueux dès notre enfance. On va aller au théâtre, à la bibliothèque, voir des films intéressants, sortir le week-end. Ce qui nous conditionne pour la suite et ce à quoi d'autres enfants n'ont pas accès, à cause de différents biais.
Je ne suis pas marxiste pour un sou, mais ça me rappelle "Le droit à la paresse" qui vantait des journées travaillées de 3h pour que les travailleurs aient un plus large accès aux loisirs, à la culture... Ce qui nous sort d'un carcan social, nous permet de nous développer en tant qu'humains.
Accessoirement, les créateurs d'arts, cultures et loisirs sont mal considéré dans nos sociétés. À part la minorité bling bling de Hollywood, tout le monde s'en tape des gens qui font du loisir leur métier. Pire, on nous dira de ne jamais nous plaindre car on a la chance de faire un métier "passion", on n'existe pas et la majorité sont précaires. Si ça c'est pas révélateur sur ce qui est dit et pensé des loisirs dans notre société
On en veut, du facile et prêt à consommer mais pas cher et sans jamais se pencher sur les humains derrière. Et surtout, on ne met pas en avant la Lenteur. Le fait de prendre une journée à rien foutre. À titre personnel je suis effarée de voir des gens partir en burn-out mais vouloir raccourcir leur arrêt pour donner encore plus et car ils s'ennuient chez eux. Quand bien même leur métier n'est pas une passion du tout. On en est à ce niveau qu'on accepterait jamais d'un•e amoureux•se : on ne se jette pas une seconde fois dans les bras d'une personne qui nous a broyé le cœur et a démoli notre santé.
À mes yeux, si on modérait nos besoins et productions, la place des loisirs sagrandirait toute seule. Moins de travail, plus de temps libre... Et un max de monde qui aurait enfin le temps d'apprendre à jouer de la guitare, dessiner des oiseaux ou faire pousser des fleurs et trois tomates. Ou juste passer du temps en famille, entre amis, s'adonner à la philosophie au sens strict. Les loisirs sont immensément vertueux pour l'être humain et une société, comme le chat qui joue puis dort au soleil. On n'a pas besoin de les maintenir : ils sont nécessaires et presque vitaux, garant d'une bonne santé mentale. Même nos ancêtres semblaient avoir des temps de jeu et d'arts (pariétal et sculptural mais aussi musical). Ce qui amène à la dimension spirituelle de l'art, mais là, j'écris à une seule main et ça devient compliqué
Mais il y a très peu de place et d'énergie pour sortir de la télé et des RS, qui ont leurs intérêts aussi, mais sont tellement omniprésents qu'ils sont le choix par défaut, le premier qu'on fait quand on rentre claqué du boulot. Et ils sont souvent moins consommés pendant les vrais temps libres : les vacances. C'est fou comme les réseaux se vident au cours de l'été. Quand on a le temps et l'énergie (et l'argent) de faire autre chose que le quotidien, l'être humain arrive très facilement à faire abstraction du superflu : il mange, boit, essaie d'avoir des interractions sociales, de s'amuser ou de satisfaire sa curiosité (besoin mental essentiel aussi)... Bon il y en a qui peuvent pas lâcher leur télé ou leur téléphone mais je crois que là, on touche à des problèmes plus sérieux d'addiction.
En témoignent les magazines d'ameublement au rayon "salon" : tout tourne (et est tourné) vers un seul immense écran plat... Éteint, d'ailleurs. Les téléphones on s'amuse à les montrer en marche, d'ailleurs, c'est curieux cette différence ! Faut que j'aille farfouiller ça