gobi Ah mince ! Alors c'est à partie de 18 minutes et 44 secondes.
Oui, et je te rejoins totalement sur cette notion travail vs loisir. Je connais une personne qui a un métier et est... Totalement autonome en fruits et légumes. C'est du travail d'entretenir sa terre, ses plantes, récolter, conserver. Et il y a une forme d' "obligation". S'il y a eu une tempête la nuit, travail ou pas le lendemain, il faudra qu'il aille voir sa parcelle. Idem pour le travail domestique, l'éducation des enfants, les mamans qui restent à la maison... Ce n'est pas payé mais, à mes yeux, c'est une forme de travail qui est quand même sacrément important et devrait être valorisé socialement !
Et je te rejoins totalement sur le fait de ralentir de manière générale. Quand j'étais étudiante et vivais en ville, il y avait des sorties organisées très souvent entre la promo, mes potes, ceux de mon copain, les stimulations de la vie citadine... Je ne faisais pas tout mais depuis que je suis retournée à la campagne je sors moins mais beaucoup, beaucoup mieux ! Déjà car la vie sociale est très développée dans mon village et ceux alentours : théâtre, ateliers, formations, concerts, apéros à droite à gauche chez les uns ou les autres... Et chaque sortie en ville ayant un côté "pas accessible en 5 minutes de TEC" fait que j'y vais moins mais en profite bien plus, reste plus longtemps... La seule chose qui me manque vraiment c'est l'incroyable réseau des médiathèques
Puisque c'est sensé être mon milieu, il y a des secteurs du loisir où je déplore une forme de surproduction : les livres et le cinéma. Oui, je parle de mes passe-temps favoris à faire et consommer. Il y a un telle offre en cinéma qu'on se retrouve avec un nombre de films par semaine très élevé, et c'est sans compter l'offre s*******g qui abrite quand même des pépites. Impossible de tout voir. Et la liste s'allonge sans jamais réduire.
En littérature et BD, les réseaux sociaux ont vraiment changé la donne : on est passé à plus de 5000 nouveaux titres par an. Pareil, c'est impossible à suivre.
Et je le déplore. Déjà par la quantité phénoménale de productions sans aucun intérêt mais bon, là, c'est bourré de mes propres biais et privilèges. Mais de manière plus objective : surproduction, des films qui n'ont pas le droit de se rater, des livres partent au pilon par milliers (on détruit les invendus car le stockage est cher), même pour les succès... On a plus le temps de découvrir. Les auteurs de livre sont très mal rémunéré, ils ont la plus petite part des ventes (10 à 20% au mieux), le cinéma américain vit une grève des scénaristes et "petites mains" depuis plus d'un an maintenant, à cause des salaires trop bas et des conditions de travail indignes d'une industrie aussi riche (jusqu'à 18h par jours, ce qui est à l'origine d'accidents de la route mortels, par exemple). Pour moi c'est un gros, très gros problème : on est dans une surproduction avec des œuvres qui auront du succès quelque soit leur qualité grâce à un marketing agressif, des travailleurs mal payés, mal considérés... Même dans l'édition, les quelques maisons d'édition indépendante sont sur une logique de ne produire que des auteurs ayant des réseaux sociaux très fort. Mais créer et vendre sont deux métiers différents. Il y a une artiste que je trouve d'utilité publique, qui parle d'inceste qu'elle a vécu, qui ne trouve aucun éditeur. D'abord car elle n'avait pas assez d'abonnés Instagram, et maintenant qu'elle les a car "sujet trop dur, on prendrait des risques". Ben oui, quand c'est réel et fouillé c'est dur, forcément, car son travail est intime, politique et sans concessions. Pourtant certains films ou livres sans aucun talent mais avec la seule volonté de choquer ont été hyper rentables... Je le constate même sur mon travail, j'ai une plus grande audience si je parle maladie mentale que écologie, moto, ou autre... J'en parle très librement mais ça me frappe à chaque fois. Ça paye, de contenter le voyeurisme. Mais pas trop non plus.
Et tout le monde s'en fout